Les travaux de la deuxième édition du Dialogue des jeunes du Parlement panafricain (PAP), abritée par le Parlement marocain, ont commencé dimanche à Rabat. Cet événement, qui s'étalera sur deux jours, représente une occasion idoine pour aborder plusieurs thématiques qui concernent la jeunesse africaine, à savoir la méthodologie de l'Union Africaine (UA) pour l'autonomisation et l'intégration des jeunes, les deux initiatives de l'UA pour l'intégration financière et économique des femmes et des jeunes, mais encore l'initiative « 1 Million Next Level » qui vise à offrir à des millions de jeunes africains des opportunités dans les domaines de l'emploi, de l'entrepreneuriat et de l'éducation. Le Dialogue mené dans le cadre de cette manifestation s'inscrit, en effet, dans la perspective d'atteindre les objectifs de l'UA tels que l'éradication de la faim et de la malnutrition et la consolidation des droits sociaux et économiques. Au programme aussi : «le rôle des Parlements dans l'autonomisation des jeunes », « l'autonomisation des jeunes par le biais des engagements juridiques et continentaux actuels pris par les Etats membres pour traiter la question de l'autonomisation des jeunes » et « le rôle des droits de l'Homme et de la primauté du droit dans le renforcement du rôle des jeunes ». Pour une jeunesse africaine formée et autonome À cette occasion, le Président du parlement panafricain (PAP), Fortune Zephaniah Charumbira, a souligné la nécessité d'instaurer une stratégie destinée essentiellement à la jeunesse du continent, appelant à cet égard à la facilitation des procédures liées à la circulation transfrontalière, à la migration et au déplacement des jeunes entre les pays africains. Dans son allocution d'ouverture, Charumbira a mis en avant la contribution des jeunes, qui représentent la majorité de la population africaine, dans le continent africain, soulignant le changement qu'apportera cette manifestation dans la réalité des jeunes et son importance dans la recherche de solutions à leurs différents problèmes, y compris le chômage. De son côté, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a affirmé que les engagements de l'Agenda 2030-2063 se penchent sur des stratégies qui visent principalement à promouvoir les conditions de la jeunesse africaine. D'autant plus que le développement des pays africains s'appuie aujourd'hui sur l'indépendance des jeunes dans la prise de décision, a-t-il souligné. Et d'ajouter que la formation des générations montantes est désormais une nécessité, en plus de la facilitation de leur accès aux services de base, leur insertion économique, la garantie de l'exercice de leurs droits politiques, démocratiques et civils. Afrique à forts potentiels « L'Afrique est un continent jeune qui regorge de potentialités importantes », a affirmé, pour sa part, la Présidente du caucus de la jeunesse au sein du PAP, Laila Dahi, appelant au soutien de la jeunesse africaine qui « est déterminée à oeuvrer pour défendre les principaux dossiers du continent, dont ceux relatifs à la paix et à la coexistence ». Dans la même veine, le président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi El Alami, a déclaré que la jeunesse africaine est une «force essentielle» pour le développement du continent, portant « la responsabilité de la renaissance africaine et de la construction d'une nouvelle Afrique, l'Afrique de l'avenir ». Il a, dans ce sens, rappelé que « les succès réalisés par les jeunes et cerveaux africains dans les sciences, la culture et les sports sont une leçon pour nous tous, pour valoriser le potentiel de nos jeunes ». Vers un mécanisme parlementaire continental Dans le même esprit, le Président de la Chambre des Conseillers, Enaam Mayara, a souligné que la prospérité de la jeunesse africaine dépend en grande partie de l'adoption d'un agenda continental permettant de transformer les défis du développement en véritables opportunités. Dans un monde marqué par les mutations accélérées, Mayara a appelé ainsi à l'intensification des efforts pour s'adapter aux nouvelles tendances imposées par le nouvel Ordre mondial. Et d'ajouter que l'Afrique est dotée de nombreuses opportunités et potentialités, ouvrant la voie vers l'émergence d'un « nouveau cadre de développement continental », garantissant des « transformations économiques continentales justes et équitables». Trois chantiers structurants doivent être la base de l'essor du continent, selon Mayara. Le premier est l'adoption d'un Accord de libre-échange africain, assurant aux entreprises du continent d'avoir l'accès à un marché de plus de 1,3 milliard de consommateurs, pour contribuer au développement et offrir des opportunités aux jeunes. Quant au deuxième chantier, il se rapporte à la quatrième révolution industrielle pour bénéficier des capacités de la jeunesse africaine en termes d'innovation et favoriser la création de richesses et d'opportunités à travers des start-ups innovantes. Concernant le troisième chantier, il s'agit de « l'émergence de nouvelles chaînes de valeurs régionales qui vont progressivement remplacer la chaîne de valeur mondiale d'avant Covid-19 », a-t-il expliqué. Enaam Mayara a affirmé l'importance de lancer une « nouvelle génération d'initiatives parlementaires continentales », pour éradiquer la famine et garantir la souveraineté et la sécurité alimentaires de l'Afrique, et ce, par le biais « d'une législation et d'une gestion innovantes des stocks stratégiques nationaux et communs ». Il a appelé ainsi à l'instauration d'un mécanisme parlementaire continental pour la souveraineté alimentaire au niveau du Parlement panafricain. Il s'agit, entre autres, d'une plate-forme institutionnelle accompagnant les chantiers continentaux, notamment en matière de sécurité alimentaire, soutenant ainsi les initiatives continentales de production alimentaire, en mobilisant les technologies nécessaires, et ce, pour assurer une sécurité alimentaire durable, conformément aux orientations des Objectifs de Développement Durable 2030 et de l'Agenda 2063 de l'Union Africaine. Malak ELALAMI One Africa, One Voice ! Les travaux de la 2ème édition du Dialogue des jeunes du Parlement panafricain devraient être conclus, ce lundi 5 décembre. Quatre sessions au programme pour discuter des sujets les plus ardus, tels que le rôle des parlementaires africains et des organisations de la société civile dans l'autonomisation de la jeunesse africaine, la contribution des jeunes à travers l'Agenda 2063 dans l'éradication de la faim et de la malnutrition, et finalement l'expérience marocaine en matière d'autonomisation des jeunes.