L'ambiance du grand stade de Tanger Bien qu'ayant un caractère amical, la rencontre Maroc-Brésil a tenu toutes ses promesses. Une ambiance sud-américaine ou espagnole motivante, une excellente organisation, un service de sécurité impeccable de la Sûreté Nationale (5700 agents), un transport gratuit d'une centaine de bus tous à l'heure, une nuit de football magique, un stade rénové aux dimensions internationales avec 65.000 places assises et surtout un public enthousiaste, une animation de troupes folkloriques des grands jours, voici les quelques détails qui ont fait de Tanger une ville en fête. A vrai dire, les Brésiliens et les journalistes étrangers en étaient surpris. Deux bonnes nouvelles réjouissaient les Marocains et les Tangérois en particulier : la présentation officielle de la candidature du Maroc pour « côtoyer » les voisins Portugal et Espagne et la qualification des poulains de Regragui à la phase finale de la Coupe d'Afrique prévue en Côte d'Ivoire 2024 à la suite des derniers résultats enregistrés vendredi. Première sortie des deux adversaires après leur participation au mondial Qatar 2022 et organisation de deux vibrants hommages : le public local fêtait cette quatrième place des meilleures formations de la planète après l'Argentine, la France et la Croatie, et les visiteurs « cariocas » honoraient le roi du football Pelé décédé au mois de décembre dernier. Le match Maroc-Brésil entrera dans l'Histoire comme étant la première confrontation des jaunes après la mort de leur meilleur footballeur. Rodrygo avec le numéro de Pelé
Rodrygo a vécu un moment unique et dont il rêvait depuis tout petit. L'ailier brésilien a porté le numéro « 10 » contre le Maroc et en a profité pour rendre hommage à la légende de Rio, Pelé. L'attaquant merengue grandit à pas de géant dans le monde du football et son poids augmente avec la Canarinha. Rodrygo a été l'une des stars de cette échappée de l'équipe nationale, étant choisi pour remplacer Neymar dans le onze. De plus, ce changement sera également lié au numéro qu'il portera lors des matches, puisqu'il portera le numéro 10 pendant que l'attaquant du PSG est hors de combat. L'attaquant du Real Madrid voulait gagner des galons pour son équipe et portera un numéro historique au Brésil. Une nuit très spéciale : la Confédération brésilienne de football (CBF) a annoncé qu'elle profiterait de ce match amical contre le Maroc pour honorer Pelé. Le Brésil n'oublie pas le meilleur joueur de son Histoire et tous les footballeurs ont eu son nom au dos de leur maillot. Mais sans aucun doute, pour Rodrygo, ce ne sera pas une autre nuit, car son maillot a été vraiment spécial. L'attaquant du Real Madrid a porté le même numéro que Pelé portait à l'époque où il était footballeur et le fera dans l'avenir. Le match agréable
A vrai dire, l'étiquette « amicale » était absente au Grand Stade de Tanger où les joueurs des deux équipes avaient une motivation indescriptible. D'un côté comme de l'autre, il y avait le sentiment de responsabilité et de professionnalisme pour gagner. Tous les footballeurs alignés ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour plaire et gagner la confiance de leur sélectionneur. D'un côté comme de l'autre aussi, les occasions de but étaient multiples. Le jeu offensif était à l'ordre du jour et les entraineurs optaient pour « la meilleure défense, c'est la bonne attaque ». Comme au Real de Madrid, toutes les attaques brésiliennes portaient la « signature » de Vinicius en attendant le retour de la vedette du PSG Neymar blessé jusqu'à la fin de la saison. Quoique ouvert, le choc présentait de nombreuses difficultés parce que les défenses avaient une grande taille internationale : Militao, Casemiro et Alex chez les visiteurs et Hakimi, Mazraoui, Aguerd et Saiss chez les locaux ne laissaient rien passer. Dans l'ensemble, les poulains de Regragui étaient supérieurs sur le terrain avec une légère domination de 52% contre 48%. De part et d'autre, on relevait de flagrantes erreurs dans le marquage et les maladresses dans les passes avec les pertes de ballon se multipliaient. Le gardien Bono a donné plus de peur que de mal et plusieurs fois Ronny et Rodrygo auraient pu le tromper facilement s'ils avaient maitrisé leurs tirs. Peut-être la dernière blessure avec Séville lui a-t-elle joué un mauvais tour du fait qu'il était très faible dans ses interventions. Le but marqué mais refusé par Vinicius et l'égalisation de Casemiro furent deux fautes impardonnables. A la 29ème minute, sur action collective et sur excellente passe de Khannouss, Boufal trompa la vigilance de Weverton pour marquer le premier but. Délire dans les gradins. Joie des femmes et des enfants qui criaient « Vive le Maroc ». Plus de 50.000 portables étaient allumés. Le Maroc qui mène 1-0 devant les anciens champions du monde constituait une surprise que les Marocains n'ont jamais vécue. Incroyable mais vrai, les hommes de Regragui étaient supérieurs aux Brésiliens. A la 34ème minute, Rodrygo avait tout pour égaliser mais il a préféré de lever le tir. Deux minutes plus tard, le 0-2 aurait été marqué sans la maladresse de Ziyech dans une bonne position à l'heure où la défense semblait battue. En deuxième mi-temps, la première occasion de but fut à l'actif du Brésil où toujours Rodrygo effectua un joli tir que Bono dévia avec difficulté en corner. A la 66ème minute, Casemiro, l'ex Real et joueur de Manshester, profita d'une erreur défensive et égalisa d'un mauvais tir que Bono aurait pu arrêter. Le 1-1, au lieu de décourager les locaux, les motiva davantage et le ballon circulait avec aisance entre le milieu du terrain et l'attaque. Avec la rentrée de Sabiri et de Chedira, Regragui récupéra la fraicheur de son onze. Sur une autre erreur, cette fois-ci, de la défense carioca, la récupération du ballon permettait à Chedira de faire une bonne passe à Sabiri qui aggrava le score. Le 2-1 était une fête pour tout le pays. Victoire méritée de Saiss et de ses coéquipiers qui étaient meilleurs. La même équipe sera reconduite ce mardi à Madrid pour affronter le Pérou. La réussite sur tous les plans, avec une affluence de 65.000 spectateurs passionnés du football de cette rencontre retransmise en direct au Brésil, en France et en Espagne, a encore une fois montré que le Maroc, terre à vocation footballistique, pourrait réussir l'organisation de la Coupe du Monde 2030.