Face à une crise sans précédent, le secteur du tourisme est appelé à résister. La ministre de tutelle Fatima-Zahra Ammor a promis un vaste plan de soutien au secteur sinistré, après la levée des restrictions de voyage. Détails. Durement touchés par la crise sanitaire qui semble durer plus longtemps que prévu, les professionnels du secteur touristique sont en perte de visibilité sur leur avenir, d'autant que l'interdiction des fêtes de fin d'année et la prolongation de la fermeture des frontières aériennes a tué tout espoir pour les hôteliers qui espéraient remplir leurs suites pendant le Réveillon. Ces derniers s'impatientaient d'entendre la réaction officielle de la ministre de tutelle Fatima-Zahra Ammor qui s'est rendue, lundi, au Parlement pour répondre aux questions des députés sur le sort du secteur touristique. Sauver le secteur : des mesures urgentes s'imposent Interrogée sur les mesures que compte prendre son département pour sauver le secteur d'une crise sans précédent, la ministre a annoncé que de nouvelles mesures de soutien sont en cours de préparation, en concertation avec les représentants du tourisme. Parmi les mesures envisagées, la facilitation d'accès au financement bancaire. Il s'agit de l'une des revendications de la Confédération nationale du Tourisme (CNT) qui demande le redéploiement des crédits Daman Oxygène et des crédits à long terme avec possibilité de remboursement à partir du 12ème mois après la levée des restrictions de voyage. Ces conditions demeurent discutables et le gouvernement n'a pas encore donné un avis définitif. La ministre a rappelé que le gouvernement a prolongé l'octroi des indemnités Covid-19 aux salariés du secteur, inscrits dans la CNSS, jusqu'à la fin de décembre 2021 après la fin du contrat programme, ceci inclut les employés des hôtels, les guides touristiques, les professionnels du transport touristique, les agences de voyage et les entreprises qui ont des contrats avec les sociétés touristiques. Compte tenu de l'apparition du variant Omicron et les restrictions qu'il a occasionnées de par le monde, le gouvernement n'a que le choix d'amoindrir les dégâts des restrictions puisqu'il est difficile d'imaginer une relance de l'activité du secteur dans le court terme. La ministre s'est projetée dans la période post-covid-19, promettant un programme de promotion de la destination Maroc en collaboration avec les sociétés de voyages internationales, les compagnies aériennes et les grandes plateformes numériques. Ce programme est préparé par le Conseil national du Tourisme et vise à attirer les touristes étrangers dès la levée des restrictions. Le ministère de tutelle parie également sur le tourisme interne qui procure 30% des nuitées. Encore faut-il que l'offre touristique soit adaptée au pouvoir d'achat des citoyens puisqu'une grande partie des hôtels demeurent inaccessibles pour la classe moyenne. Transporteurs touristiques : vers la fin du calvaire Attendre jusqu'à la fin de la pandémie n'est pas de nature à rassurer les professionnels du tourisme qui exigent des solutions immédiates, des députés ont plaidé pour un "Plan Marshall" destiné à redonner une bouffée d'oxygène aux sociétés dont une grande partie est confrontée aux difficultés financières à l'instar de celles qui opèrent dans le transport touristique. Sur ce point, la ministre a laissé entrevoir une lueur d'espoir en ce qui concerne le report du paiement des crédits leasing. Les transporteurs touristiques réclament, depuis des mois, le report des échéances bancaires après la chute drastique de leur activité. Le gouvernement tente une médiation entre les représentants du secteur et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) afin de parvenir à un accord.