Devant les députés, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a reconnu la difficulté de la gestion de l'eau dans un contexte de stress hydrique tout en exposant la stratégie de l'Exécutif pour faire face au risque de pénurie. Détails. Le stress hydrique est devenu tellement inquiétant qu'il s'est imposé comme priorité majeure de l'action gouvernementale. Lors de la séance mensuelle dédiée à la politique générale à la Chambre des Représentants, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a fait le point de la situation actuelle, jugée difficile. En témoigne « les vagues successives de sécheresse, dont les plus importantes se sont produites entre 1940-1945 et 1980-1985 », selon M. Akhannouch qui a précisé que « la période entre 2018 et 2022 reste parmi les périodes les plus sèches de tous les temps, car les précipitations totales se sont élevées à environ 17 milliards de mètres cubes, ce qui constitue le volume de précipitations le plus faible - en cinq années consécutives- dans l'histoire du Maroc ». Ceci explique la baisse importante des précipitations de 50% au niveau national par rapport au taux normal des précipitations, sans compter la variation territoriale du taux de précipitations puisque 51% de celles-ci sont concentrées sur seulement 7% du territoire national dans les bassins du Loukkos et du Sebou. « Au 1er décembre, la réserve d'eau dans les injections des barrages s'élevait à environ 3,82 milliards de mètres cubes, ce qui équivaut à 23,8% en taux de remplissage total, contre 34,6% enregistrés à la même période l'année dernière », a poursuivi le Chef du gouvernement, rappelant que « la quantité moyenne d'eau par habitant diminue considérablement, sa part moyenne par an étant estimée à 620 mètres cubes ». Aziz Akhannouch a saisi l'occasion de son passage à la première chambre pour exposer le plan du gouvernement en matière de gestion des ressources hydriques. Le gouvernement, a-t-il rappelé, a décidé, conformément aux Orientations Royales, d'allouer une enveloppe financière estimée à 10,6 milliards de dirhams pour le budget 2023 (soit une augmentation de 5 milliards de dirhams par rapport à l'année précédente) pour la mise en œuvre d'un ensemble de projets structurants. En plus de cela, un certain nombre de mesures urgentes ont été prises, dont la priorité est d'assurer la disponibilité de l'eau potable dans les zones touchées, en particulier au niveau des bassins de la Moulouya, de Oum Errabie et du Tensift. A cet égard, trois milliards de dirhams ont été mobilisés en urgence afin de sauver les bassins menacés de rareté. M. Akhannouch en a cité quatre dont ceux de l'Oum Errabie, de Tensift, de la Moulouya, et du Drâa-Tafilalet, pour un coût total estimé à 2,335 milliards de dirhams. Par ailleurs, Aziz Akhannouch a fait part de la volonté du gouvernement d'accélérer la mise en œuvre des grands axes du Programme d'Approvisionnement en Eau Potable et d'Irrigation 2020-2027, signé devant Sa Majesté le Roi en janvier 2020. Dans ce sens, en plus de l'augmentation de dotations financières allouées au programme de 115,4 à 150 milliards de dirhams, le gouvernement compte passer à la vitesse supérieure dans le renforcement de l'infrastructure de dessalement d'eau de mer. Aziz Akhannouch a cité plusieurs stations qui verront le jour dans les années qui viennent à savoir celles de Casablanca, Nador, Safi, Dakhla, El Jadida, Marrakech, Essaouira, Guelmim, Tan-Tan. En parallèle, le gouvernement travaille au développement de l'approvisionnement national en eau en renforçant la politique des barrages, a précisé le Chef du gouvernement qui a souligné que « les travaux de 20 grands barrages se poursuivent pour un coût total estimé à environ 31 milliards de dirhams avec une capacité de stockage de 6,4 milliards de mètres cubes, dont trois barrages sont en cours d'achèvement, dont Tidas à Khénifra, Todghy à Tinghir et Agdaz à Zagora ».