Dans moins de deux mois, tous les yeux seront rivés sur le Royaume qui abrite, du 2 au 23 juillet prochain, la 14ème édition de la CAN féminine. Une chance supplémentaire pour les Lionnes de l'Atlas qui jouent à domicile. - La Coupe d'Afrique féminine se joue cette année au Maroc. Les préparatifs vont-ils bon train ? A quel point ce privilège de jouer à domicile favorise-t-il les chances de réussite ? - Les préparatifs vont effectivement bon train ! Nous avons eu la confirmation pour l'organisation de cette CAN au Maroc il y a un peu plus d'un an. Tout se passe très bien, comme on a pu le voir lors du tirage qui a été très bien organisé au Complexe Mohammed VI. C'est une chance pour les Lionnes de l'Atlas parce qu'elles étaient exemptées des éliminatoires. Elles ont forcément plus de temps de préparation. D'ailleurs, l'annonce de l'accueil de la coupe d'Afrique des Nations par le Maroc est faite quelques semaines après la nomination de Reynald Pedros à la tête de cette équipe féminine. Le sélectionneur a eu donc assez de temps pour travailler, connaître l'équipe et essayer d'en tirer le meilleur. Les fruits de ce travail sont déjà récoltés. Je peux dire qu'on est parmi les meilleures équipes en Afrique aujourd'hui. On a eu de très bons résultats sur tous les matchs amicaux qui ont été joués depuis un an. On a battu des Nations comme le Cameroun, qui est dans le Top 4 africain, sur un score d'un but à zéro. Le fait de ne pas avoir eu à jouer les éliminatoires nous a donné beaucoup plus de temps de préparation. - Le Maroc est déterminé à organiser l'une des meilleures Coupes d'Afrique des Nations (CAN) féminines de l'Histoire de la CAF, a assuré récemment le président de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), Fouzi Lekjaâ. Quels en sont les critères ? - Il s'agit surtout de critères sportifs, en termes d'infrastructures, de qualité de pelouses, d'accueil des équipes pour qu'elles aient tous les moyens nécessaires pour se concentrer pendant ce mois de travail et de sport intense. Egalement en termes d'infrastructures hôtelières, d'engouement pour le football féminin, de l'intérêt qu'il va y avoir pour cette CAN féminine au Maroc. C'est une CAN qui est très importante. C'est la première fois qu'elle connaît la participation de douze sélections au lieu de huit comme ce fut le cas des précédentes éditions. Le fait de l'accueillir au Maroc est un honneur pour notre pays et c'est important pour nos jeunes filles et pour le football africain en général. - Le sélectionneur national, Reynald Pedros, a évoqué les chances des Lionnes de l'Atlas lors de cette CAN qui se joue à domicile, ainsi que son ambition de qualifier le Maroc pour la prochaine Coupe du monde féminine. Tous les ingrédients sont-ils réunis pour y arriver ? Et à quel point cette 14ème édition de la CAN féminine est-elle importante pour se qualifier à la Coupe du Monde Féminine 2023 ? - Tous les ingrédients sont réunis pour y arriver (Rires) ! Le coach est arrivé quelques semaines avant la confirmation de l'accueil de cette Coupe des Nations au Maroc. Il travaille sérieusement sur le projet depuis presque deux ans avec son staff. Il a fait un travail de fond. Il est en contact permanent avec la Ligue nationale du football féminin (LNFF). Il suit de près les joueuses et organise régulièrement en dehors des dates FIFA des stages avec les joueuses marocaines qui sont au Royaume et qui évoluent dans le championnat professionnel. L'objectif étant d'assurer cette concentration et constance dans le travail afin de garder les meilleures de ce groupe et surtout pour qu'on ait ce professionnalisme dans le travail. Donc le travail a été fait du côté de la FRMF, du coach et du staff. Cette édition est ultra importante et historique car c'est la première avec douze équipes qui y participent. C'est aussi la première fois qu'on a quatre tickets pour la Coupe du monde féminine, ce qui veut dire qu'à partir du moment qu'on arrive en demi-finale de la CAN 2022, on est assuré d'aller jouer cette coupe du monde. C'est un grand pas franchi pour le football féminin dans la mesure où le football féminin en Afrique et dans le monde souffre du manque de compétitions. En plus de ces quatre tickets, on a deux tickets supplémentaires pour des matchs barrage. Ainsi, potentiellement, l'Afrique pourrait avoir six équipes participantes à cette coupe du monde.
Les douze équipes qui sont arrivées à ce stade de la compétition sont toutes de très bonnes équipes. - Le Maroc fait partie du Groupe A aux côtés du Burkina Faso, Sénégal et Ouganda. Quel commentaire faites-vous sur cette composition ? - Les douze équipes qui sont arrivées à ce stade de la compétition sont toutes de très bonnes équipes. Si elles sont là c'est qu'il y a une raison derrière. Elles ont réussi à aller au bout des éliminatoires qui n'étaient pas faciles. Je pense qu'il faut surtout se concentrer sur cette première place du groupe A qui est l'objectif de la sélection. En CAN, il n'y a pas de petites équipes. On sait très bien qu'on peut être surpris par n'importe quelle équipe. Il ne faudra sous estimer aucune équipe si on veut viser cette première place du Groupe A. - Quel engouement suscite le football féminin en Afrique actuellement et comment peut-on faire bouger les choses dans le continent et y promouvoir le foot féminin ? - Il y a beaucoup plus d'intérêt pour le football féminin en Afrique depuis quelques années, notamment parce que la FIFA et la CAF ont décidé de faire bouger les choses. Cela a bougé dans de nombreux pays dont le Maroc qui a lancé, depuis 2020, le contrat d'objectif pour le développement du football féminin. Le championnat est professionnalisé depuis deux saisons maintenant. On voit les résultats en termes sportifs également. Les clubs sont beaucoup plus impliqués. Il y a plus d'intérêt au niveau des supportrices et des supporters puisque le championnat est mieux organisé. Il y a un engouement grandissant avec le temps. C'est très encourageant et plaisant à voir. Pour cette Coupe d'Afrique des Nations, on aura beaucoup de monde au stade pour supporter les Lionnes de l'Atlas et toutes les sélections qui auront fait le déplacement et feront tout pour nous donner de bons matchs et du beau jeu. Les Lionnes de l'Atlas ont besoin de leur public pour la CAN 2022. C'est vrai que l'engouement est très grandissant, notamment au Royaume, via les réseaux sociaux, et quand on va au stade le week-end pour des matchs de football féminin, il y a toujours beaucoup de monde. Le public est très divers. Les efforts ont été faits pour atteindre ces objectifs. La route est encore longue pour avoir le meilleur championnat en Afrique et être compétitifs au niveau national et international. Recueillis par Safaa KSAANI