La ministre de la Solidarité, de l'Insertion Sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a annoncé que la somme de 700 dirhams par mois pour la prise en charge des enfants autistes est revue à la hausse pour atteindre 1200 dirhams. La ministre de la Solidarité, de l'Insertion Sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a présenté, lundi devant la Chambre des Représentants, un certain nombre de procédures visant à permettre aux enfants autistes et aux enfants abandonnés de bénéficier d'une aide sociale directe.
Hayar révèle, dans ce sens, que l'autisme touche environ 6084 enfants en 2023, dont 1200 sont scolarisés dans le cadre du programme national de l'éducation inclusive, lancé en 2019, au profit des enfants en situation de handicap.
Elle a annoncé que l'aide directe de l'Etat pour la prise en charge des enfants autistes connaîtra une hausse de 500 dirhams pour s'élever à 1200 dirhams par mois, et ce, dans le cadre d'allocation par le gouvernement de 500 millions de dirhams aux enfants et aux personnes en situation de handicap.
La ministre a rappelé que son département a signé un accord avec le département de l'Education nationale pour former et définir les missions des accompagnateurs des personnes en situation de handicap, notamment des enfants autistes.
180 cadres formés depuis 2019
Pour la mise en œuvre du cinquième levier de la politique publique intégrée pour la promotion des personnes en situation de handicap, le ministère de tutelle a élaboré un programme national de qualification des professionnels de la prise en charge des personnes autistes.
Ce programme « RAAFEQ » (Ressources et appui en autisme pour des familles et intervenants qualifiés), lancé le 15 février 2019 à Rabat, vise à l'amélioration de la qualité de la prise en charge socio-éducative des personnes avec autisme. Ce programme a permis la formation de 180 personnes sur une période de trois ans.
Ces formateurs sont habilités à prendre en charge l'encadrement et l'animation des séances de formation pour près de 3.600 professionnels, membres de familles ou autres intervenants dans les secteurs de l'éducation, la santé ou l'assistance sociale.
A partir de l'année prochaine, la catégorie des bénéficiaires des formations sera élargie en se basant sur une plateforme numérique de formation à distance, pour reprendre les mots de la ministre.
A noter que les programmes qui ciblent les personnes autistes comprennent également le partenariat avec le Centre national de la recherche scientifique et technique afin d'encourager les universités à développer la recherche dans le domaine de l'autisme, ainsi que le suivi avec l'Institut National de l'Action Sociale de Tanger pour inclure des unités de formation au profit des autistes.
Sur un autre registre, en réponse à une question orale relative à la problématique de l'inscription au registre social unifié des enfants en situation de handicap abandonnés, la ministre a noté que son département travaille en concertation avec le ministère de l'Economie et des Finances pour élaborer le texte réglementaire qui permettra d'accorder une aide financière à ces enfants, tout en identifiant tous les mécanismes associés à ce soutien.
Pour rappel, l'autisme est une maladie neurologique et génétique qui affecte le fonctionnement du cerveau, le système immunitaire et biologique. Elle altère les capacités de reconnaissance des expressions, des codes sociaux, affectifs et génère une hypersensibilité émotionnelle et des troubles du comportement. Les symptômes surviennent avant l'âge de trois ans puis persistent. Les enfants présentent le plus souvent des difficultés lors de l'apprentissage et de l'insertion sociale.
Kafala : Un guide des enfants abandonnés Fruit d'une collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) et la Délégation de l'Union Européenne au Maroc, le guide relatif à la "Kafala" des enfants abandonnés publié par le ministère public est élaboré dans le cadre de la mise en œuvre de la loi dédiée (15.01) et des actions du parquet portées sur l'amélioration du système de prise en charge de ces enfants. En plus des dispositions préliminaires et un cadre conceptuel, ce guide de 240 pages s'articule autour de quatre axes principaux : l'intervention du ministère public dans le procès de déclaration d'abandon et lors de la procédure de la Kafala, son intervention pendant la durée de validité ou d'expiration de la Kafala, l'application de la loi de la Kafala sur les enfants migrants non accompagnés et le rôle du ministère public dans la Kafala des enfants marocains à l'étranger.
Le programme « Kafala » pour la promotion et la prise en charge des enfants privés de soutien familial a été lancé en coordination avec 13 départements ministériels, 5 établissements publics relevant des départements ministériels ou sous leur tutelle, les autorités judiciaires, la présidence du Ministère public, l'Observatoire national du développement humain, l'Observatoire national des droits de l'enfant (ONDE), la Ligue marocaine pour la protection de l'enfance, 51 associations œuvrant dans le domaine de l'enfance et l'UNICEF. Il propose 68 mesures afin d'atteindre un ensemble d'objectifs liés à la prévention contre la négligence des enfants, assurer la protection nécessaire aux enfants privés de soutien familial, promouvoir la Kafala et accélérer les procédures, renforcer le suivi et la surveillance, augmenter le nombre de familles marocaines qui prennent en charge les enfants privés de soutien familial et mettre à disposition les données sur la situation des enfants privés de soutien familial.