Comme à l'accoutumée, l'armement du Maroc suscite toujours de vives réactions en Espagne où la droite affole à chaque annonce d'un contrat d'armement. C'est le cas de la vente des HIMARS au Royaume qui fait sortir l'ex Premier ministre, José Maria Aznar de son silence. Détails. Connu pour son animosité historique à l'égard du Maroc, l'ex Premier ministre espagnol, José Maria Aznar, reste fidèle à sa ligne de conduite et continue de croire que le Maroc est un adversaire systématique de son pays bien que les relations bilatérales entre Rabat et Madrid n'aient jamais été aussi excellentes qu'elles le sont actuellement. Le Chef de file de la droite espagnole, reconverti en mentor du Parti populaire, semble très préoccupé par la dernière commande des lance-missiles américains HIMARS faite par le Maroc auprès des Etats-Unis. À ses yeux, il s'agit d'un signe de faiblesse de l'Espagne qui perd de l'influence auprès des américains au profit du Maroc. C'est ce qu'il a fait savoir lors d'une conférence sur des thèmes relatifs à l'Amérique latine. « L'accord militaire entre les Etats-Unis et le Maroc montre que l'Espagne a moins d'influence dans le pays nord-américain et perd des possibilités », a-t-il regretté, ajoutant : « nous avons perdu nos capacités et beaucoup de nos possibilités parce que nous avons gâché notre maison». « Comme nous avons gâché notre maison, vous avez moins d'influence aux Etats-Unis et quiconque a des doutes devrait lire les nouvelles concernant les accords militaires du Maroc et des Etats-Unis dans la presse aujourd'hui, par exemple », a poursuivi l'ancien locataire de la Moncola, laissant ainsi croire que la perte d'influence espagnole à Washington serait due aux problèmes internes qui occupent l'Europe à savoir le Brexit et la guerre en Ukraine. En effet, les propos de José Maria Aznar ne sont que le reflet d'un ancien courant en Espagne, issu des vestiges du franquisme, qui place le Maroc dans le registre des ennemis historiques. À chaque fois que le Royaume conclue un contrat d'armement, les partisans de cette école de pensée, très à droite, affolent et manifestent une paranoïa excessive. La vente des HIMARS au Maroc n'a pas manqué de déchainer les réactions des médias espagnoles, surtout de droite, qui y ont vu le marqueur d'un changement des équilibres des forces dans le détroit de Gibraltar. La paranoïa de la presse ibérique se déchaine au moment où le Chef du gouvernement, Pedro Sanchez, s'apprête à se rendre, le 12 mai prochain, à Washington pour rencontrer le président américain, Joe Biden. Nombreux sont ceux qui exhortent le leader socialiste d'aborder la question de l'armement du Maroc avec le locataire de la Maison blanche. Pour l'instant, Pedro Sanchez semble rasséréné. Son gouvernement n'a manifesté aucune réaction négative quant au contrat des HIMARS. Le gouvernement de Sanchez demeure très soucieux de préserver les bonnes relations avec le Maroc, comme l'a fait savoir Sanchez lui-même il y a quelques jours. L'objectif de Madrid est de maintenir le dynamisme sans précédent entre les deux pays qui ont réussi à rétablir, avec succès, leur coopération bilatérale dans plusieurs domaines dont la migration, la priorité des espagnols.