À l'approche du round du dialogue social, le groupe de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) à la Chambre des Conseillers a appelé le gouvernement à protéger davantage les libertés syndicales. Le bras syndical du Parti de l'Istiqlal s'est félicité que le gouvernement soit resté fidèle à ses engagements en matière de dialogue social, tout en se montrant, pour autant, réticent aux accords sectoriels. L'UGTM plaide pour une approche globale de dialogue. Détails. Au moment où le prochain round de dialogue social est imminent, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a fait part à la Chambre des Conseillers de ce qu'il compte accomplir. Lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale, le Chef de l'Exécutif a abordé les enjeux de la prochaine réunion avec les syndicats sans éluder les questions épineuses qui restent en suspens, telles que le projet de loi relatif à l'exercice du droit de grève et celui sur l'organisation des syndicats. Pour sa part, l'Union général des Travailleurs du Maroc (UGTM) s'est montrée déterminée à défendre les libertés syndicales. C'est ce qu'a fait savoir Salima Zidani, membre du groupe de l'UGTM à la deuxième Chambre qui, dans son allocution, a souligné la nécessité de faire adopter les lois relatives aux libertés syndicales dans les plus brefs délais. « Ces lois sont d'une importance cruciale pour les investissements et la création d'emplois », a-t-elle insisté. Concernant la hausse générale des salaires que le gouvernement refuse pour des raisons financières, l'UGTM a reconnu, par la voix de la parlementaire, la difficulté de la conjoncture économique actuelle qui rend épineux de garantir une telle mesure. Mme Zaidani a fait part de sa compréhension de l'inapplicabilité d'une revendication pareille dans le court terme. Toutefois, si l'Exécutif ne peut se permettre une hausse des salaires actuellement, il peut, aux yeux de la conseillère, promouvoir les droits des travailleurs. Raison pour laquelle elle a plaidé pour la garantie de la dignité de la classe laborieuse à travers la sauvegarde des libertés syndicales, la fin des licenciements abusifs, l'amélioration des conditions de travail, et le renforcement du pouvoir d'achat des citoyens via la Caisse de compensation. Aussi Mme Zidani a-t-elle appelé à simplifier et accélérer la procédure d'obtention de l'indemnité de perte d'emploi au profit des salariés. Au nom du groupe de l'UGTM, la conseillère a salué la propension du gouvernement à honorer « avec bonne foi » ses engagements en matière de dialogue social. « Le gouvernement nous traite comme un partenaire et se montre attentif à nos propositions » », s'est-elle félicitée, tout en appelant à une approche globale de dialogue où tous les dossiers soient mis sur la table. Une façon de s'opposer à l'approche des accords sectoriels qui se font loin du cadre général du dialogue social. En effet, le groupe de l'UGTM s'est montré réticent aux accords sectoriels comme ceux scellés avec plusieurs catégories socio-professionnelles. La conseillère Salima Zidani, au nom de l'UGTM, a fait savoir que les accords négociés directement avec les catégories professionnelles ne sont pas forcément une bonne idée. « Cela fragilise le dialogue social », a-t-elle argué, ajoutant qu''il est préférable de mettre tous les dossiers sectoriels sur la table. La parlementaire est revenue également sur les autres réformes à caractère social, dont celle des retraites. Sur ce point, elle a fait savoir que ce chantier doit rester à l'écart des calculs étroits et des surenchères politiciennes. « Le gouvernement est appelé à penser à des solutions innovantes et nous sommes, pour notre part, déterminés à contribuer à la réussite de la réforme », a-t-elle confié. Regardez l'intervention du groupe de l'UGTM à partir de (1 :18 : 45)