Le calendrier du Plan Rail Maroc, élaboré par l'Office National des Chemins de Fer (ONCF), table sur des disponibilités de financement estimées à 400 milliards de dirhams (MMDH), a affirmé le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, lundi devant le Parlement. Dans sa réponse à une question orale sur "la réalisation d'un train à grande vitesse (TGV) reliant Oujda à Casablanca et Nador à Tanger", Abdeljalil a indiqué que la mise en œuvre de ce Plan, qui est envisagé dans le cadre de la poursuite du développement du réseau ferroviaire national sur le long terme, "nécessite de trouver des solutions de financement innovantes basées sur le partenariat public-privé, outre l'implication des collectivités territoriales".
Ce plan ferroviaire "ambitieux" comprend 1.300 km de lignes à grande vitesse, qui relieront Tanger à Agadir, d'une part, et Oujda à Rabat de l'autre, en plus de 3.800 km de lignes à moyenne vitesse, a ajouté le ministre, notant que "l'objectif est de desservir l'ensemble du territoire national et d'accompagner la croissance économique du pays et les besoins anticipés pour le transport de voyageurs".
Ces projets permettront de relier 43 villes marocaines au lieu de 23 actuellement, et assureront également le transport ferroviaire de 87% de la population, soit une augmentation de 36%, a-t-il fait savoir, soulignant que 10 centres régionaux de correspondance seront créés pour organiser et améliorer l'intégration avec les autres modes de transport.
Dans un autre contexte, le ministre a abordé la très polémique question du transport touristique, en indiquant que son département travaille, en coopération avec les différents acteurs et représentations professionnelles concernés, sur l'élaboration d'un projet d'amendement du cahier des charges relatif à ce type de transport. Dans le cadre du dialogue sectoriel mené par le ministère depuis décembre 2021 avec les différentes représentations professionnelles du secteur du transport routier, "les représentants et professionnels du secteur ont appelé à réviser le cahier des charges et les conditions d'accès au métier du transport touristique afin de préserver la qualité de cette activité qui est intimement liée au développement du produit touristique national", a affirmé Abdeljalil à la Chambre des Représentant, en réponse à une question sur "la promotion du transport touristique".
Et de préciser que ce projet d'amendement du cahier des charges reflétera les normes à respecter pour garantir cette qualité, parmi lesquelles la capacité financière par rapport aux véhicules exploités et le professionnalisme du gérant de l'entreprise.
Il convient de noter que le cahier des charges relatif à l'exercice de l'activité de transport touristique routier, établi en 2014, reste toujours en vigueur dans l'attente d'un accord avec les professionnels sur les nouvelles conditions d'exercice de l'activité, selon le ministre.
Quant à la transformation digitale, le ministère du Transport et de la Logistique envisage un nouveau plan, qui implique la mobilisation d'un budget de 3,5 millions de dirhams pour le volet étude du dispositif. A cet effet, le ministère du Transport et de la Logistique vient de lancer un appel d'offres pour l'élaboration du nouveau plan de transformation numérique. Les prestataires à sélectionner doivent constituer la check-list de maturité digitale du ministère, benchmarker les opportunités numériques nationales et internationales dans chaque secteur (transport routier, transport aérien, transport maritime) et identifier les axes de ce levier de la transformation digitale. L'objectif au final est d'élaborer un modèle de développement numérique en cohérence avec l'axe de transformation digitale retenu par le ministère et de définir l'architecture des systèmes d'information et le socle numérique servant à accompagner la transformation. Il est à rappeler que le ministre avait indiqué, dans son passage à la Chambre des Conseillers, que la compétitivité logistique est d'une grande importance pour le développement du Maroc, et souligné que le développement de ce secteur doit être envisagé « en rapport avec le développement industriel " dans le Royaume. Dans le même sens, il a évoqué, en réponse à une question orale, le dynamisme constaté dans les régions de Tanger et de Kénitra en termes de flux d'investisseurs dans le secteur industriel, considérant que cela «reflète le saut qualitatif réalisé par le Maroc en matière de services logistiques, notamment ceux liés aux ports, aux chemins de fer et au réseau autoroutier.