Une délégation marocaine est en visite dans les fermes et abattoirs roumains, en vue de préparer le terrain pour des éventuelles importations d'ovins depuis la Roumanie, en cas de besoin. Détails. Selon un communiqué de l'Agence nationale de la santé vétérinaire et de la sécurité alimentaire de Roumanie, une délégation marocaine dirigée par Abdellah Janati, directeur général de l'Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), a entamé les discussions avec son homologue roumain sur ce sujet au cours de ce mois. Les visites dans les fermes et abattoirs roumains seront entamées dans les prochains jours. La même source précise que les importations du Maroc en ovins roumains sont en mesure de se multiplier par dix en 2024 par rapport à cette année. Etablir les conditions d'importation En effet, le Maroc cherche à travers cette visite à conclure des accords sanitaires avec des pays ayant un potentiel d'exportation important, en l'occurrence la Roumanie et la Moldavie. Il s'agit d'une mesure administrative et commerciale visant à préparer le terrain aux futures importations marocaines en cas de besoin. « Les opérateurs déjà sur place s'engagent à établir les conditions idéales aux côtés de leurs homologues roumains et moldaves pour que le jour où ils auraient besoin éventuellement de ce marché émetteur, ils auront déjà un carnet d'adresse important », explique le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), M'Hammed Karimine, soulignant qu'il n'est nullement question d'importer tout de suite du moment que le marché n'affiche strictement aucun besoin. En outre, cette démarche menée par l'ONSSA vise à s'assurer de l'état sanitaire du cheptel roumain, selon le professionnel, dans l'optique de préparer le certificat sanitaire de l'importation d'ici janvier 2024. D'ailleurs, cette manifestation d'intérêt intervient dans un contexte où la production locale en viandes rouges a reculé de manière significative. Résultat directe de la succession des années de sécheresse, la production de viande d'agneau a diminué, atteignant 220.000 tonnes en 2022, soit une baisse de 3%. Ainsi, les importations envisagées depuis la Roumanie, dans le futur, sont destinées à renforcer l'offre intérieure de viande rouge et de soulager les prix pour les familles marocaines. Soutenir la production Les importations marocaines prévues depuis la Roumanie ne se limitent pas seulement à la viande rouge. En effet, le pays envisage également d'importer de l'engrais et du fourrage animal, question de permettre aux éleveurs de s'approvisionner en aliments de bétail du moment que les pâturages ont été fortement anéantis en raison de la sécheresse », estiment les professionnels, soulignant que l'exonération de la TVA sur les aliments pour bétail va soutenir ces efforts, dans la mesure où elle va contribuer à alléger les charges financières des éleveurs, dans l'optique d'assurer l'accessibilité de la viande rouge à des prix abordables.
Le marché est suffisamment approvisionné Malgré qu'il atteste d'une hausse importante des prix, le marché marocain de la viande rouge est suffisamment approvisionné, de manière à répondre aux besoins des ménages. « Actuellement, le marché de la viande rouge ne fait pas face à une insuffisance d'approvisionnement. Les boucheries et les points de vente de viande sont correctement approvisionnés, et les consommateurs peuvent trouver les produits qu'ils cherchent sans difficulté majeure », a rassuré le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), M'Hammed Karimine, ajoutant que le contexte marocain n'affiche pas de signes de pénurie de viande rouge sur le marché.
Le gouvernement a pris des mesures significatives pour soutenir le secteur de l'élevage. Parmi ces initiatives, on compte la subvention aux éleveurs de bovins reproducteurs de race pure, accordant une aide financière de 4.000 DH par tête. Cette subvention est programmée pour se poursuivre jusqu'en décembre 2026, ou jusqu'à ce que le nombre cible de 80.000 têtes soit atteint. Les autorités se sont aussi engagées à réorganiser le circuit de distribution afin de lutter contre les abus de certains intermédiaires. C'est dans cette optique qu'un projet d'une nouvelle plateforme agroalimentaire a été adopté pour remplacer les différents marchés de gros de la région.