On ne peut rien espérer de mieux qu'une bonne dose de précipitations et des températures un peu plus douces pour réchauffer le sol. Les prix des viandes, de certains légumes et de quelques produits de base ont légèrement diminué au cours des deux dernières semaines, tel est le constat dressé lors d'une réunion de la commission interministérielle tenue vendredi au siège du ministère de l'Intérieur. L'Exécutif a promis que les prix de quelques légumes connaîtront une baisse avec le retour de températures plus clémentes contribuant ainsi à la « maturité des cultures nationales et à leur disponibilité sur le marché », de même que pour les autres produits de consommation. D'autant plus que cette flambée des prix a été attribuée essentiellement à la vague de froid et à la sécheresse, hormis les manipulations et la multiplicité des intermédiaires et des spéculations sur les marchés.
Promesses réalisées ? Grâce aux précipitations récentes, les conditions climatiques actuelles sont plus favorables pour limiter l'inflation des prix, mais aussi du fait de l'amélioration de l'approvisionnement en légumes, viandes, poissons, lait et autres produits d'origine végétale et animale, ainsi que des mesures de contrôle et d'accompagnement adoptées pour maîtriser et améliorer l'efficacité des circuits de distribution et de commercialisation de ces produits.
La Commission interministérielle de veille et de suivi de l'approvisionnement des marchés et des prix a affirmé dans un communiqué que l'offre actuelle en produits de consommation dans les marchés nationaux est « abondante et diversifiée », notamment ceux à forte demande avant et durant le mois sacré du Ramadan. Ces constats, affirmés par les départements ministériels et les recherches réalisées dans les différentes préfectures et provinces, ne laissent aucune place aux tentatives de manipulation des prix sur les marchés et les points de vente.
Les mêmes conclusions sont avancées par le ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, qui a déclaré que « tous les produits qui connaissent une forte consommation durant Ramadan, sont disponibles sur le marché national et leurs prix sont en baisse continue pour revenir à l'état normal ».
Du même point de vue, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, a assuré que le marché national est approvisionné en quantités suffisantes de produits sur lesquels la demande est forte pendant le mois sacré du Ramadan, et le stock de certaines matières importées est largement suffisant, citant, en particulier, les légumineuses, les dérivés du blé tendre et dur.
S'agissant des légumes, leurs prix sont en baisse continue pour revenir à l'état normal, a-t-il précisé, faisant référence aux prix des tomates qui se sont établis à 3,50 dirhams dans le marché de gros, en attendant que les autres prix avancent dans la même direction.
Baisse toujours insuffisante...
Jusqu'à ce jour, les prix des légumes enregistrés dans la région de Casablanca-Settat ont connu une baisse par rapport aux mois précédents, selon nos constats sur le marché. Le prix de vente au détail des tomates s'échelonne entre 6 dh et 8 dh/Kg, puis entre 7.5 dh et 8 dh/Kg pour les pommes de terre ; quant aux oignons, les prix oscillent entre 8 et 12 dh.
En ce qui concerne les viandes rouges et blanches, le prix de la viande bovine est de 80 à 100 dh/kg, celui de la viande ovine est établi entre 90 et 110 dh/Kg ; quant au poulet vivant, les tarifs sont entre un minimum de 16 et un maximum de 20 dh/Kg.
Quant aux poissons, les citoyens peuvent acheter les sardines à 10 jusqu'à 15dh/Kg, le Merlan à 50 et 80 dh/kg, les Anchois à 30 jusqu'à 35 dh/Kg et les prix des crevettes roses entre 70 à 150 dh/kg.
Pour ce qui est des fruits, les pommes locales sont à 13 jusqu'à 15 dh/kg, les oranges à 8 et 10 dh/kg, les citrons à 8 et 10 dh/kg et les bananes locales entre 9 et 14 dh/kg.
Pour les prix de vente au détail des céréales, le blé dur est entre 6 et 7.5 dh/kg, le riz long entre 12 et 16 dh/kg, la semoule à un minimum de 10 dh et un maximum de 13 dh, le couscous entre 10 et 13 dh/kg, les lentilles entre 15 et 17 dh/kg et le pois chiche entre 14 et 20 dh/kg.
Notons à cet égard que les prix disponibles sur les marchés diffèrent d'une région à l'autre. Si les prix des tomates s'échelonnent de 5 à 6 dh à Tétouan, à Rabat ils sont estimés à 8 dh/Kg, des prix qui sont bel et bien très loin du pouvoir d'achat des Marocains, et qui devraient atteindre la norme dans les prochains jours et les semaines à venir.
Stop à la spéculation... et à la manipulation
De telles pratiques frauduleuses et spéculatives sont très pesantes sur le pouvoir d'achat des Marocains. Pour rassurer les citoyens, le gouvernement a communiqué le bilan des commissions interministérielles, présidées par les walis et les gouverneurs au niveau des différentes régions du Royaume, dans le cadre de la lutte contre la spéculation et du contrôle de l'approvisionnement régulier des marchés.
À cet égard, les autorités ont fait état du contrôle de 64.034 lieux de production, de stockage et de vente en gros et au détail et de l'établissement de près de 3325 infractions. Le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a donné ces chiffres, lors d'un point de presse tenu ce jeudi 23 février à l'issue du Conseil de gouvernement.
Dans le bilan des opérations de contrôle et de saisie des produits enfreignant les normes, Baitas a souligné que près de 400 tonnes de produits impropres à la consommation ou non-conformes aux normes en vigueur, ont été détruits. Quant aux produits valables, ils seront vendus aux enchères publiques, a-t-il précisé.
À la veille du Ramadan, tous les indicateurs sont au vert et confirment les constats des professionnels du secteur, dans l'attente de percevoir un progrès plus significatif et un retour au calme sur les marchés nationaux.
Réunion interministérielle de haut niveau
La Commission interministérielle de haut niveau de veille et de suivi de l'approvisionnement des marchés et des prix s'est réunie, vendredi, au siège du ministère de l'Intérieur. L'accent a été porté sur la nécessité du maintien du niveau de vigilance et de suivi et de l'intensification des efforts consentis par les autorités, services et instances de contrôle, ainsi que par tous les acteurs économiques concernés. L'objectif étant de garantir un approvisionnement régulier des marchés, d'améliorer l'efficacité du processus de distribution et de commercialisation, de soutenir le pouvoir d'achat des citoyens, tout en veillant sur la qualité des produits.