Le président du groupe d'amitié Colombie/Maroc au Sénat colombien, German Blanco Alvarez et neufs sénateurs, sont attendus, samedi, au Maroc, apprend-on de sources diplomatiques sûres. Une visite dédiée à réchauffer les relations entre Rabat et Bogota dans un contexte de crise. Un objectif majeur pour les sénateurs colombiens qui viennent d'adopter une motion réclamant le retrait de la reconnaissance du polisario. Détails. Le président du groupe d'amitié se rendra au Royaume en compagnie d'une délégation composée de neuf autres sénateurs, confient nos sources, précisant que cette visite fait suite à une invitation adressée par le président de la Chambre des Conseillers, Ennaam Mayara. Le président de la deuxième chambre a invité son homologue colombien à visiter le Royaume dans une lettre adressée le 28 novembre. Le sénateur n'a pas manqué de répondre favorablement à cette invitation sitôt qu'il l'a reçue. "Saluant les positions nobles et fraternelles exprimées par Son Excellence ainsi que les membres du Sénat de la République envers les causes du Royaume du Maroc, et dans le cadre de la volonté mutuelle de continuer à développer des liens bénéfiques à nos pays et peuples amis, j'ai le plaisir de vous adresser une cordiale invitation à effectuer une visite de travail au Royaume du Maroc entre le 2 et le 9 décembre", lit-on dans la lettre dont "L'Opinion" détient copie. Selon le document, cette visite a pour objectif de renforcer et d'élargir les liens d'amitié et de coopération entre la Chambre des Conseillers et le Sénat colombien "à travers des actions et des initiatives dans différents domaines". Le timing de cette visite n'est pas fortuit. Elle intervient quelques jours après la démarche collective des sénateurs colombiens qui ont haussé le ton contre le gouvernement du président Gustavo Petro pour exiger le retrait de la reconnaissance du polisario. A l'instigation des membres du groupe d'amitié, 65 sénateurs sur 105, issus de neuf partis politiques, dont deux de la majorité, ont adopté, mardi, une motion qui appelle à la fin des relations avec la pseudo rasd. Les signataires ont jugé que le président actuel, obnubilé par les idéaux révolutionnaires, a porté atteinte à l'amitié maroco-colombienne, en se rapprochant témérairement et ostensiblement du polisario. "En tant que Sénateurs et représentants légitimes du peuple colombien, nous rejetons profondément cette décision malavisée du gouvernement actuel, qui ne représente en rien la position des Colombiens à l'égard du Maroc, et nous réitérons notre position ferme de respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc", stipule la motion, qui qui sera adressée aussi bien au président qu'à son ministre des Affaires étrangères. Ces derniers ont accusé le président colombien et son gouvernement d'avoir sabordé inutilement les relations avec le Maroc pour une cause séparatiste illégitime. Ils ont également fait part de leur sidération de voir leur pays établir "des relations diplomatiques" avec une entité fantoche, dépourvue des attributs de l'Etat tels que définis dans la Convention de Viennes de 1961qui régit les relations diplomatiques. Preuve en est que le front séparatiste n'est pas reconnu par la majeure partie de la communauté internationale ni par l'Organisation des Nations Unies.
Connu pour ses prises de position pro-marocaines, German Blanco a crié haut et fort sa désapprobation de la politique du président Petro en décriant vigoureusement sa décision malavisée d'établir des relations avec la pseudo-rasd. Rappelons qu'il y a près d'un an, et précisément le 7 décembre, le président du sénat colombien, Roy Leonardo, s'est rendu au Maroc dans le cadre d'une visite officielle où il s'est entretenu avec les présidents des deux chambres du Parlement. La question du Sahara fut au cœur des entretiens, nous confient nos sources, ajoutant que le président du Sénat a expliqué que la politique étrangère est du ressort du président de la République et qu'il regrette sa décision de s'aventurer dans rapprochement avec le front séparatiste. Ce dernier n'avait pas eu droit à une réception de la part du ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita.