En dépit de la polémique provoquée par les frais de scolarité du mois de juillet, le ministère de tutelle s'est déclaré incompétent pour intervenir. Détails. Compte tenu de la crise sanitaire et des conséquences qui en découlent, le programme scolaire n'a été entamé que le 1er octobre 2021. Résultat, la tutelle avait décidé de mettre à jour le calendrier des vacances et des examens, prolongeant ainsi l'année scolaire jusqu'en juillet afin de compléter les programmes scolaires. Toutefois, la question des frais de scolarité ne cesse depuis des mois de faire surface entre les parents et les établissements privés. Ce sujet qui fait l'objet de moult questions a ressurgi encore une fois au sein de l'hémicycle. A ce sujet, le département de Chakib Benmoussa se déclare ne pas être en droit d'interférer dans les relations financières entre les établissements d'enseignement privés et les parents, a fait savoir le ministre de tutelle dans une réponse à une question, estimant que « la relation entre les deux parties reste contractuelle et consensuelle ». Le cadre légal actuel réglementant l'enseignement scolaire privé est la Loi n°06.00 qui ne donne au ministère de tutelle aucune possibilité d'intervenir pour déterminer les frais et taxes applicables aux écoles privées, a-t-il ajouté. Ces établissements sont soumis au droit de la concurrence. Benmoussa a, ainsi, souligné que l'enseignement privé doit respecter le principe de transparence au niveau financier dans les relations entre les établissements et les familles des élèves. Devant les députés de la nation, le ministre de tutelle a souligné que « la prolongation de l'année scolaire n'affectait pas l'enveloppe horaire des apprentissages et des cours programmés, y compris les cours, notamment les activités de la vie scolaire ». Par ailleurs, le responsable gouvernemental a précisé qu'il a été convenu, lors des rencontres qui ont eu lieu avec les instances représentatives des établissements privés, que l'intérêt supérieur des apprenants et apprenantes était pris en compte et que les mécanismes de communication avec les familles étaient renforcés pour surmonter tous les problèmes de sorte à ce qu'ils n'affectent en rien le parcours scolaire des élèves. Benmoussa a souligné que dans la feuille de route, l'accent était mis sur l'école publique, sans négliger l'école privée, qui reste un choix des familles, car l'enseignement privé attire au total 1.080.000 élèves filles et garçons, soit 14% du total des écoliers. Les écoles privées attirent Malgré les critiques sur leurs frais de scolarité qui restent assez élevés, les établissements d'enseignement privé au Maroc continuent d'attirer plusieurs Marocains qui ont, désormais, perdu confiance en l'école publique. Preuve en est les chiffres dévoilés par l'Alliance de l'Enseignement privé au Maroc qui a fait savoir que ce secteur a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 20 milliards de dirhams pour l'année 2019-2020. Sans parler du nombre des établissements privés qui ne sont pas moins de 6.922 et qui offrent, selon la même source, des services à plus d'un million et 105 mille élèves par an. En effet, le ministère de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports s'attèle à l'élaboration d'un système contractuel qui définit les obligations des familles et des établissements scolaires privés, avait indiqué le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas. Le ministère de tutelle travaille également à la révision du cadre régissant l'enseignement scolaire privé à travers la révision et l'actualisation du cahier de charges, ainsi que l'organisation et l'encadrement de l'enseignement scolaire privé, en vue de surmonter les déséquilibres dans les relations entre familles et écoles privées, avait expliqué M. Baitas en réponse aux questions des journalistes, lors d'un point de presse à l'issue de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement, tenue sous la présidence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Il avait précisé que ce sujet a fait l'objet de nombreuses rencontres entre les parties concernées qui ont convenu de renforcer la communication et de faire prévaloir l'intérêt de l'élève. S. M.