L'actualité sportive nationale a été largement dominée pendant les dernières semaines par le suspens concernant le ralliement ou non aux Lions de l'Atlas de deux footballeurs talentueux de nationalité et de culture espagnoles, mais d'origine marocaine. Il s'agit - comme vous l'aurez compris - des deux pépites dénommées Lamine Yamal, actuel sociétaire du FC Barcelone, et de son concitoyen Brahim Diaz, ancien de l'AC Milan, récemment recruté par le Real Madrid. Si d'aucuns ne peuvent contester les qualités techniques de ces deux footballeurs qui évoluent parmi la crème de la crème de la Liga espagnole, l'on ne peut que regretter la tournure prise par le processus d'approche entamé à leur égard par les fédérations marocaine et espagnole. Véritable duel où les pressions et les incitations (notamment pécuniaires du côté espagnol) ont été mises en jeu, cette opération de séduction semble avoir omis, notamment du côté marocain, certains fondamentaux du recrutement en équipe nationale. En l'occurrence : la volonté, l'envie et surtout le mérite. Si l'on comprend aisément que dans un passé proche où l'équipe nationale était pénalisée par son faible palmarès, l'insistance et la surenchère étaient souvent de mise pour inciter les joueurs binationaux à venir porter les couleurs du Maroc, le parcours glorieux des nationaux lors de la dernière Coupe du Monde et leur standing actuel au sommet du classement continental et international, sont des arguments on ne peut plus convaincants même pour les plus sceptiques. Et en parlant de scepticisme, il importe de souligner que tout en respectant son choix et sa volonté, un joueur aussi talentueux que Brahim Diaz qui attend de voir s'il a été convoqué par l'Espagne avant de décider de rallier le Maroc, n'est tout bonnement pas prêt ni disposé à défendre les couleurs nationales. Et lorsqu'on se remémore le parcours chaotique d'un certain Mounir El Haddadi, force est de regretter qu'il ne le sera sans doute jamais.