Plus contagieux que les précédents variants, Omicron se répand de plus en plus au Royaume et la courbe de contaminations est de tendance exponentielle. Se préparant au pic épidémiologique prévu dans les prochains jours, le Maroc renforce son arsenal thérapeutique et insiste sur le respect des mesures restrictives et des gestes barrières. Le nouveau variant, Omicron, est devenu la souche majoritaire au Maroc, en s'accaparant 70% des cas de contaminations, selon les dernières données de la veille génomique. La nouvelle souche détrône désormais le variant Delta qui dominait auparavant. Le nombre de nouvelles contaminations dépasse 7000, chiffre record depuis la troisième vague. Puis, jusqu'à présent, six personnes sont mortes à cause d'Omicron, selon les explications du ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb. Durcissement des mesures de prévention Face à cette propagation du virus, un retour des mesures préventives est mis en avant pour y faire face. Ainsi, la Wilaya de la Région Casablanca- Settat, à titre d'exemple, a publié, vendredi 31 décembre en début de soirée, un communiqué qui incite à la vigilance et qui devrait être suivi par les secteurs concernés. Ce communiqué, qui s'adresse aux administrations publiques, aux collectivités locales et au secteur privé, les exhorte à préconiser le télétravail, qui doit devenir la règle à chaque fois que cela est possible. Cela exclut évidemment le secteur industriel ainsi que les postes en contact avec le public. D'ailleurs, face au rebond inquiétant de la situation, plusieurs établissements scolaires, notamment ceux relevant de l'Agence de l'Enseignement Français à l'Etranger (AEFE) comme le lycée Descartes ou l'école André Malraux, commencent à fermer leurs portes et basculent vers l'enseignement à distance. Lors d'une conférence de presse tenue, jeudi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a expliqué que le protocole de fermeture des écoles est «clair» : en cas de détection de 3 cas positifs dans une classe, les autorités compétentes procèdent à la fermeture de la classe. Si un nombre supérieur à trois est comptabilisé, la fermeture de l'établissement s'impose. Monulpavir: une approche anticipative complémentaire Face à cette situation de plus en plus inquiétante, le Maroc a franchi une nouvelle étape dans la lutte contre la pandémie. Après avoir lancé la campagne de vaccination, le pays va pouvoir entamer le traitement thérapeutique des patients atteints du Covid-19. Le Royaume a reçu la première livraison du Monulpavir, médicament anti-Covid-19, développé par le laboratoire américain, "Merck". Le nouvel arrivage a été réceptionné jeudi dernier, nous confirme une source sûre, contactée par nos soins, qui nous a précisé que le lot reçu contient 13.000 boîtes. « Le Maroc s'est alors démarqué par son approche anticipative et proactive en se classant parmi les premiers pays à avoir autorisé le nouveau médicament anti-Covid «Monulpavir», a affirmé, samedi, le médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi. En effet, ce traitement antiviral a été livré au Maroc après avoir été validé par les autorités sanitaires. La Direction des médicaments et de la pharmacie (DMP) a donné l'autorisation de mise en marché après avoir reçu l'aval du Comité scientifique. Selon la Cheffe de la Direction du Médicament et de la Pharmacie au ministère de la Santé, Bouchra Maddah, «Monulpavir» a été d'ores et déjà inclus dans le protocole thérapeutique après avoir été approuvé par le Comité scientifique, mardi dernier. Rappelons que le « Monulpavir » est un traitement antiviral pris par voie orale. Selon les résultats des essais cliniques, il s'est avéré qu'il réduit de 30% à 50% le risque des formes graves qui nécessitent une hospitalisation et de facto le risque des décès. Mettant l'accent sur l'importance de ces antiviraux dans la lutte contre la Covid-19, Hamdi a confié qu'ils restent toujours loin d'être une solution magique. «Aussi simples à prendre soientils, aussi efficaces soient-ils, ces médicaments ne peuvent en aucun cas remplacer la vaccination. La vaccination à trois doses protège contre l'infection et plus de 90% contre l'hospitalisation et les formes graves. Les vaccins sont beaucoup moins chers que ces médicaments et peuvent être donnés à pratiquement tout le monde en prévention sans contraintes de délai de cinq jours ou d'accès aux tests», a-t-il expliqué.