Le montant de subventions prévisionnel agricole pour 2022 est environ de 4,49 milliards de dirhams pour un investissement global de 9,2 milliards de dirhams. C'est dans ce cadre que l'agrégation agricole, considérée comme un partenariat gagnant-gagnant, trouve tout son fondement. Il s'agit de la mise en place du nouveau dispositif réglementaire. C'est une campagne agricole 2021-2022 qui s'annonce sous de bons auspices, selon le Département en charge du secteur. Un contexte cimenté par le programme national de semis direct de 50000 ha programmés au titre de l'actuelle saison répartis sur les régions de Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Beni Mellal-Khénifra. Faut-il rappeler qu'avec ce programme, le ministère consacre son orientation vers une agriculture durable conformément aux dispositions de la nouvelle stratégie Génération Green 2020-2030. À l'horizon 2030, l'objectif du programme national de promotion du semis direct est d'atteindre progressivement 1 million d'hectares de céréales en semis direct, partant d'une superficie de moins de 30000 ha actuellement. L'objectif est de faire face au déficit hydrique auquel le Maroc est de plus en plus confronté. C'est à juste raison, d'ailleurs,que des mesures d'accompagnement ont été mises en place dont entre autres, la poursuite de l'encouragement de l'investissement dans le secteur agricole à travers l'octroi d'incitations dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA). En outre, le montant de subventions prévisionnel pour 2022 est de près de 4,49 milliards de dirhams pour un investissement global de 9,2 milliards de dirhams. Sans oublier qu'une enveloppe financière de 8 milliards de dirhams a été dédiée au financement de l'actuelle campagne contre 4 milliards lors des campagnes précédentes. Application de la loi C'est dans ce cadre que l'agrégation agricole, considérée comme un partenariat gagnant-gagnant, trouve tout son fondement. Il s'agit de la mise en place du nouveau dispositif réglementaire. Les deux nouveaux arrêtés d'application de la loi 04-12 sur l'agrégation agricole relatifs aux modalités d'approbation et d'octroi des subventions aux projets d'agrégation viennent d'être publiés au Bulletin Officiel n°6990 du 27 mai 2021. Ces arrêtés apportent quelques modifications à la loi et permettent d'améliorer les points susceptibles de ralentir la mise en place de nouveaux projets d'agrégation dans les différentes filières agricoles. L'objectif des modifications apportées est de « simplifier et assouplir les procédures d'approbation des projets d'agrégation et d'octroi des subventions de l'Etat liées à l'agrégation ». Elles portent notamment sur la révision des critères et normes d'éligibilité, l'intégration de nouveaux modèles d'agrégation et de nouvelles filières et la mise en place d'un taux préférentiel pour les subventions octroyées au matériel d'élevage au même titre que pour l'aménagement hydro-agricole et le matériel agricole. A ce sujet, l'Agence pour le Développement Agricole (ADA) que le secteur agricole marocain dispose à son actif de véritables modèles réussis de l'agrégation agricole.Il s'agit notamment des modèles de développement intégré de la filière tomate primeur dans la région de Souss-Massa-Draa autour d'un pôle primeur intégré (intrants, conseil, conditionnement, logistique), de développement spectaculaire et rapide dans la région du nord de la filière des fruits rouges (frais, surgelés) destiné au marché européen, ou encore celui de mise en place d'une filière nationale de lait autour de centres de collecte assurant l'intégration avec les unités industrielles de transformation de lait. Chaine de valeur Pour l'ADA, l'agrégation agricole est devenue un mode d'organisation privilégié du Plan Maroc Vert (PMV) et ce, pour plusieurs raisons, entre autres, sa capacité d'améliorer la relation entre le marché, l'amont productif et toute la chaine de valeur, grâce aux compétences de l'agrégateur en matière de connaissance des marchés, et au lien logistique à coût compétitif. Autrement dit, l'agrégation agricole permet pour l'agrégateur d'accéder à une large assiette foncière sans mobilisation de capitaux, de sécuriser une base plus large d'approvisionnement pour ses unités agro-industrielles avec des volumes plus réguliers et de meilleure qualité et de développer ses capacités commerciales pour conquérir de nouveaux marchés. Quant à l'agriculteur, ce mode d'organisation lui permet de mieux valoriser la production à travers l'amélioration de sa qualité, d'acquérir de nouvelles compétences et de nouvelles technologies, d'accéder à des intrants plus performants et d'avoir accès à des moyens de financement plus adaptés. Pour le ministère, l'agrégation contribue à l'attraction de nouveaux investissements et au développement de pôles de croissance autour de projets d'agrégation agricole, outre la création de la richesse et de l'emploi en milieu rural et le renforcement du tissu d'acteurs dans le secteur agricole. Sur le plan juridique, c'est la loi n°04-12 sur l'agrégation agricole qui définit les concepts liés à ce mode. Cette loi stipule ainsi que l'agrégation agricole est fondée sur le regroupement volontaire d'agriculteurs agrégés autour d'un agrégateur pour la réalisation d'un projet agricole, en vue notamment d'organiser la production agricole, de mutualiser les moyens de cette production, de faciliter l'accès au financement et aux systèmes d'assurance et améliorer les conditions de mise en marché des produits agricoles. Wolondouka SIDIBE
A propos du PVM Lancé en 2008, le Plan Maroc Vert (PMV) est une stratégie nationale de développement agricole qui vise à accorder au secteur agricole une dynamique d'évolution harmonieuse, équilibrée et évolutive qui tienne compte de ses spécificités, à exploiter les marges de progrès et valoriser au mieux les potentialités, à faire face aux nouveaux enjeux tout en préservant les équilibres sociaux et économiques et à accompagner la profonde mutation que connaît le système agro-alimentaire mondial. La mobilisation de l'investissement au profit du secteur agricole est au coeur de la stratégie. Entre 2008 et 2018, le PMV a pu drainer un investissement de 104 milliards de DHS dont 40% d'investissement public et 60% d'investissement privé. Dans ce cadre, les incitations de l'Etat à travers le Fonds de Développement Agricole pour l'encouragement de l'investissement dans le secteur agricole ont augmenté de 112%, et chaque Dirham de soutien octroyé a engendré 2,85 DHS d'investissement. Sur le plan économique, le PIBA a connu une augmentation annuelle de 5,25% contre 3,8% pour les autres secteurs permettant de créer ainsi une valeur ajoutée supplémentaire de 47 milliards de DHS.