Le ministre délégué chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, a dressé, lundi, le bilan de son département, mettant en exergue l'attractivité des régions pour l'investissement privé et l'amélioration du climat des affaires. Le gouvernement est animé d'une forte volonté pour promouvoir l'investissement dans les espaces territoriaux. C'est ainsi que Mohcine Jazouli a résumé à la Chambre des Représentants les initiatives de l'Etat pour améliorer le climat des affaires dans toutes les régions du Royaume, rappelant l'allocation de 335 milliards de dirhams (MMDH) pour l'investissement public au titre de 2024, en hausse de 11% par rapport à l'année précédente, le lancement de projets d'infrastructures aux standards internationaux, l'amélioration du climat des affaires national et régional, ainsi que la poursuite des stratégies sectorielles ambitieuses.
Dans la même perspective, le ministre a rappelé que le gouvernement œuvre, en parallèle, à renforcer le rôle des Centres régionaux d'Investissement (CRI) afin qu'ils supervisent la qualité et l'efficacité de l'ensemble des étapes de l'opération d'investissement et à la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l'Investissement. Ceci à travers la création d'un consensus entre l'ensemble des acteurs autour des objectifs de l'investissement privé, tels que déterminés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, consistant en la mobilisation de 550 MMDH d'investissement privé et la création de 500.000 emplois durant la période entre 2022 et 2026.
Des initiatives à applaudir, selon le député istiqlalien Allal Amraoui, qui a souligné que malgré les efforts fournis par le gouvernement, certaines régions souffrent toujours de la conjoncture défavorable, notamment Fès-Meknès, dont la contribution au PIB est considérable. « La région souffre toujours des aléas de la crise Covid-19, ce qui impacte grandement le marché de l'emploi », a déploré le député, notant que pour mettre fin à cette problématique, l'investissement public dans la région devrait être compatible avec « la productivité de Fès-Meknès, ses potentialités et ses compétences ». En réponse à l'intervention du député, Jazouli a indiqué que les mécanismes d'application de la Charte de l'Investissement permettent de déterminer les opportunités d'investissement de chaque région, sachant qu'aujourd'hui l'Exécutif a mis en place des primes territoriales qui concernent 80% des communes et provinces du Royaume. « La Commission nationale des investissements a approuvé des projets pour une valeur globale de plus de 100 MMDH, une enveloppe qui équivaut 10 fois l'usine de Renault », a argumenté le ministre, ajoutant que l'objectif est de créer plus de 43.000 emplois répartis sur neuf régions.
Rappelons que la prime territoriale, qui vise à dynamiser les provinces les moins favorisées, est répartie en deux catégories répertoriées dans un arrêté publié fin mars, à savoir la liste A qui compte 36 provinces et liste B qui en compte 24, offrant respectivement 10% et 15% de primes. La nouvelle Charte de l'Investissement prévoit également des mesures d'appui spécifiques, en particulier pour les projets à caractère souverain ou avec une capacité d'attraction d'écosystèmes. Toutefois, les projets stratégiques bénéficient d'avantages négociés au cas par cas.
Feuille de route respectée
En outre, le gouvernement s'emploie également à soutenir les projets d'investissement à travers une concession foncière qui couvre 80% des préfectures et des provinces du Royaume, et à la mise en place d'une gouvernance unifiée et décentralisée de l'investissement, a souligné le ministre.
Quant à l'amélioration du climat des affaires, le responsable gouvernemental a affirmé que 70% des initiatives incluses dans la feuille de route 2023-2026 ont été déjà lancées depuis leur annonce en mars dernier. Jazouli a expliqué que cette feuille de route comprend environ 46 initiatives prioritaires dans le cadre de dix chantiers essentiels comprenant plusieurs projets visant à faciliter le processus d'investissement et à encourager les investisseurs.
Le ministère délégué travaille avec le Comité national de l'environnement des affaires (CNEA) pour suivre la mise en œuvre des 46 initiatives en coordination avec les parties concernées, a-t-il précisé.
Et d'ajouter que le Royaume jouit d'une stabilité et d'une vision de développement ambitieuse, qui le positionnent comme un terrain privilégié pour les investissements à l'échelle continentale et mondiale.
Dans ce contexte, le ministre a mis en avant les progrès réalisés par le Maroc dans le classement "Doing Business" supervisé par le Groupe de la Banque Mondiale, grâce aux multiples réformes entreprises sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notant que le Groupe a lancé un nouveau rapport "Business Ready" pour évaluer le climat des affaires et de l'investissement qui inclura le Maroc pour la première fois en 2024.
Amélioration des zones industrielles
Jetant la lumière sur les réalisations qui témoignent de l'engagement du gouvernement et du parlement à traiter les déséquilibres du climat des affaires dans le Royaume, M. Jazouli a mis en exergue l'adoption d'une importante législation, dont la loi 102.21 relative aux zones industrielles, la loi 69.21 sur les délais de paiement, et un ensemble d'autres lois relatives à la production autonome d'électricité, l'arbitrage et la médiation conventionnelle et les marchés publics, entre autres.
Le ministre a, en outre, fait référence à l'approbation en février dernier de la simplification de 22 procédures administratives pour l'investissement, ce qui devrait réduire de 45% les documents requis dans ce domaine, en plus de la décentralisation effective de 15 procédures liées à l'investissement au niveau territorial, afin d'accélérer les prises de décision en matière d'investissement.