Non seulement le régime algérien a essuyé un cinglant revers en se voyant refuser l'adhésion de son pays à l'organisation BRICS, mais c'est le scandale des 1,5 milliards de dollars US qui fait réagir l'opinion publique algérienne à travers les réseaux sociaux. Le samedi 22 juillet, Algérie Presse Service, l'agence gouvernementale de presse rapportait que « Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que l'Algérie avait demandé officiellement à rejoindre la Nouvelle Banque de développement du BRICS, avec une première contribution à hauteur de 1,5 milliard de dollars ». L'information avait, dès son annonce, choqué les Algériens qui ne comprennent pas la nécessité de « jeter » une somme pareille dans un organisme bancaire dont ils n'ont jamais entendu parler. D'autant que la population est confrontée à des pénuries des produits alimentaires de bases dont le lait, les lentilles, les haricots et le riz qui sont « les aliments des pauvres ». Un mois plus tard, soit le 24 août dernier, le choc est plus grand lorsqu'est annoncé le refus de la demande d'adhésion de l'Algérie au groupe au groupe composé de cinq pays émergents. Bien que le citoyen lambda ne comprenant rien aux grandes questions économiques et à l'importance de ce BRICS, les Algériens ont commencé à s'y intéresser sous l'influence d'un matraquage médiatique en règle dont l'objectif était de les préparer à « une prouesse sans précédent du régime algérien sur la scène internationale ». Cependant, ce qui retient le plus l'attention des Algériens ce n'est nullement le refus de l'adhésion de leur pays. Ils tournent en dérision cette décision et les moqueries se multiplient sur les réseaux sociaux. C'est plutôt, le sort du 1,5 milliard de Dollars que Tebboune dit avoir versé comme première contribution de l'Algérie à la banque du BRICS. Le grand mensonge du 1,5 milliard de dollars Selon des experts financiers algériens, ce 1,5 milliard de dollars n'a jamais été versé au BRICS. « On n'est pas à la banque postale où l'on passe déposer un chèque et on continue son chemin », nous dit l'un d'eux. Cette somme nous dit-on est une contribution algérienne pour acquérir des parts dans cette banque. « Ce n'est pas de cette manière qu'on devient actionnaire d'une banque quelle que soit sa taille » ajoute notre interlocuteur. « Il faudrait d'abord, faire une demande, attendre la tenue du Conseil d'Administration de la banque et cela demande plusieurs mois pour que soit prise la décision d'accepter un actionnaire et lui fixer le nombre de parts qu'on lui accorde et le montant à payer. C'est un long processus », explique-t-il. Et surtout, il faut être membre du BRICS. « On ne peut mettre la charrue avant les bœufs », comme le dit le vieil adage. C'est dans ce sens que « le ministre des Finances, Laaziz Faid, s'est entretenu, jeudi 24 août 2023 à Johannesburg (Afrique du Sud), avec la présidente de la Nouvelle banque de développement (NBD), Dilma Rousseff. La rencontre s'est déroulée en marge des travaux du Sommet des BRICS tenu à Johannesburg du 21 au 24 août en cours. Les deux parties ont débattu lors de cette rencontre "le dossier de l'adhésion de l'Algérie à la NBD, une banque internationale qui a pour objet de soutenir les projets de développement dans les pays émergents », comme annoncé sur le site web du ministère algérien des finances. C'est la preuve qu'il n'y a jamais eu de versement de la somme de 1,5 milliard de dollars. L'on ne peut s'empêcher, dès lors, de se demander « Si Tebboune a menti une fois de plus au peuple algérien ? » par courtoisie et « par correction, je préfère dire que Tebboune a été induit en erreur par ses conseillers sur le processus d'adhésion à la NBD et il pensait que le virement a été effectué » affirme l'un des experts financiers contactés à ce sujet. Reste à savoir pour les Algériens « où est passée cette somme ? » Est-elle restée dans les caisses de l'Etat ou a-t-elle pris une autre destination ? « Dans un pays où les gouvernants confondent leurs comptes bancaires privés avec les caisses de l'Etat algérien, il y a de quoi s'inquiéter » nous dit notre interlocuteur.