Depuis le début de l'année, jusqu'à ce jour, près de 3.900 hectares ont été brûlés dans près de 222 incendies au Maroc, d'après les données communiquées par AbderrahimHoumy, directeur général de l'Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), mardi 25 juillet. Détails. Selon l'ANEF, les incendies de forêts ont éclaté dans presque toutes les régions du Royaume, mais la plus grande pression a été remarquée au niveau de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. 188 incendies, soit 38% du total, ont touché le Nord du Royaume, détruisant 18.700 hectares, à savoir 82% du total.
Toutefois, « le plus grand incendie cette année s'est produit à Ghisslane, près de Berkane, ayant ravagé 2.000 hectares de forêt », a fait remarquer le ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, en marge d'une réunion de la commission des infrastructures, de l'énergie, des minéraux et de l'environnement à la Chambre des Représentants.
Dans le même sillage, a-t-il révélé, « le Maroc enregistre, depuis un mois, 5 à 6 incendies par jour, dans certaines régions du Royaume ». Or, « le Royaume dispose d'un système de suivi et de surveillance permanent et efficace », a rassuré le ministre.
L'année 2022 fut « exceptionnelle » au regard du nombre d'incendies enregistrés au Maroc, puisque la superficie touchée a atteint 22.800 hectares (la moyenne annuelle sur dix ans est de 3.350 hectares) et le nombre d'incendies était de 500.
Sur cette base, le Maroc enregistre le taux le plus bas (0,04%) de superficie forestière ravagée par les incendies, si l'on compare avec d'autres pays, tels que la France (62.000 ha), l'Algérie (47.000 ha), le Portugal (90.000 ha).
De plus, 90% des incendies signalés ne dépassaient pas 5 hectares, et 68% des feux étaient inférieurs à 1 hectare, a expliqué le responsable.
Seulement 1,6 % du nombre total d'incendies (soit 7 incendies) ont dépassé 50 hectares, mais ils ont affecté 77% de la superficie totale brûlée, a-t-il poursuivi.
D'autre part, malgré la présence quasi continuelle d'importants incendies, le dispositif de gestion de crise déployé par l'ensemble des acteurs s'est révélé efficace et fonctionnel. A cet égard, près de 133.000 hectares ont été protégés contre les risques d'incendies, affirment les responsables. Par ailleurs, un accord-cadre a été signé dans ce sens pour un coût de 290 millions de dirhams, dont 150 millions de dirhams financés par l'Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF).
Rappelons-le, l'Agence a élaboré un nouveau Plan directeur de gestion intégrée des incendies de forêts pour la période 2023-2033. Ce nouveau plan s'articule autour de plusieurs axes prioritaires et fixe les actions à mettre en œuvre au cours de la prochaine décennie pour prévenir et lutter contre les incendies de forêts.
Le dispositif estival de surveillance et d'intervention est à pied d'œuvre, ces derniers temps, d'autant plus que « les prochains jours et semaines représentant une période à haut risque de propagation des incendies ». Des moyens adéquats ont été mis en œuvre, à cet effet, pour éviter ce genre de catastrophes. Il s'agit du renforcement des patrouilles de surveillance, de la mise en place et la maintenance des pistes forestières, des sources de feu en forêt, ainsi que la préparation et la maintenance de nouvelles tours de surveillance.