Face au recul des métiers de l'artisanat, surtout à Fès, le député de l'Istiqlal, Allal Amraoui, a appelé à valoriser ce patrimoine national en créant un Salon international à Fès. Un institut national de formation est également vital. Détails. Face au défi de la modernité et de l'industrie de masse, l'artisanat résiste, mais difficilement, comme cela est perceptible à Fès, connue pour être l'un des bastions de l'artisanat marocain. La ville historique connaît un relatif déclin qui inquiète les élus de la ville, dont le député du Parti de l'Istiqlal, Allal Amraoui, qui a inscrit cette question à l'ordre du jour de la séance plénière consacrée aux questions orales à la Chambre des Représentants, tenue lundi. Malgré les efforts consentis, l'artisanat reste fragile et peine à faire face à l'épreuve du temps. Le député istiqlalien a déploré le relatif déclin que subit l'artisanat, dont une centaine de métiers ont disparu ces dernières années, rappelant qu'il y en avait presque 200 professions. " Cela nécessite des efforts urgents et exceptionnels pour restaurer ces métiers qui sont un trésor national", a insisté M. Amraoui, qui a plaidé pour donner une attention particulière aux métiers de l'architecture traditionnelle. A cet égard, le député a jugé nécessaire d'inclure le respect du patrimoine architectural marocain et les techniques artisanales dans les conditions de passation des marchés publics relatifs à la construction. "Malheureusement, les conditions se résument aux critères comptables sans aucune considération pour le patrimoine national", a-t-il regretté.
Artisanat : 30% de la main d'oeuvre de Fès Revigorer l'artisanat est d'autant plus urgent que Fès compte 80.000 chefs d'ateliers d'artisanat qui emploient environ 200.000 personnes, soit 30% de la main d'œuvre de la ville. « Vous n'êtes pas sans savoir, Mme la ministre, que l'artisanat a un fort potentiel de création de la valeur et des emplois », a expliqué M. Amraoui, qui a proposé de valoriser les métiers artisanaux par la création d'un Institut national de l'artisanat. "Qu'est-ce qui nous empêche de créer un Institut qui soit en mesure de former des ingénieurs spécialisés dans l'artisanat et qui soit de nature à promouvoir la recherche dans ce patrimoine national ", a expliqué le député. Allal Amraoui a proposé l'idée d'organiser un Salon international de l'artisanat à Fès, qui, selon son expression, "le mérite". "Les programmes royaux ont pu donner une nouvelle impulsion au secteur à Fès et, grâce aux efforts consentis, ont pu améliorer les conditions des artisans", a–t-il précisé à cet égard, soulignant qu'il faut aller jusqu'au bout dans la valorisation du secteur. Pour sa part, la ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie sociale et solidaire, Fatima-Zahra Ammor, a expliqué que la valorisation de l'artisanat fait partie des priorités de son département. Elle a donné quelques exemples de projets, qu'elle juge importants, dont un projet de soutien à l'export conduit en collaboration avec la Maison de l'Artisan. En outre, le ministère de tutelle parie également sur la formation. (Voir repères).