Les incidents survenus à la fin du match Maroc/République Démocratique du Congo (RDC) sont regrettables et dommageables à plusieurs titres. D'abord pour l'esprit sportif qui a été passablement ébranlé. Ensuite pour l'amitié et la fraternité maroco-congolaise qui en a été éprouvée. Mais surtout pour l'image de marque des Lions de l'Atlas dont l'aura d'héros de l'Afrique, durement arrachée au Mondial du Qatar au nom de l'ensemble du Continent, a failli être écornée, sur fond d'accusations fallacieuses de racisme. Plus que l'échauffourée en elle-même qui résulte d'une simple montée d'adrénaline et de testostérone comme on en voit souvent en pareilles occasions, c'est l'après match qui mérite qu'on s'y attarde. Passées les déclarations évasives, vicieuses et oiseuses du capitaine congolais Chancel Mbemba, qui laissent sournoisement suggérer des propos racistes proférés par Walid Regragui à son encontre, les langues et les passions se sont déliées sur les réseaux sociaux, dans une sorte de dérive collective, sans filets ni harnais, où les instincts les plus bas se sont révélés de part et d'autre. Mais jusqu'ici, il n'y a vraiment pas de quoi s'offusquer outre mesure, puisque de telles joutes numériques entre supporters d'équipes adverses ne sont réputées ni pour leur honneur, ni pour leur retenue. Ce qui est en revanche scandaleux, c'est la nuée de trolls dont on devine facilement l'origine, qui se sont joints à la mêlée pour souffler sur les braises d'une bagarre virtuelle et donc forcément éphémère, afin qu'elle perdure le plus longtemps possible. Pour ce faire, et alors même que les fantassins anonymes du web continuaient de semer leur venin entre Marocains et Congolais, la cavalerie des médias algériens de propagande est passée à l'action à travers ses relais habituels pour salir l'image du Maroc et de son équipe nationale, allant même jusqu'à exiger des sanctions de la CAF contre Walid Regragui et un certain Lekjaa auquel ils vouent une obsession quasi-maladive. Sans doute pour faire oublier les dérives racistes de leur propre public en Côte d'Ivoire qu'ils avaient sciemment passé sous silence, ces vautours médiatiques et surtout leurs commanditaires viennent aujourd'hui, toute honte bue, nous faire la leçon sur l'antiracisme. C'est oublier que le vivre-ensemble et la tolérance font partie intégrante, non seulement de nos mœurs, mais quasiment de notre ADN de Nation métissée et historiquement pétrie aux valeurs de la mixité ethnique et religieuse. C'est oublier surtout que depuis Ahmed Al Mansour Ad-Dahbi et Moulay Ismaïl, en passant par le regretté Hassan II qui avait dépêché notre armée pour rétablir la situation au Shaba, jusqu'à Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a carrément forgé Son règne autour de Sa politique africaine, tout en perpétuant cette tradition de soutien à nos amis congolais en autorisant l'envoi de soldats marocains parmi les contingents de la MONUSCO pour le maintien de la paix en RDC, au prix de fréquentes et douloureuses pertes humaines, nos Rois ont toujours veillé à maintenir une réelle connexion avec notre profondeur africaine.