Le ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, Mehdi Bensaïd, a dévoilé les détails du nouveau décret relatif au soutien public à la presse. Avec des critères plus stricts et mieux définis, ce décret promet plus de moyens pour les sociétés médiatiques afin d'améliorer le rendement. Le responsable gouvernemental a fait part, aussi, de sa volonté de soutenir les supports nationaux à avoir plus de correspondants marocains à l'étranger. Détails. Réuni ce jeudi, le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret n° 2.23.1041 relatif au soutien public à la presse et de l'édition, qui fixe de nouvelles modalités et conditions d'octroi des subventions publiques. Le nouveau cadre légal vise à promouvoir le développement des modèles économiques des sociétés médiatiques en vue d'une meilleure organisation. Tout cela pour revaloriser le journalisme et barrer la route aux tentatives d'imposture qui nuisent à l'image de la profession. Raison pour laquelle, il a été créé une commission dédiée au développement de la presse à laquelle incombe de statuer sur les demandes de soutien déposées par les organes de presse. Le nouveau texte a pour ambition d'améliorer les conditions des journalistes et d'aider les sociétés à investir plus pour qu'il y ait une meilleure qualité des contenus médiatiques. C'est, en gros, le message sur lequel a insisté le ministre de la Culture, Mehdi Bensaïd, qui a expliqué les détails du décret lors de la conférence de presse tenue à l'issue du Conseil de gouvernement. Selon lui, le gouvernement a adopté ce texte en urgence en réponse aux nombreuses sollicitations des associations et le syndicat représentatif de la profession. Il a annoncé la hausse du soutien financier accordé à la presse. Le budget est passé de 60 à 240 millions de dirhams, a-t-il fait savoir, soulignant la nécessité du respect de la convention collective qui établit un salaire minimum de 6000 dirhams pour les journalistes. Le soutien public est désormais conditionné par des critères plus stricts qui vont dans le sens de l'amélioration des conditions de travail au sein des médias. Il est inconcevable, pour Mehdi Bensaid, qu'un support fonctionne avec deux journalistes seulement. Pour cette raison, l'effectif minimum a été revu en hausse pour atteindre 5 journalistes par support. Aussi le soutien de l'Etat est-il désormais conditionné à la préservation des emplois au sein des sociétés bénéficiaires. Il en va de la stabilité des journalistes aux dires du ministre, qui a assuré que les patrons des sociétés sont d'accord. « Le journalisme est un métier noble qu'il convient de soutenir et de revaloriser », a-t-il dit à cet égard. En plus de cela, il est important pour l'Exécutif de soutenir le développement des organes de presse aussi bien au Maroc qu'à l'étranger pour leur permettre d'avoir des plus de correspondants. Pour ce faire, le nouveau décret ouvre la voie à l'aide destinée à l'ouverture de bureaux à l'étranger. « Nombreux sont les supports médiatiques étrangers qui ont des correspondants au Maroc. Il faut que nos médias nationaux puissent aussi en avoir à l'étranger », a indiqué le ministre, ajoutant que le renforcement de la présence médiatique marocaine dans d'autres pays aura incontestablement un impact positif sur l'image du Maroc et son influence à l'international. « Nous avons besoin de parler de notre pays à l'étranger de façon qui soit la nôtre et qui correspond à l'image qu'on se fait des enjeux de notre pays », a-t-il fait remarquer. Là, Mehdi parle d'inculquer la spécificité marocaine, c'est-à -dire le « tamaghrabit » dans le traitement médiatique des supports nationaux. Il s'agit, selon lui, de la meilleure façon de soutenir l'image du Royaume et défendre ses causes à l'international, notamment celle de l'intégrité territoriale. « Nous allons gagner le conflit du Sahara grâce à la presse », a-t-il conclu.