« In conversation with » est l'un des rendez-vous les plus attendus du Festival international du film où de grands noms du cinéma mondial rencontrent le public pour des échanges intenses et passionnants autour du monde du 7ème art. Lors du 13 novembre, qui marque la troisième journée du Festival, le public était au rendez-vous avec le réalisateur cinéaste Leos Carax, une des figures éminentes du cinéma mondial qui est revenu sur son parcours cinématographique et a partagé, généreusement, sa pratique et sa vision du cinéma distinguée de celle des autres cinéastes du Monde. La rencontre avait même connu la projection des extraits de ses longs métrages, notamment « Boy Meets Girl ». Lors de cette rencontre le cinéaste français est revenu sur les origines de son amour pour le cinéma qui remonte à sa jeunesse et s'explique par les films qui l'ont bien marqué, notamment le cinéma muet. Intervenant sur la notion du public chez le cinéaste qu'il est, Leos Carax se définit comme spectateur cinéaste : « On est spectateur et cinéaste en même temps, le public est une abstraction », a-t-il déclaré, soulignant qu'il ne fait pas partie des rares cinéastes qui ont la conscience de la notion du public. « Très peu de bons cinéastes sont conscients du public comme Chaplin et Hitchcock. Pour ma part, je ne le suis pas ». Pour ce qui du succès aux yeux de Leos Carax, le génie du cinéma a lié le succès aux entrées générées par le film. « Aucun de mes films n'est un succès dans la mesure où un succès c'est générer de l'argent et des entrées », a-t-il tranché devant des étudiants marocains en cinéma, soutenant que les festivals et les Prix sont de nature aussi à soutenir les créations dans le monde du cinéma. Amoureux de la musique depuis son plus jeune âge, le cinéaste français se dit ravi de pouvoir faire de la musique à travers le cinéma. « La musique n'a pas voulu de moi, donc j'ai trouvé le cinéma pour la faire », a indiqué Léos Carax qui trouve dans la musique « un moyen de libération ». Il a de même passé en revue son expérience avec le groupe de musique anglais « Les sparks » qui a signé la musique de son film Annette sorti en 2021. « En travaillant avec les sparks, dont la musique a marqué mon adolescence, j'avais l'impression que je composais aussi, alors que je n'ai pas écris de notes de musique, donc l'anglais, le chant et la musique m'ont paru plus naturels qu'un film parlant », a-t-il mis au clair Le réalisateur s'est de même attardé sur le triste échec qu'a connu son film « Pola X » sorti en 1999, surtout qu'il a fallu attendre des années avant de revenir sur la scène cinématographique avec un nouveau long métrage. La reprise viendra de son film « Holy Motors » sorti en 2012 qui incarne, selon lui, « la rage » de ne pas avoir fait de films pendant des années. Leos Carax s'est arrêté par la même occasion sur l'apport de l'acteur français, Dénis Lavant, dans sa carrière surtout lors de son premier long métrage « Boys Meets Girl » sorti en 1984 qui deviendra son alter-égo cinématographique. « On s'est lancé dans ce film sans conviction ni de sa part ni de la mienne », s'est-il remémoré, avant de souligner: « Holy Motors n'était pas envisageable sans Denis car il a été imaginé par lui ». Et de conclure qu'il dispose déjà de l'idée d'un nouveau film mais dont la date de la réalisation lui « échappe encore ». Leos Carax, passionné par le cinéma muet depuis son jeune âge, avait entamé sa carrière cinématographique en tant que critique et réalisateur de courts métrages. En Effet son long métrage « Boy Meets Girl » et « Mauvais sang » ont marqué son succès dans les années 80. En 1991, il a continué à explorer le monde du cinéma avec « Les Amants du Pont Neuf » qui a connu un véritable succès et puis son film « Annette » qui a remporté, entre autres, le Prix du meilleur réalisateur à Cannes.