Le football de compétition a besoin de l'arbitre pour officier et diriger une partie. Sa mission n'est pas toujours aisée.considérant les paramètres et les facteurs qui interviennent au cours du jeu, et qui peuvent changer la physionomie d'un match. L'arbitre, dans sa neutralité, sa sérénité, doit tenir compte de tous ces intervenants, agir au moment opportun, apaiser les velléités, faire face à l'indiscipline, être au-dessus de l'influence que peut exercer un public chauvin ou simplement méconnaissant les règles du jeu, etc. Ce qui fait que cet homme, juge isolé, secondé seulement par deux aides en touche, est un individu souverain, certes sur le terrain, mais vu par tout le monde, où souvent des doigts accusateurs le pointent et rarement louent son mérite. Cependant et nonobstant tous ces aléas, nombreux sont les arbitres, de par le monde, qui ont honoré leur mission en le prouvant lors des rendez-vous planétaires, telles les phases finales de la Coupe du Monde. Ils appartiennent à plusieurs pays, ce qui prouve l'universalité du football. Sobres et neutres, venant de tous les horizons, certains, considérant leur cheminement et leur compétence, ont été choisis par les instances internationales par le truchement de la commission habilitée à les choisir à diriger la finale de la Coupe du Monde. La plupart d'entre eux sont passés inaperçus tout en dirigeant avec brio cette universelle partie. D'autres ont moins de chance, mais leur conscience ne fut pas entachée. Les arbitres de onze pays différents ont eu cet honneur. L'Angleterre est le seul pays dont trois arbitres ont dirigé une finale. Ce qui reste au demeurant logique considérant que la patrie de Matthews, Boby Charlton et Boby Moore, en passant par le grand gardien Banks est l'inventeur et le berceau du football. La France et le Brésil (Cap de Villeen 1938 et Guigue en 1958) ont eu deux arbitres finalistes. Le Maroc de Larbi Ben Barek est le seul pays africain et arabe à avoir en cet honneur par le truchement de Said Belqola en 1998. Revenons à notre arbitrage, sur le plan international pour lui rendre honneur, parce qu'il est hissé au fermement en étant parmi les onze nations honnorifiées. Or, d'après ce que j'ai vu défiler dans le gotha arbitral je peux dire et l'écrire à juste raison qu'il y a bien d'autres arbitres à l'instar du défunt Belqola qui étaient en mesure de diriger une finale mondiale, si certains responsables avaient fait le nécessaire auprès des instances internationales depuis l'indépendance du Maroc. Aussi, nous devons s'enorgueillir de certains de nos arbitres qui ont atteint le niveau d'instructeurs ayant,%' montré leur savoir faire dans plusieurs pays. Comme il y a parmi ceux qui ont fait oeuvre utile en tant que fonctionnaires, magistrats, etc. et dont certains parmi eux ont pratiqué le sport et particulièrement le football, ou qui ont des membres de leurs familles ayant exercé à un haut niveau, des responsabilités footballistiques. En plus, le Maroc doit être fier de certains arbitres nationaux et étrangers qui ont officié au Maroc. Encore faut-il rendre hommage au pays qui a vu la naissance de l'International Board et dont trois arbitres avaient officié à trois reprises la finale de la Coupe du Monde. Aussi, je me remémore avec douces nostalgies les années 50 et après, où j'ai vu défiler un bon nombre de nos arbitres ayant enrichi en ressources humaines notre football national. Je peux témoigner que j'ai vu en exhibition de grands et bons arbitres marocains qu'étrangers... Voici, par ailleurs, la liste des arbitres ayant dirigé une finale de la Coupe du Monde depuis sa création jusqu'à 2006 (1930-2006) : - 1930 Uruguay-Argentine à Montevideo : Langenus (Belgique) - 1934 Italie-Hongrie, à Colombes: Cap de Ville (France) - 1950 Uruguay-Brésil, à Rio de Janeiro : Reader (Angleterre) - 1954 RFA-Hongrie, à Berne: Ling (Angleterre) - 1958 Brésil-Suède, à Stockholm : Guigue (France) - 1962 Brésil-Tchécoslovaquie, à Santiago du Chili : Latyshev (URSS) - 1966 Angleterre-RF A, à Londres: Dienst - 1974 RFA- Pays-Bas, à Munich: Taylor (Angleterre) - 1978 Argentine-Pays-Bas, à Buenos Aires: Gonella (Italie) - 1982 Italie-RFA, à Madrid: Coelho (Brésil) - 1986 Argentine-RFA, à Mexico : Arpi-Filmo (Brésil) - 1990 RFA-Argentine, à Rome: Codesal (Mexico) - 1994 Brésil-Italie, à Los Angeles: Pool (Hongrie) - 1998 France-Brésil, à Saint-Denis: Belqola (Maroc) - 2002 Brésil-Allemagne, à Yokohama: Collina (Italie) - 2006 Italie- France, à Berlin: Elizondo (Argentine) Il va sans dire que la mission première d'un arbitre est de respecter et faire respecter sur le terrain l'arsenal juridique statuant sur l'arbitrage. A commencer par l'application rigoureuse des règles de loi qui y sont inhérent. L'arbitre est donc appelé non seulement à respecter les règles de la loi de l'arbitrage, mais aussi et surtout à avoir cette perception aigue, à même de siffler la faute à l'instant précis et que la pénalité soit conforme au règlement. Pour mieux expliciter la donne, il y a lieu de souligner que le spectateur ne peut émettre un jugement de valeur concernant une telle ou telle sanction et que seul l'arbitre a ce pouvoir de connaisseur, doublé de pouvoir discrétionnaire pour le faire. Prenons l'article XII des lois du jeu, où il est interdit notamment de donner un coup de pied à un adversaire, de le faire tomber avec un croc-en-jambe, de le charger violemment ou dangereusement, de le frapper ou de cracher sur lui, de le pousser, d'être brutal ou grossier. Chacun le fait avec son tempérament plus ou moins fougueux. Il appartient à l'arbitre d'apprécier si les interventions des joueurs sont correctes ou si elles sont en infraction avec les lois du jeu. S'il estime qu'elles ne sont pas correctes, il sanctionne plus ou moins lourdement, conformément au règlement: coup franc (ou penalty), coup franc avec avertissement, avec expulsion, etc. Un joueur professionnel jugé trop violent peut-il être expulsé des stades? Cela peut arriver: Prenons un exemple: Un joueur a un« casier judiciaire» sportif très lourd- Parlons aussi je son dossier disciplinaire- Il a déjà deux ou trois suspensions pour violence caractérisée, et un....nouvelle fois il est expulsé pour avoir frappé un arbitre, délibérément, sauvagement. Pour ce multiple récidiviste, il est tout à fait plausible d'envisager la « radiation à vie », puisque telle est la formule, consacrée. Des procédures sportives internationales laissent même la possibilité à la Fédération, qui sanctionne, de demander l'extension je l'interdiction de jouer aux autres fédérations. En clair, le joueur radié à vie dans un pays, se verra interdit de licence, c'est-à-dire de jouer, dans n'importe quel autre pays, pour lui, le foot sera fini! Toutes les commissions de discipline laissent généralement une chance à un fautif, aussi grave soit l'acte commis de se racheter ou de se réhabiliter. On lui laissera donc une chance, deux peut être, mais après, le couperet risque de tomber très fort et définitivement. Les cartons jaunes et rouges ont fait leur apparition en 1970 lors de la Coupe du Monde au Mexique. Deux 5ns plus tard, ils ont été adaptés en championnat de France, et pour le carton vert il a fallu attendre 1974. Le respect de l'arbitre s'inculque très jeune et toujours admettre les erreurs de l'arbitre. Bien sûr, il arrive de lever le bras au ciel ou s'indigner avec des mots un peu... crus devant une décision d'arbitrage qui semble particulièrement injuste ou lourde de conséquence. Mais ça, c'est du réactif, c'est humain. L'arbitre est un être humain, il peut faire des erreurs au même titre qu'un joueur fait une mauvaise passe ou un entraîneur une erreur de coaching. Il faut donc intégrer et admettre l'arbitre dans les composantes incontournables du football. Arrêtons de considérer que c'est un redresseur de torts avec des a priori et des favoritismes délibérés! L'arbitre est là pour faire respecter les règles du jeu, protéger les joueurs et favoriser un jeu fluide. C'est tout te contraire d'un suspect animé par de mauvaises intentions. Et quand il se trompe, parce que l'erreur est humaine et forcément inévitable dans un jeu tout en mouvements, eh bien, il faut l'admettre. Mais les arbitres sont-ils toujours respectueux des règlements? S'ils ne le sont pas, qui le sera ?! Bien sûr, l'arbitre est respectueux du règlement, comme le juge est respectueux de la loi. Ils sont là pour les servir et les faire respecter. Le règlement du jeu est répertorié en dix sept chapitres sur lesquels veille jalousement l'International Board, seul organisme habilité à les modifier. Certes, l'arbitre les connaît par coeur, ainsi que leur interprétation. Comme on sait qu'un arbitre reçoit une formation dans son district, dans sa ligue et qu'il commence souvent par arbitrer à un petit niveau, des matchs de Jeunes avant de pouvoir accéder à un haut niveau. Tout au long de sa carrière, il est suivi, observé et noté par des contrôleurs. En fonction de ces observations et de ces notes, l'arbitre est régulièrement classé, changé de catégorie de qualification. Les meilleurs montent dans la hiérarchie, arbitrent des matchs de plus en plus Importants jusqu'à la division 1. En Europe, les dix meilleurs arbitres d' « élite» voient leurs noms communiqués à l'UEF A et à la FIF A pour être appelés à diriger des rencontres internationales. Voilà, grosso modo, comment ça se passe. Là non plus, il ne faut pas croire que les choses se font dans l'improvisation ou à la tête du client. Sous l'autorité de la Commission Centrale des Arbitres, tout est minutieusement organisé à la Fédération, dans les ligues et les districts. En France, comme ailleurs, les arbitres sont d'excellente qualité où leurs prestations font presque toujours l'objet de commentaires et d'appréciations très positifs.