L'apport des technologies vertes dans la lutte contre les changements climatiques, phénomène de plus en plus inquiétant, a été au centre de la première Journée du deuxième Symposium US-AfricaFrontiers Program, qui se tient, du 16 au 18 janvier, à Rabat. Détails. La capitale administrative du Royaume a été le lieu de convergence de chercheurs et d'experts nationaux et internationaux, réunis, du 16 jusqu'au 18 janvier, pour explorer les dernières avancées en matière de recherche scientifique et de développement technologique à l'échelle mondiale. Une idée clé a émergé lors de cet événement : « Les technologies vertes sont un allié essentiel pour atteindre les objectifs climatiques et réussir une transition verte et durable ». Intervenant à cette occasion, Ryan Lively, professeur à l'Institut de Georgia US de la technologie, a affirmé que la transition énergétique est l'un des défis générationnels majeurs du 21ème siècle, ajoutant que l'abandon des ressources fossiles nécessite une révolution dans la production d'énergie et de produits chimiques.
Technologie vs hydrogène
En termes de technologies innovantes, l'expert et chercheur a soulevé le rôle clé que les membranes de stockage d'énergie jouent dans la transformation de l'énergie propre afin de réussir le pari de la transition énergétique (hydrogène et eau) à condition qu'ils soient déployés de manière rapide et efficace. En outre, l'expert a évoqué les potentialités qu'offre l'apprentissage automatique (machine learning) dans le développement des matériels de stockage d'hydrogène plus innovants et plus adaptés, à la lumière des défis persistants à l'heure actuelle. Au regard de l'analyste, malgré les avancées réalisées à ce jour en matière d'hydrogène, cette ressource n'est pas encore exploitée à une échelle suffisante pour libérer de l'énergie, particulièrement l'hydrogène géologique ou naturel. « Cette ressource, présente dans la nature, est peu polluante, et permet une exploitation à moindre coût, comparé à l'hydrogène industriel. L'hydrogène naturel offre, il faut le dire, une opportunité majeure pour la production de l'énergie », relate-t-il.
L'expérience marocaine
Intervenant devant une panoplie de chercheurs américains et africains, Samir Rachidi, directeur général de l'Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN) a tracé le parcours accompli par le Maroc pour réussir sa transition énergétique. Le Royaume a été le terreau de multiples projets novateurs axés sur la durabilité. Parmi eux, les bornes de recharge 100 % marocaines se démarquent, conçues pour promouvoir la décarbonisation du secteur des transports et encourager l'adoption d'une mobilité plus respectueuse de l'environnement. « Afin de satisfaire toutes les exigences, où qu'elles soient, les bornes de recharge ISmart pour véhicules électriques ont été soigneusement conçues pour leur adaptabilité et évolutivité. Cette station de recharge pionnière est le précurseur d'une série de 5 chargeurs, chacun appartenant à une gamme unique, pour assurer une réponse diversifiée à l'évolution des besoins.» , ajoute-t-il. À cela, s'ajoute le Parc d'énergie verte, développé par l'IRESEN et l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir, où plus de 50 chercheurs permanents mènent des travaux de recherche sur le solaire photovoltaïque et thermiques, le dessalement solaire, le stockage de l'énergie...Sans oublier le Green and Smart building parc dédié à l'efficacité énergétique dans le secteur des bâtiments et réseaux intelligents. Cependant, les chercheurs du domaine font face, poursuit-il, à plusieurs défis, notamment le financement des projets ou encore l'identification d'entreprises ainsi que de professeurs partenaires, afin de réduire le gap entre la recherche théorique et pratique, en vue de répondre aux besoins du marché.
Technologie de pointe pour une agriculture résiliente
Le contexte obligeant, l'eau figure incontestablement dans la liste des projets de recherche menés ces derniers temps par la communauté de chercheurs d'IRESEN. Ces derniers travaillent, à l'heure actuelle, sur des projets de fermes intelligentes en collaboration avec des Centres de recherche marocains et espagnols. Ces projets innovants tournent autour du dessalement solaire et non solaire et de l'utilisation de l'intelligence sensorielle dans les exploitations agricoles, apprend-on de Samir Rachidi. Concrètement, il s'agit de capteurs d'humidité, de température et de CO2 afin d'optimiser les différents paramètres pour avoir une agriculture résiliente avec moins d'eau et d'énergie en vue d'un meilleur rendement. Enfin, il est à noter que le deuxième Symposium US-AfricaFrontiers se poursuit jusqu'au 18 janvier avec la présence d'une péliade de scientifiques de renommée mondiale. L'occasion d'échanger sur les dernières avancées en matière de recherche scientifique et développement technologique notamment concernant les technologies de détection, l'interaction homme-machine, la technologie verte pour l'adaptation au climat, et la fabrication de vaccins.