Ce vendredi 26 mai, dans les décors somptueux de ses salles de cinéma, Cannes a accueilli la 76ème édition de son Festival annuel, marquée par le sacre de deux films marocains. La sélection « Un Certain Regard » du 76ème Festival de Cannes a été marquée par un impressionnant triomphe du cinéma marocain, avec la présence de deux films qui ont reçu de prestigieuses récompenses. « Les Meutes », réalisé par Kamal Lazraq, et « Mother of all lies », réalisé par Asmae El Moudir, ont brillé lors d'une cérémonie organisée, vendredi, pour cette sélection. La sélection 2023 d' « Un Certain Regard », réputée pour son intérêt pour les films d'art et d'essai ainsi que pour son audace artistique, a dévoilé une sélection de 20 longs métrages, parmi lesquels huit premiers films en lice pour la prestigieuse Caméra d'or. Présidé par l'acteur américain John C. Reilly, le Jury était composé de la réalisatrice et scénariste française Alice Winocour, de l'actrice allemande Paula Beer, du réalisateur et producteur franco-cambodgien Davy Chou, et de l'actrice belge Emilie Dequenne. Le premier opus cinématographique de Lazraq s'est vu couronné du Prix du jury d' « Un Certain Regard » 2023, tandis que l'œuvre d'El Moudir a été honorée du prestigieux Prix de la mise en scène.
Des histoires captivantes « Les Meutes » a captivé le public et les critiques par sa narration puissante et son exploration audacieuse des problèmes sociaux contemporains. Originaire de Casablanca, Kamal Lazraq nous transporte dans les banlieues de la métropole marocaine à travers son récit attrayant. L'histoire se concentre sur Hassan et Issam, un duo père-fils qui navigue dans la vie en se livrant à de petites activités illégales au service de la mafia locale. Porté par la performance remarquable de deux acteurs non professionnels, Ayoub Elaid et Abdellatif Masstouri, qui ont campé avec brio le parcours incertain des deux principaux personnages, ce drame captivant plonge les spectateurs au cœur d'une nuit tumultueuse dans les rues de la capitale économique du Royaume. L'intrigue prend une tournure inattendue lorsque le duo se voit chargé de la mission périlleuse d'enlever un homme. Le film entraîne les spectateurs dans un voyage palpitant, où suspense et tension sont le trait dominant. Les personnages se retrouvent pris au piège d'une nuit fatidique, le destin suspendu à un fil. D'autre part, "Mother of all lies" a également suscité l'admiration du public et des professionnels du cinéma. Le talent émergent d'Asmae El Moudir a véritablement fait sensation au travers du film. "Kadib Abyad", qui lui a valu de recevoir le prestigieux Prix de la mise en scène, dans la sélection d' « Un Certain Regard », nous plonge dans l'univers tourmenté d'une jeune femme marocaine à la recherche de la vérité, au cœur d'un trame de tromperies entrelacées dans l'histoire de sa famille. S'inspirant de son expérience personnelle en tant que fille et cinéaste, Asmae entremêle habilement l'histoire individuelle et nationale, notamment en explorant les "Emeutes de 1981 à Casablanca", et en établissant des parallèles saisissants avec le Maroc contemporain. À travers son récit interpellant, El Moudir propose une réflexion pertinente sur la complexité des dynamiques de la vérité et du mensonge, offrant ainsi une perspective profonde qui dessille les yeux.
Une présence remarquable
En ce début de mois, le festival a dévoilé la liste des membres de son jury, une assemblée prestigieuse composée d'acteurs, d'auteurs, de réalisateurs et de scénaristes internationalement reconnus. Parmi ces personnalités d'exception se trouve Maryam Touzani, une première pour une réalisatrice marocaine. Le jury du 76ème Festival de Cannes compte aussi parmi ses membres l'acteur français Denis Menochet, le scénariste et réalisateur britannico-zambien Rungano Nyoni, l'actrice américaine oscarisée et première star féminine d'un film de super-héros de Marvel, Brie Larson, ainsi que l'acteur et scénariste américain Paul Dan. Le septième art national est également présent à la Croisette à travers le long-métrage « Déserts » de Faouzi Bensaïdi, qui figure dans la 55ème sélection de la « Quinzaine des Cinéastes ».