L'écrivain marocain Abdellatif Laâbi, reconnu pour la captivante beauté de ses poèmes, a inauguré son exposition "Un poète passe" en présence de nombreux artistes le mardi au Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain (MMVI) à Rabat. Cet événement marque le début d'une immersion dans son œuvre universelle. Sous le ciel complice de Rabat, Abdellatif Laâbi, l'écrivain marocain tisseur de vers, a été le témoin privilégié de l'éclosion d'une aventure poétique. Son exposition, "Un poète passe", se pare telle une épopée, pour mettre en lumière l'œuvre riche et engagée de cet érudit qui façonne les vers comme autant de fils tissés dans le temps. En déployant une mosaïque de publications littéraires, de documents d'archives, de tableaux vivants et de vidéos, cette exposition s'est révélée comme une célébration vibrante de l'univers foisonnant d'Abdellatif Laâbi, en présence de nombreux artistes peintres, écrivains et poètes, aussi bien marocains qu'étrangers. L'exposition qui raconte l'histoire d'un mouvement culturel multidisciplinaire qui a bouleversé la donne littéraire et intellectuelle au Maroc, selon Abdellatif Laâbi, s'est métamorphosée au Musée en un porte-étendard d'une génération en quête de sens. Approché par « L'Opinion », Abdellatif Laâbi a partagé son insight sur le choix du titre "Un poète passe" : « À travers ce libellé, j'ai cherché à illustrer la fragilité inhérente à toutes les œuvres humaines, ainsi que notre vulnérabilité en tant qu'êtres humains. Nous sommes de simples passants, mais au cours de notre passage, nous laissons des empreintes pour les générations futures, afin qu'elles se souviennent que des esprits se sont penchés sur notre destin, notre énigme et nos questionnements ». Se décrivant comme un jeune peintre, ayant récemment exploré cette forme artistique distincte de l'écriture, il a expliqué : « J'ai eu l'idée d'organiser une exposition mettant en avant mes propres créations. Initialement écrivain, poète et romancier, j'ai ressenti le besoin d'explorer un autre art où les mots ne sont pas nécessaires pour exprimer ce que l'on ressent à l'intérieur de soi. L'écriture requiert des mots, tandis qu'en peinture, vous êtes libre devant une toile. C'est à vous de découvrir quelque chose qui ouvrira un espace différent dans votre esprit ». À l'entrée du musée, la première partie de l'exposition s'ouvre sur un hommage à la revue "Souffles", fondée par Abdellatif Laâbi en collaboration avec les poètes Mostafa Nissabouri, Mohammed Khaïr-Eddine, ainsi que les artistes Farid Belkahia, Mohammed Chabaâ et Mohamed Melehi.
Cet espace met également à l'honneur Mohamed Melehi, qui a réalisé la maquette de la revue, à travers des panneaux conçus par l'artiste défunt pour le cinquantième anniversaire de « Souffles ». La section suivante de l'exposition est dédiée à la production prolifique de M. Laâbi en poésie et en littérature, depuis ses premiers recueils et récits jusqu'à ses œuvres et essais les plus récents. Puis la dernière partie dévoile sa transition de la poésie vers la peinture. À travers ses créations picturales, l'artiste se mue en l'oracle de son temps. Il utilise l'art comme une lucarne de réflexion pour tisser des énigmes visuelles et éclairer les arcanes de l'âme humaine.