Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
La communication, une composante transversale et stratégique « Pour une meilleure participation des femmes à la vie politique et à la prise de décision »
L'expérience modèle de Belen (Costa Rica)
En marge du séminaire organisé par UN-INSTRAW/ CAWTAR, à Tunis sur le « Renforcement du leadership féminin et de la participation des femmes à la vie politique en Algérie, au Maroc et en Tunisie et au processus de prise de décision » a été présentée l'expérience de Belen (Costa Rica, Amérique Latine). La stratégie modèle adoptée par Belen est d'une richesse extrême en matière de promotion de la participation politique des femmes. Ce séminaire rentre dans le cadre du 53ème anniversaire de la promulgation du Code du Statut Personnel en Tunisie, qui constitue un jour de fête nationale. La Tunisie étant le premier pays maghrébin à avoir reconnu les droits de la femme. Bouteina BENNANI Que ce soit au Maghreb, en Amérique Latine ou dans d'autres pays, il y a toujours une résistance au changement, mais à des degrés différents. Tous les pays ont signé toutes les conventions de droits et d'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes(CEDAW)... Cependant, leur application sur le terrain est confrontée aux contraintes constituées par les réserves des Etats et des partis politiques, aux différentes idéologies, aux stéréotypes, aux coutumes…, qui relèguent la question effective de l'équité, de l'égalité, du genre, voire de droits au second plan. L'action équité étant transversale, on est tous concernés : départements gouvernementaux, société civile, partis politiques, associations… pour asseoir des bases durables et sûres. D'où la nécessité d'une stratégie inclusive et durable. Et la communication, l'information et la formation jouent un rôle très important dans la mesure où elles transmettent des messages ciblés et sensibilisent sur la question du genre, moyen le plus sûr pour renforcer le leadership féminin et la participation des femmes à la vie politique. C'est ce qui pourrait améliorer l'indice de développement du pays. L'objectif du séminaire, était d'ailleurs l'occasion pour les participants (es) d'avoir une idée plus profonde sur l'état des lieux du champ politique au niveau du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, de s'imprégner d'expériences pilotes, d'échanger les expériences et les bonnes pratiques des pays maghrébins, espagnols et d'Amérique Latine, d'aider à une prise de conscience de la nécessité pour les femmes d'investir le champ politique, du besoin pressant de femmes dans les postes de décision à même de relever l'indice de développement de chaque pays, de s'imprégner de la culture genre, et d'induire l'esprit égalitaire et d'équité chez les citoyens. La prise en charge exemplaire de Belen, qui possède un Ministère des femmes, s'appuie sur la gestion « gendérisée » de la municipalité, en plus de stratégies et d'instruments efficaces capables de pallier aux disparités et d'induire l'esprit égalitaire. MARIA PICADO de Costa Rica a présenté l'expérience réussie de la municipalité de Belen laquelle a pu instituer la parité et consacrer 40 % de postes éligibles aux femmes. La municipalité qui a sa propre politique pour l'égalité et l'équité a pour objectifs d'améliorer la qualité de vie des citoyens, de diminuer les inégalités, d'instaurer la culture institutionnelle (mentalités) pour obtenir les changements, suivant la manière avec laquelle sont rendus les services. D'ailleurs, le plan annuel opérationnel de la municipalité pour 2010 inclut à 100% une perspective de genre dans la rédaction de ses objectifs et les indicateurs de gestion. Militer pour une meilleure représentativité politique des femmes et un meilleur accès aux postes de décision est du moins le but recherché par le projet de recherche financé par le Gouvernement Espagnol, formulé entre le CAWTAR et UN-INSTRAW, que ce soit au niveau communal ou législatif, à travers des normes égalitaires pérennes, a assuré Soukeina Bouraoui, Directrice Exécutive du Centre de la Femme Arabe pour la Formation et la Recherche (CAWTAR). Et ce, à travers des stratégies adéquates et un partage de connaissances sur la » gestion » difficile de la participation politique des femmes arabes. Le séminaire a pu recueillir des propositions et des recommandations à suivre pour améliorer la question de la visibilité des femmes et a permis la présentation des résultats préliminaires de la recherche-action sur « Femmes, gouvernance politique et partis politiques » conduite dans les trois pays et ceux de l'exercice media, réalisé avec les étudiants des instituts supérieurs de l'information et de la communication, sur la thématique « Femme et politique dans les media », dans les trois pays concernés par l'initiative. Sans oublier les grandes lignes du plan stratégique de UN-INSTRAW&CAWTAR qui prendra fin en 2011. Cette stratégie devant répondre aux besoins des acteurs clés en matière de formation, communication et réseautage. L'égalité entre les sexes et l'émancipation de la femme est au centre des préoccupations de l'Institut des Nations Unies de Formation et de Recherche pour la Promotion de la Femme (UN-INSTRAW), représenté par Yolanda Solana, qui a rappelé l'efficacité du partage, de la synergie et de l'échange entre les deux sexes pour que l'impact soit plus grand et équilibré sur la vie des deux parties et de la société. La femme, en période de crise alimentaire et environnementale étant plus vulnérable, le besoin devient pressant de relever ses potentialités, de hisser son niveau économique, politique et social, pour qu'elle ne soit pas la seule à payer la « facture » de la crise. Promouvoir et favoriser le dialogue entre les différents pays, connaître leurs expériences réussies, travailler ensemble, peut mener à une meilleure prise de conscience et à de meilleures stratégies. Même au 21ème siècle, on est encore obligés de réfléchir sur la situation de la femme au sein de la société et d'analyser les contraintes face à une participation politique pérenne, de chercher de bonnes pratiques pour améliorer les résultats sur la discrimination politique des femmes. C'est ce que stipule Mercedes Garcia de Elola, Représentante de l'Agence Espagnole de Coopération Internationale au Développement (AECID), rappelant la valeur stratégique du 3ème plan (de la stratégie genre), prônant la lutte contre la pauvreté et la précarité, et qui a besoin de grands efforts pour aboutir aux résultats escomptés. Quant à Hana Sourour, Directrice de la Femme à la Ligue des Etats Arabes, département de la femme de Tunis, elle a parlé du parcours politique de la femme tunisienne, du Code personnel qui reconnaît les droits de la femme dans les secteurs économiques, politiques et sociaux, de la 4ème conférence de Pékin, et s'est interrogée sur les contraintes face à la promotion de la femme. Relevant l'analphabétisme dans la région arabe, malgré la gratuité, la participation politique des femmes qui n'arrive pas à franchir le seuil des 27 %, et la nécessité de corriger l'image arabe chez autrui. Le thème débattu lors de la première séance plénière était Femmes et Gouvernance locale au Maroc, en Algérie et en Tunisie: réalité, défis et perspectives-Résultats de la Recherche-action, présidée par Fetiha Maatouk, Universitaire, Algérie Les Intervenantes étaient Giorgia Depaoli, Coordinatrice du Projet UN-INSTRAW / CAWTAR ; Houria El Machichi, Universitaire (Maroc) La deuxième séance plénière présidée par Néziha Zarrouk, Vice-présidente de la Chambre des Conseillers, Tunisie avait pour thème : Des bonnes pratiques de la participation politique des femmes et pour intervenantes la représentante de Mme la Ministre déléguée, chargée de la Famille et de la Condition féminine (Algérie) Les intervenants ont parlé du rôle du dialogue et de la communication, de la médiatisation de la participation politique des femmes qui se fait malgré tout de façon occasionnelle et sélective, du manque de la diversité des profils des médias, de l'ambiguïté des positions des Etats, de l'absence de réseaux féminins, du contenu des livres scolaires encore moins équitable pour l'image de la femme, des contraintes de l'espace temps consacré aux responsabilités familiales et travail, qui bloquent leur investissement dans le champ politique, la non neutralité des lois, l'importance du mouvement social et du tissu associatif et de la nécessité ou non du quota.