Le Policy Center for the New South (PCNS) vient de tenir sa conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique en présence d'une pléiade de personnalités dont Catherine Samba Panza, ancienne présidente de la République de Centrafrique (RCA). Placée sous le thème « La reconstruction post-conflit en Afrique », cette conférence a été l'occasion de présenter le rapport annuel du PCNS sur cette problématique. Cette nouvelle édition, publiée en marge de la septième édition de la Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique (APSACO), renforce l'idée de « faire raconter l'Afrique par les Africains ». Les 30 auteurs du Rapport, issus de 12 pays africains, racontent leur Afrique et s'approprient le narratif qui dépeint le continent sous les différents aspects de sa vie géopolitique.
Ainsi, lors de la discussion sur le rapport, le chef de la recherche en Relations internationales au PCNS, Mehdi Benomar n'a pas manqué de souligner que « la fonction de cette production analytique de recherche, c'est aussi de porter un engagement dans la bataille des récits que nous, Africains, avons le devoir, à la fois de mieux nous connaître et nous approprier un narratif authentique pour notre continent ».
A l'ouverture de la conférence, l'hôte de marque, Mme Catherine Samba Panza, est revenue sur son expérience à la tête de la RCA, notamment sur les principales difficultés auxquelles elle a été confrontée durant sa conduite de la transition. Dans cette optique, elle a cité la pluralité des acteurs régionaux et locaux impliqués dans le processus, des urgences multiples et la lassitude des partenaires internationaux face à des crises récurrentes en RCA.
Travailler dans l'urgence
« Ma priorité a été de faire en sorte d'arrêter les exactions, ramener les déplacés, subvenir aux besoins de première nécessité », a-t-elle expliqué avant d'ajouter que l'urgence fait que les réformes économiques sont reléguées au second plan. Or, « si on ne conçoit pas de projets générateurs de revenus, les gens seront dans une forme de dépendance vis-à-vis des humanitaires ».
De son côté, la Senior Fellow au PCNS Nezha Alaoui M'hammdi a souligné que « ce rapport reflète clairement l'engagement du Policy Center for the New South à produire de la connaissance, à persévérer dans l'effort d'établir une perspective et aussi une analyse sur des problématiques touchant au sud de l'hémisphère ».
Pour sa part, Mohamed El-Amine Souef (Comores), représentant spécial du président de la Commission de l'Union africaine (UA), a indiqué que le Sahel et le Soudan ont été cités lors d'un premier panel sur « l'approche collective de la sécurité » comme des exemples, avant de souligner l'importance d'apporter des solutions africaines à des conflits africains en citant des exemples d'approches réussies en Somalie et en Sierra Leone, tout en reconnaissant un échec au Soudan.
Enfin, notons que l'édition de cette année, publiée sous la direction de Abdelhak Bassou, Senior Fellow au PCNS, innove dans la mesure où elle s'enrichit par une rubrique nouvelle, qui remplace l'habituel chapitre d'ouverture « Panorama africain ». Il s'agit du « Débat africain » où deux chercheurs du continent sont interviewés par un modérateur qui leur fait faire le tour de l'année géopolitique africaine, peut-on lire dans la préface de l'ouvrage.