La Stratégie nationale de lutte contre la corruption comprend un programme spécial relatif à l'administration numérique, dont le taux d'achèvement a atteint 74%, a affirmé, lundi à la Chambre des représentants, la ministre de la transition numérique et de la réforme de l'administration, Ghita Mezzour. Dans une présentation devant la commission de contrôle des finances publiques à la lumière remarques contenues dans le rapport thématique intitulé "La Transition Numérique : Un Pilier Fondamental pour Combattre la Corruption", réalisé par l'Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC), Mme Mezzour a indiqué qu'un budget conséquent a été alloué à l'activation des chantiers de cette stratégie, élaborée selon une approche largement participative couvrant les différents des partenaires institutionnels, notant que cette stratégie a favorisé la mise en place d'une stratégie intégrée.
Cette stratégie s'articule autour de plusieurs axes, notamment l'administration numérique, y compris la gouvernance, le cadre légal, les données, la conduite du changement, les compétences numériques et les infrastructures, a-t-elle expliqué, précisant que l'ensemble des axes de la stratégie veillent dans leurs objectifs à réaliser l'inclusion numérique en vue de toucher de larges franges de la société.
La ministre a souligné que le gouvernement dispose d'une vision qui a pour but de fournir des services numériques fiables et de haute qualité aux citoyens, aux entreprises et à la société civile, et qu'il adopte la transition numérique au niveau de tous les départements et institutions.
Elle a ajouté que plus de 600 services publics sont disponibles sur internet, dont 300 dédiés aux citoyens et plus de 200 aux entreprises, tandis que 100 services s'adressent aux administrations publiques.
"Consciente de l'impact positif de la numérisation de l'administration dans le domaine de la lutte contre la corruption, la Stratégie nationale de lutte contre la corruption comprend un programme spécial relatif à l'administration numérique, dont le taux d'achèvement a atteint 74%, et vise à améliorer les services électroniques, limiter les contacts directs entre l'usager et le fonctionnaire et consacrer la transparence dans les échanges administratifs, ainsi que la proximité dans la prestation de services", a souligné la ministre.
Concernant le suivi de l'Indice de développement de l'administration numérique, Mme Mezzour a relevé que le classement du Maroc est appelé à s'améliorer au cours de l'année 2024, notant qu'en 2023, un dossier complet et minutieux a été élaboré sur les réalisations, les acquis et la vision de l'administration numérique avec l'apport de tous les départements publics.
Au sujet de l'accompagnement de la simplification des procédures administratives relatives à l'investissement, la ministre a évoqué la réduction en moyenne de plus de 45% du nombre de documents requis des investisseurs au titre de 22 procédures administratives, en plus d'une série de campagnes de sensibilisation menées au niveau régional afin d'introduire la nouvelle formule simplifiée, et mettre à jour la plateforme numérique des Centres régionaux d'investissement.
Elle a fait état, par ailleurs, d'un projet important d'échange électronique de données à travers le développement d'une plateforme numérique commune d'interconnexion, soulignant l'élargissement de l'éventail des cas d'utilisation de cette plateforme à travers le développement de nouveaux usages dont les plus importants sont le projet de Registre Social Unifié (RSU) et le projet de généralisation de l'Assurance Maladie Obligatoire.
Selon les statistiques d'utilisation de la plateforme jusqu'en août 2023, présentées par Mme Mezzour devant les membres de la commission parlementaire, environ 170.000 opérations concernant le RSU sont enregistrées quotidiennement, quant à celles relatives à l'assurance maladie obligatoire, elles s'élèvent à 307.000 par jour.
En ce qui concerne l'utilisation de l'identité numérique, la ministre s'est attardé sur le service d'identification électronique et d'authentification, indiquant que le ministère s'engage à accompagner les administrations dans l'adoption de cette plateforme, développée par la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) au profit des usagers des services numériques, outre la préparation d'un projet de décret portant sur la généralisation de l'identité nationale numérique.
Pour ce qui est de l'infrastructure numérique, elle a relevé que des efforts seront déployés pour améliorer la couverture du réseau et la qualité des communications dans les zones reculées, soulignant que des mesures ont été prises à cet égard, notamment le lancement de la deuxième phase du Plan national pour le développement du haut et très haut débit dans les zones blanches et grises, ainsi que le renforcement de l'infrastructure par des fibres optiques et la couverture par satellite.
Par ailleurs, Mme Mezzour a affirmé que le Maroc dispose d'un arsenal législatif et réglementaire solide dans le domaine du numérique, soulignant que le renforcement du cadre juridique en la matière constitue une étape essentielle pour réaliser la transformation et la transition numériques souhaitées.
Elle a annoncé, dans ce sens, l'élaboration et la publication d'autres projets de textes de loi et réglementaires relatifs notamment à la numérisation des services administratifs, les principes et règles fondamentaux d'une administration numérique, l'échange de données entre les administrations, la généralisation de l'identité nationale numérique, ainsi que le renforcement de la légitimité légale des décisions et procédures numériques.