Le gouvernement a publié la note de cadrage du Budget de 2024 qui fixe les quatre chantiers prioritaires à accélérer lors de sa troisième année. En voici les détails. L'année 2024 s'annonce comme une année de poursuite des grandes réformes menées par le gouvernement depuis 2021. Le Projet de Loi de Finances (PLF) au titre de l'année 2024 fixe ainsi quatre grandes priorités qui reflètent les fondements du programme gouvernemental, selon une note de cadrage du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, adressée aux Départements ministériels.
Un Maroc résistant
Dans un contexte conjoncturel difficile marqué par la succession de crises économiques et par une intensification des tensions géopolitiques, ayant forcément affecté la croissance économique et le pouvoir d'achat suite aux pressions inflationnistes, ces dernières se sont aggravées au cours des trois dernières années, en particulier en 2022 avec un taux de 8,2% à l'échelle mondiale, 8,4% dans la zone Euro et 8% aux Etats-Unis. L'enjeu de l'Exécutif est, sans aucun doute, celui d'atténuer ces répercussions économiques et sociales sur le citoyen. Les quatre priorités dressées par l'Exécutif pour le PLF 2024 seront axées sur le renforcement des dispositifs de lutte contre les impacts conjoncturels, à savoir: l'inflation et le changement climatique, la poursuite des efforts visant la mise en place de l'Etat social, de même pour ceux visant l'opérationnalisation des réformes structurelles. Enfin, le renforcement de la durabilité des finances publiques. Plus concrètement, le gouvernement d'Akhannouch se base sur une politique proactive axée sur deux volets complémentaires. Le premier vise à faire face aux enjeux de la conjoncture et à réduire leurs effets directs sur le niveau de vie des citoyens, alors que le second, d'ordre structurel, est axé sur la poursuite des réformes nécessaires pour améliorer les conditions de vie des citoyens, réaliser des taux de croissance élevés et créer davantage d'emplois. Le tout en se basant sur les marges budgétaires récupérées.
Bilan 2023 Le gouvernement a pris une série de mesures proactives pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens et soutenir les secteurs touchés par la succession des crises. Ce qui a coûté au Budget de l'Etat des dépenses supplémentaires de 40 milliards de dirhams (MMDH) en 2022 et plus de 10 MMDH durant l'année en cours, rappelle la note d'orientation. Ces mesures ont permis de freiner la hausse de l'inflation pour la limiter à 6,6% à fin 2022, souligne la même source, notant que les mesures mises en place depuis le début de 2023, en particulier le soutien aux produits de base, aux aliments pour le bétail et la volaille et aux matières premières agricoles importées, ont contribué au repli de l'inflation de 10,1% en février dernier à 5,5% à fin juin 2023 pour se situer à 5,6% vers la fin de cette année. D'ici 2025, le gouvernement vise à baisser le taux d'inflation à 2%, et à 3,4 d'ici 2024. Pour ce faire, l'Exécutif compte prendre des mesures de soutien aux matières premières agricoles et à l'alimentation de bétail, tout en poursuivant la modernisation des circuits de production et de distribution dans le cadre de la stratégie Génération Green. S'agissant des finances publiques, le gouvernement se penchera en 2024 sur la mise en œuvre de la loi-cadre sur la fiscalité, notamment dans son volet relatif à la réforme de la TVA et à l'intégration de l'informel. « Awrach » et « Forsa »
Le gouvernement veillera sur l'accompagnement et le suivi des porteurs de projets en 2024, et ce, à travers le dispositif de soutien de l'insertion durable mis en place pour cet objectif, notamment Awrach. Ce programme, dont la deuxième édition a été couronnée de succès, est ouvert au profit des petites entreprises dont le chiffre d'affaires annuel ne dépasse pas 10 millions de dirhams (MDH) au cours des trois dernières années. Outre le soutien financier, ce programme a inclus des sessions de formations qualifiantes pour les personnes non diplômées, visant à renforcer leurs capacités et les adapter avec le marché de l'emploi. Le programme « Forsa », quant à lui, sera soumis à une évaluation globale en 2024 afin d'émettre un guide de référence des bonnes pratiques en matière d'accompagnement et d'encadrement des porteurs de projets, pour un redémarrage plus prometteur. Lancé en février dernier, Forsa a réalisé des progrès notables suite à l'admission de plus de 30.000 projets dont 23.000 sont accompagnés dans le cadre d'incubateurs créés, à cet effet, et 1.400 projets ont bénéficié de financements.
Stress hydrique
Face aux défis mondiaux et à la rareté de l'eau, le Maroc doit faire face à des enjeux majeurs, notamment aggravés par des années de sécheresse. Pour répondre à cette situation, le gouvernement promet d'accélérer la mise en œuvre du Programme National pour l'Approvisionnement en Eau Potable et l'Irrigation pour la période 2020-2027. Dans ce sens, des projets prometteurs ont été annoncés par l'Exécutif, notamment l'interconnexion entre les bassins du Sebou et Bouregreg, la construction des barrages pour augmenter les réserves nationales des eaux douces, l'accélération de la mobilisation des eaux non-conventionnelles et le raccordement du monde rural en eau potable. Dans cet effort, des ressources financières supplémentaires ont été mobilisées, avec une allocation de 5 milliards de dirhams dans le cadre de la Loi de Finances 2023 et 1,5 milliard de dirhams en crédits additionnels, spécifiquement dédiés au département de l'Eau.