Les frontières terrestres entre le Maroc et les enclaves de Sebta et Mellilia ont rouvert dans la nuit du lundi à mardi après plus de deux ans de fermeture à cause de la crise du Covid-19 et d'une brouille diplomatique récemment résolue. Un voeu pieux qui semblait loin de se réaliser pour les habitants des deux côtés qui n'ont pas tardé à rejoindre les postes frontières. En effet, les postes de Tarajal à Sebta ou Bab Sebta au Maroc et de Beni Enzar (Mellilia) ou Béni Ansar à Nador ont rouvert, mardi à 00h00, leurs barrières pour permettre, à partir du 17 mai, aux citoyens de l'Union Européenne et leurs véhicules de circuler dans les deux sens, ainsi qu'aux Marocains résidant dans l'UE ou disposant du visa Schengen. Sur les réseaux sociaux, les vidéos d'ambiance festive mettant en lumière la joie des transfrontaliers ont été largement partagées. Des jeunes, des femmes âgées et des enfants aux yeux brillants et aux sourires extasiés clamaient la joie de retrouver leur pays et leurs familles. Retour du commerce ? Cette réouverture, qualifiée de « Référence » pour le gouvernement espagnol et représentant un évènement tant attendu par la population des deux côtés des frontières, marque une nouvelle étape non seulement dans le cadre du partenariat Maroc/Espagne, mais également au niveau de la gestion de ces passages. En effet, les travailleurs transfrontaliers devront patienter jusqu'au 31 mai, selon les propos des ministres régaliens de l'Exécutif espagnol, José Manuel Albares pour les Affaires étrangères et Fernando Grande-Marlaska pour l'Intérieur, qui ont affirmé que « la réouverture des points frontières sera progressive et ordonnée ». Par ailleurs, finies les images douloureuses des femmes-mulets travaillant en contrebande. Alors que ces femmes vivaient souvent en précarité, la contrebande pénalisait lourdement l'économie du Maroc avec une valeur globale des produits de contrebande passant de Sebta et Mellilia vers les villes voisines qui dépassait annuellement 1 milliard d'euros, soit 10 milliards de dirhams, selon des sources. Quelles conditions ? Sur le plan sanitaire, un pass vaccinal est exigé pour les plus de 12 ans, valide 14 jours après l'administration de la dernière dose avec éventuellement une dose de rappel (9 mois), auquel cas un certificat de test de dépistage négatif (PCR de moins de 72 heures ou antigénique de moins de 24 heures) est requis. En effet, pour pénétrer les frontières des enclaves occupées, les passagers devront disposer désormais de la carte d'identité des étrangers (TIE) ou "Tarjeta de Identidad de Extrangeros", d'un visa spécifique aux enclaves avec passeport en vigueur, tels sont les points clés pour le transit quotidien d'un côté à l'autre. H. C.