La mort de la jeune Mahsa Amini dans les locaux de la police iranienne a provoqué des manifestations dans sa région d'origine aussi bien qu'à Téhéran. De nouvelles manifestations ont eu lieu lundi en Iran, notamment à Téhéran et à Mashhad, après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des mœurs. De leur côté, les autorités continuent à rejeter toute responsabilité dans ce décès. Des manifestations avaient déjà eu lieu dimanche soir à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan dans le nord-ouest du pays, d'où la jeune femme est originaire, et d'autres protestations se sont déroulées ce lundi dans plusieurs universités de la capitale, selon les médias locaux et des images partagées sur les réseaux sociaux. Lundi soir, dans la rue Hejab au centre de Téhéran, «plusieurs centaines de personnes ont scandé des slogans contre les autorités, certaines d'entre elles ont enlevé leur hijab », a raconté l'agence Fars. Une courte vidéo diffusée par l'agence montre une foule de plusieurs dizaines de personnes notamment des femmes ayant retiré leur voile criant « Mort à la République islamique ». « La police a arrêté plusieurs personnes et dispersé la foule à l'aide de matraques et de gaz lacrymogènes », a indiqué Fars. Un rassemblement similaire a eu lieu à Mashhad, première ville sainte du pays située dans le nord-est, a rapporté l'agence Tasnim.
« Une mort suspecte »
Le 13 septembre, Mahsa Amini a été arrêtée à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés » par la police des mœurs. La jeune femme est tombée dans le coma après son arrestation et est décédée le 16 septembre à l'hôpital, selon la télévision d'Etat et sa famille. Des militants ont jugé sa mort « suspecte » mais la police de Téhéran a affirmé qu'il n'y avait « pas eu de contact physique » entre les policiers et la victime. Le président iranien Ebrahim Raïssi a demandé l'ouverture d'une enquête. Le décès de la jeune femme a surtout suscité une vague de colère populaire en Iran. Dans la capitale iranienne, des étudiants ont lancé des mouvements de protestation dans plusieurs universités, dont celles de Téhéran et Shahid Beheshti, d'après Tasnim. Ils ont exigé auprès des autorités « des éclaircissements » sur la mort de l'Iranienne. De son côté, le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Rahimi, a de nouveau rejeté les « accusations injustes contre la police ». « Il n'y a eu aucune négligence de notre part », affirme-t-il. « Nous avons mené des enquêtes (...) Et toutes les preuves montrent qu'il n'y a pas eu de négligence, ou de comportement inapproprié de la part des policiers ». « Il s'agit d'un incident regrettable et nous souhaitons ne jamais plus être témoins de tels incidents », a-t-il ajouté. Le jour de son décès, la télévision d'Etat a diffusé une courte vidéo de surveillance montrant une femme présentée comme Mahsa Amini s'effondrer dans les locaux de la police après une discussion avec une policière.