En pleine visite de Nasser Bourita à Washington, le Département d'Etat américain a publié son rapport annuel sur les droits de l'Homme qui consacre la marocanité du Sahara. La diplomatie américaine a souligné plusieurs avancées dans les provinces du Sud. Détails. La diplomatie fonctionne à plein régime ces derniers jours entre le Maroc et les Etats-Unis. A peine a-t-il reçu deux délégations de sénateurs américains que le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s'est rendu à Washington dans le cadre d'une visite de travail. Bourita est parti à la rencontre des hauts responsables de l'Administration américaine dans le but de renforcer la coopération multidimensionnelle entre Rabat et Washington. Le chef de la diplomatie marocaine a inauguré sa visite par une rencontre traditionnelle avec son homologue américain, Anthony Blinken, qui n'a pas manqué de faire part de son admiration du partenariat maroco-américain qui remonte à une longue date. Les Etats-Unis "apprécient profondément le partenariat de longue date, historique et inébranlable avec le Maroc", a-t-il indiqué à cette occasion. De son côté, Nasser Bourita a souligné que l'amitié entre le Maroc et les Etats-Unis est solide, et que le partenariat entre les deux pays n'a jamais été aussi fort qu'aujourd'hui.
Soutien renouvelé au plan d'autonomie Commet attendu, le Secrétaire d'Etat américain a fait évidemment mention de la question du Sahara qui s'invite aux discussions à chaque réunion officielle. Dans son allocution, Anthony Blinken a réaffirmé le soutien des Etats Unis au plan d'autonomie que l'Administration américaine qualifie de « sérieux, crédible et réaliste ». La communication officielle a présenté cette visite comme faisant partie « des consultations permanentes destinées à consolider le partenariat stratégique liant le Maroc aux Etats-Unis et à se concerter sur différentes questions régionales et internationales ». Ceci dit, la visite de Nasser Bourita a été l'occasion d'échanger les points de vue autour du processus politique de règlement. Les deux parties ont renouvelé leur plein soutien à la mission de l'Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, qui s'apprête à rendre son fameux rapport, en avril, à l'adresse du Conseil de Sécurité, dont les Etats-membres prendront acte des briefings de l'Emissaire onusien et du Chef de la MINURSO Alexander Ivanko.
Sahara : un constat positif à la veille du rapport de De Mistura
Le Royaume peut donc compter sur le soutien de l'Administration américaine sachant que le Département d'Etat vient de publier un rapport positif sur la situation des droits de l'Homme au Maroc. Un rapport où le Sahara est évidemment inclus. Il s'agit de la troisième fois que le rapport consacre un seul chapitre au Maroc incluant son Sahara dans une démarche qui semble être coutumière après la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara en 2020.
Poursuite de la politique de la porte ouverte Le rapport a reflété la lecture de l'état actuel des droits de l'Homme par la diplomatie américaine. En ce qui concerne le Sahara, le Département d'Etat a souligné la politique de la porte ouverte menée par le Maroc à l'égard des personnes séquestrées dans les camps de Tindouf. Le Maroc, rappelons-le, a toujours ouvert la porte au retour des ex-membres du polisario à la mère-patrie. Le rapport confirme cela en indiquant que les autorités du Royaume encouragent les ex-polisariens à revenir au Maroc avec toutes les facilités possibles. « Le gouvernement a continué de mettre des documents de voyage à la disposition des sahraouis et a encouragé le retour des réfugiés d'Algérie s'ils reconnaissaient la souveraineté du Maroc sur le Sahara », lit-on sur le document rendu public le 20 mars. Selon la même source, les personnes qui souhaitent rentrer chez eux sont tenues d'obtenir les documents de voyage ou d'identité appropriés auprès d'un consulat marocain à l'étranger, souvent en Mauritanie. En effet, nombreux sont les ex-membres du polisario qui se sont repentis et revenus à la raison. On en cite Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et Bachir Dkhil entre autres. Le rapport a fait également état de l'amélioration des conditions des établissements carcéraux. « Les conditions carcérales se sont améliorées », peut-on lire à l'entête de la partie consacrée à ce sujet. Les rédacteurs du rapport ont repris, à cet égard, les données de la DGAPR, rappelant que le gouvernement a lancé des projets de développement et de restauration dans de nombreux établissements carcéraux afin d'améliorer les conditions de détention des prisonniers, notamment en mettant la nourriture, l'hygiène et les infrastructures aux normes internationales. Pour ce qui est de la liberté de circulation et de manifestation, le Département d'Etat a reconnu que « la plupart des manifestations se sont déroulées pacifiquement », à l'exception de quelques cas où les manifestations ne sont pas autorisées. Outre cela, le rapport a conclu également que les interventions des forces de l'ordre sont les mêmes partout au Maroc. C'est-à-dire que les interventions se déroulent de la même façon aussi dans l'ensemble du territoire national, y compris dans les provinces du Sud. Le rapport a relevé une présence plus importante des forces de sécurité dans le Sahara, ce qui est logique compte tenu de la menace de troubles à l'ordre public que représentent les milices et les sbires du polisario. Le rapport a consacré quelques lignes à l'observation des droits de l'Homme au Sahara. Sur ce point, il a souligné le rôle important que joue Le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) qui « a poursuivi une série d'activités au Sahara occidental, notamment l'observation des manifestations, la visite de prisons et de centres médicaux et l'organisation d'activités de renforcement des capacités pour diverses parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales ». « Il a également maintenu des contacts avec des ONG non enregistrées et a parfois enquêté sur les cas soulevés par elles, en particulier ceux qui ont attiré l'attention sur Internet ou dans les médias internationaux », poursuit la même source. Par ailleurs, le rapport du Département d'Etat va dans le même sens des conclusions du Service européen pour l'action extérieure (SEAE) en ce qui concerne la situation des populations du Sahara marocain. La diplomatie européenne a souligné, dans son rapport de 2022, que les habitants des provinces du Sud bénéficient pleinement des ressources locales et notamment des retombées de l'accord de pêche, en vigueur depuis 2019.
Anass MACHLOUKH Cause palestinienne : Washington salue le rôle du Maroc "Le Secrétaire d'Etat a exprimé sa gratitude pour le leadership de SM le Roi Mohammed VI et Sa contribution de longue date à la promotion de la stabilité et de la paix régionale, y compris Ses efforts pour promouvoir un avenir sûr et prospère pour les Israéliens et les Palestiniens", a indiqué le porte-parole du département d'Etat dans un communiqué publié à l'issue des entretiens tenus à Washington entre le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, et le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita. Au cours des cette rencontre, les deux responsables ont "discuté des efforts visant à faire avancer la paix et la sécurité régionales, reflétant le rôle stabilisateur du Maroc face à une série de défis au Moyen-Orient et en Afrique", a ajouté le porte-parole de la diplomatie américaine."Ils ont discuté des préoccupations communes concernant la poursuite de la violence en Israël et en Cisjordanie et des efforts en cours pour désamorcer les tensions", précise le communiqué.