Dans un entretien accordé à « L'Opinion », le premier pour un média étranger, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch n'a pas manqué d'adresser un message à la France au sujet du Sahara marocain. Selon lui, Paris est appelée à sortir de sa zone de confort et ne plus être un observateur. Détails. Quelques jours avant sa participation au forum Davos, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a accordé une interview au Journal français « L'Opinion ». Evidemment la question du Sahara a été au cœur des échanges. Un sujet qui a suscité beaucoup d'incompréhension entre Paris et Rabat ces derniers mois. Akhannouch n'a pas rater l'occasion pour faire passer un message clair. « Il y a des grandes évolutions dans la reconnaissance par les grandes puissances de la souveraineté du Maroc dans nos provinces du Sud. Paris ne doit pas simplement être un observateur », a-t-il martelé. En effet, le dossier du Sahara était l'un des sujets de crispation durant la crise froide entre le Maroc et la France ces derniers mois. Rabat attend de Paris une position plus audacieuse vu l'amitié historique qui réunit les deux pays. Lors de sa dernière visite au Maroc, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a réitéré le soutien de son pays au plan d'autonomie qu'elle considère comme crédible et réaliste. La Cheffe du Quai d'Orsay a déclaré lors de son point de presse conjoint avec son homologue marocain, Nasser bourita, que le Maroc peut compter sur le soutien de la France. Or, Paris ne veut pas aller plus loin de peur de froisser l'Algérie avec laquelle le président Emmanuel Macron s'est rapproché. Aziz Akhannouch est revenu également sur les relations avec l'Europe ont besoin, à ses yeux, d'un nouvel élan. L'accord d'association Union européenne-Maroc a besoin d'un nouvel élan, dans la confiance mutuelle, a-t-il insisté, rappelant que le partenariat entre le Royaume et l'Europe est ''le plus avancé''. En effet, les chiffres sont parlants. Le Royaume est le premier partenaire de l'UE en Afrique, avec volume global des échanges estimé à 45 milliards d'euros en 2021. Les échanges ont tellement progressé durant la décennie précédente qu'ils ont triplé. Le Chef du gouvernement s'est montré persuadé que "les Européens ont tout intérêt à investir au Maroc alors que la crise sanitaire les a convaincus de relocaliser leurs activités dans un environnement proche", L'UE a beaucoup augmenté ses exportations et ses investissements directs dans le Royaume alors que le Maroc a, de son côté, exporté pour huit milliards de dollars - un record - de produits agricoles et agroalimentaires en 2022, a-t-il ajouté. Interrogé sur la conjoncture économique difficile à laquelle fait face le gouvernement, Aziz Akhannouch a souligné la nécessité d'atténuer l'onde de choc sans laisser un héritage difficile aux générations futures. Raison pour laquelle il a jugé important de préserver les équilibres macroéconomiques. "Il nous faut agir avec un double souci, qui est d'apporter des solutions aux Marocains, tout en veillant à nos équilibres macroéconomiques", a-t-il dit à cet égard. La priorité est de réduire les effets de l'inflation pour les plus vulnérables, a-t-il indiqué, faisant valoir que des efforts de rationalisation et de bonnes recettes fiscales ont permis de le faire tout en réduisant le déficit public à 5,3% contre une prévision initiale de 5,7%.
Concernant les priorités du gouvernement pour 2023, Aziz Akhannouch a évoqué la généralisation de l'AMO et des allocations familiales.