L'exportation des agrumes enregistre des indices prometteurs, et ce malgré la crise relative au Covid-19, qui a engendré une hausse des coûts de transport. Le volume d''export en agrumes a augmenté, jusqu'au mois de novembre, de 11.000 tonnes par rapport à celui réalisé à la même période de la campagne 2020-2021, soit 104.000 tonnes contre 93.000, et ce selon l'interprofession de la filière agrumicole. Quant aux prix, ils sont jugés satisfaisants, voire intéressants vu qu'ils compensent quelque peu le manque à gagner résultant des frais d'approche et des intrants utilisés par la logistique. Pour l'instant, aucune indication de la part de l'organisme en charge de la coordination n'informe sur la répartition des sorties par destinations et variétés, toutefois la grande partie est constituée de la clémentine et débarquera sur les marchés de l'Union européenne, actuellement en baisse de l'offre de la concurrence. Tenant compte de l'accélération des expéditions attendue dès la fin de ce mois et de l'indisponibilité et cherté du transport maritime, il reste à savoir à quel point cette conjoncture serait favorable, notamment pour les petits et moyens exportateurs. A ce propos, le président de Maroc-Citrus a déclaré à nos confrères de Medias24 qu' « il n'est pas possible de desservir ce marché ni probablement celui des pays du Golfe », précisant que cela va se traduire par un manque à exporter de l'ordre de 15% du volume global. Pour ce qui est du marché russe, qui absorbe habituellement 35% des exportations d'agrumes marocains, il est envisagé le recours aux bateaux frigorifiques conventionnels par palettisation. Ceci dit, et afin d'éviter une perte des parts de marchés et probablement un effondrement des exportations, le chef de file de la filière agrumicole avait plaidé pour un plan de sauvegarde, assorti d'une aide financière compensant la hausse des coûts logistiques. Les agrumes en chiffres Les chiffres de la campagne 2021-2022 restent, pour le moment, performants. La production devrait, selon Medias24, s'élever à 2,5 millions de tonnes dont 650.000 tonnes destinées à l'exportation. Si les perturbations liées au transport sont quelque peu jugulées, l'interprofession table sur un volume export de petits fruits de l'ordre de 520.000 tonnes. Pour ce qui est des oranges, il est prévu d'expédier 130.000 tonnes sur une production totale de 1,72 million de tonnes. Dans le détail, les exportations de Clémentine et la Nadorcott devraient totaliser, à parts égales, 460.000 tonnes. L'entrée massive en production de la Nadorcott atteindrait cette année un volume tout venant de l'ordre de 280.000 tonnes dont 230.000 destinées à l'exportation. La Nour, troisième variété des petits fruits, réaliserait un export global de 70.000 tonnes. Au total, les exportations d'agrumes devraient s'établir cette campagne à 650.000 tonnes dont 520.000 de petits fruits et 130.000 tonnes d'oranges. Ce dernier volume étant très faible par rapport à la production qui dépasse 1,7 million de tonnes en 2021-2022. Alors qu'il y a moins de deux décennies, le Maroc exportait plus de 300.000 tonnes d'orange et 150.000 tonnes sous forme de concentré et de jus. Pour les professionnels, la situation de la concurrence, souvent subventionnée, sur les marchés européens des origines turque et égyptienne avait favorisé les petits fruits, aussi bien en ce qui concerne les nouvelles plantations que les exportations.