Le cadre juridique règlementant la cybercriminalité se renforce au Maroc. Ce dernier a signé, jeudi à Strasbourg, le deuxième Protocole additionnel à la Convention de Budapest sur la cybercriminalité relatif au renforcement de la coopération et à la divulgation des preuves électroniques. Dans le cadre de la Conférence internationale sur la coopération renforcée et la divulgation des preuves électroniques qui se tient les 12 et 13 mai, le Deuxième Protocole additionnel à la Convention de Budapest sur la cybercriminalité a été ouvert à la signature au Conseil de l'Europe à Strasbourg jeudi. Cette signature intervient après près de quatre ans de négociations et une approbation formelle le 17 novembre 2021.
Visant à compléter l'accord précité, ce protocole a été signé au Conseil de l'Europe par le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi, qui conduit une importante délégation de son ministère, qui prend part à cette conférence, organisée en coopération avec la présidence italienne du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe.
S'exprimant à cette occasion, Ouahbi a souligné l'importance que le Royaume attache à l'exploration d'une nouvelle dimension dans le pouvoir judiciaire, appelant les délégations participant à cette conférence à unir leurs efforts pour la mise en œuvre effective des dispositions du Protocole relatives à la cybersécurité.
"Les changements dans nos sociétés nous obligent en tant que Nations et Etats à reconsidérer de nombreux concepts, a indiqué le ministre, notant que le développement technologique signifie la fin de la perception classique des crimes.
La Convention de Budapest est venue apporter des réponses aux délits informatiques ou les délits commis à l'aide des technologies modernes ou d'Internet qui sont par nature des délits transcontinentaux, et ne reconnaissent pas les frontières géographiques des pays, explique Ouahbi.
Concrètement, l'accord a permis de coordonner la politique pénale des pays signataires en matière de cybercriminalité et de faciliter la coordination entre les différentes autorités nationales de lutte contre la cybercriminalité.
Reconnaissant l'importance de ce problème et la menace croissante de la cybercriminalité dans le monde ainsi que ses répercussions sociales, économiques et psychologiques, et compte tenu de son contexte régional, où les groupes terroristes armés sont actifs en utilisant le cyberespace comme un outil pour promouvoir leurs thèses, le ministre de la Justice a déclaré que le Maroc est entièrement engagé avec les Etats membres de l'Accord.