Décidément, on aura tout raté dans ces éliminatoires où on reste la seule équipe à n'avoir engrangé aucune victoire en cinq matches. Certes, il reste une rencontre face au Cameroun et même au cas où on le gagnerait, il faudrait attendre le résultat de Togo-Gabon qui se jouera simultanément. Une chose est sûre dans ces éliminatoires, le Maroc avait les meilleures individualités avec le Cameroun, autant de potentialités mais pour quels résultats et quels entraîneurs ? Lemerre à bon dos mais ce qui a suivi a également échoué, il ne faut pas avoir honte de le dire, et peut être au lieu d'instituer quatre entraîneurs l'un d'eux aurait suffi. Ils sont très compétents mais à part Bennaciri, les autres manquent cruellement d'expérience, même au niveau national ou international. Ce qui en est résulté après les matches du Togo et surtout le Gabon qui aura été un double révélateur, à l'aller et au retour, de nos incompétences techniques. Le constat a été terrible à Libreville car nous avons été battus par une équipe gabonaise qui est sans doute la plus faible de ce groupe et certainement la moins nantie au point de vue niveau individualités. Ils sont combien les Gabonais à jouer à un niveau acceptable et certains sont vraiment limités du moins par rapport aux nôtres. Pourtant le résultat a été accablant pour notre banc de Lemerre à Moumen dont les déclarations étaient d'un optimisme béat. On a dû déchanter également dès les premières minutes à Libreville face au Gabon qui alignait sa vedette Daniel Cousin et Nguema mais dont l'équipe était loin d'être une foudre de guerre. Il ne fallait pas être un expert pour se rendre compte que ces Gabonais étaient limités et en proie en plus à un énorme trac. D'ailleurs, Lemyaghri fut très peu sollicité et notre défense sembla tenir le coup. Notre milieu grâce à un formidable Kharja tenait le coup mais était aidé par Taârabt, et El Hamdaoui confiné dans des tâches au centre du terrain, loin du camp Gabonais pourtant fébrile, hésitant souvent sur le geste à faire. Au milieu de ces défenseurs gabonais, Chemmakh se battit tous les instants mais il était seul et souvent loin des buts. En un mot, le Maroc présentait un ensemble compact, solidaire mais guère dangereux lors de cette mi-temps en raison de l'isolement de Chammakh. Lors de cette mi-temps, les Gabonais hésitèrent à attaquer, se repliaient en défense pour ne laisser que le seul Cousin en pointe, aidé par Nguema. Il n'y eut pratiquement pas de réelles occasions de but lors de cette première mi-temps que l'on allait quitter avec un triste zéro à zéro, quand la tristesse nous envahi encore plus après le but de Mahdoufi, jusque-là bon, contre son camp. Comble de malheur on était mené au score et le Cameroun dans l'autre match avait scoré par N'jitab. Après le repos, Aboucherouane est rentré et cela s'est vu. Le Maroc courut après l'égalisation mais entre-temps, Makoun marquait pour le Cameroun. Le Maroc attaque enfin, essentiellement avec Aboucherouane, mais aussi Taârabt mais avec un Chemmakh très combatif, très mobile mais envoyé souvent au casse-pipe. Mais il y avait au moins une nouvelle dynamique marocaine avec un Maroc plus présent et bien plus agressif en attaque. Le Gabon aussi s'est un peu libéré après son avance d'un but. A l'heure de jeu, un corner botté par Safri aboutit à un autre corner et les supporters gabonais frissonnèrent. Giresse sentit le coup mais remplaça le bon N'Guema par Moulongue. Cela n'empêcha pas les Marocains qui pressionnèrent mais s'oublièrent en défense. C'est ainsi que Moulongue ajusta Lemyaghri d'une belle reprise de volée (68ème). Où était notre défense centrale ? On menait souvent aux points dans ce match quand nous fûmes trois minutes plus tard, K.O par Daniel Cousin. Une vraie correction qui ne reflète pas la physionomie du match ni la présence des équipes en présence. Notre défense qui avait tenu le coup venait de s'écrouler. Tout était perdu, fors l'honneur qui allait être sauvé par un but tardif de Taarabt qui continuait à se battre comme Chammakh qui se battit si bien que ses chevilles, son dos et ses muscles ont dû siffler à force de recevoir des coups. Par respect à Chemmakh, à Aboucherouane, à Taârabt, à Kharja et à d'autres qui se battirent à fond, on se gardera d'accabler cette équipe qui a touché encore le fond. C'est triste, ce qui arrive à notre équipe nationale qui a enrichi bien des entraîneurs mais qui s'est appauvrie comme il n'est pas permis. A l'heure actuelle, nous sommes le seul antagoniste de ce groupe à n'avoir pas gagné. Et si on n'est pas capable de gagner face au Gabon, c'est qu'on ne mérite pas d'aller nulle part. Et à propos du Gabon et même si Giresse n'a pas de grosses individualités, il a au moins réussi à bâtir une équipe Ce qui n'est pas le cas de nos entraîneurs qui sont responsables de la perte de toute une belle génération.