Dans l'optique d'explorer de nouvelles sources d'énergie renouvelable, le ministère de l'Energie, des Mines et de l'Environnement, sur Hautes Instructions Royales, vient d'élargir sa feuille de route pour la valorisation énergétique de la biomasse (ERB). Au Maroc, le potentiel de cette dernière demeure considérable, comme en témoignent les chiffres récents de la tutelle, qui l'estiment à 11,5 millions MWh/an. La mauvaise exploitation de ce créneau constitue donc un manque à gagner énorme. Mais la réussite de cette entreprise requiert une mobilisation générale et les initiatives ne devraient pas se limiter au volet institutionnel. En d'autres termes, en plus des stratégies nationales, les agriculteurs et les exploitants dans les communautés rurales devraient également apporter leur pierre à l'édifice et miser sur cette option comme solution de rechange économique, peu coûteuse, par rapport au chauffage au propane ou au fioul. Car la biomasse est un vecteur de croissance. Non seulement elle permet aux entreprises de gagner en compétitivité, mais aussi contribue-t-elle à la création d'emplois : environ 4000 pour la construction, 6000 pour l'exploitation, et 11.000 pour l'approvisionnement. Soit environ 21.000 emplois directs et indirects, toutes branches confondues. Somme toute, les dividendes d'un tel chantier vont bien au-delà de la fausse bien-pensance écologique, d'autant que le grand défi en cette période de redressement économique est, incontestablement, la création d'emplois.
Ceci dit, les émissions de CO2, qui pourraient être évitées si la biomasse combustible et fermentescible devait être utilisée d'ici à 2030, sont estimées entre 2,2 et 5,5 millions de tonnes. Sans vouloir donner du fil à retordre aux hautes sphères gouvernementales, cette gageure mérite réflexion !