Après des mois d'attente et de suspense ponctués de teasers et d'effets d'annonce aussi ridicules les uns que les autres, le régime des généraux vient de vider son sac en dévoilant les supposées preuves de l'implication du Maroc dans le non moins supposé complot international visant la déstabilisation de l'Algérie. Il s'agit d'une fiction aux standards soviétiques, mettant en scène une poignée de malheureux dont un très âgé, que la post-prod surannée du DRS a essayé de dépeindre, moyennant moult artifices, effets sonores et visuels très vintage, comme de redoutables terroristes du Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie (MAK) à la solde des services de renseignement marocain et israélien. Le coup de filet qui aurait permis de rafler la bande serait le fruit d'un pointilleux travail de pistage et d'investigation sur Facebook, où les concernés réunis en groupe s'activaient depuis 2014 pour ourdir leurs plans maléfiques financés et outillés par le Maroc et Israël. Le procédé, complètement désuet, rappelle les images irréelles de l'assaut fictif des milices du Polisario sur le mur marocain de sécurité, au lendemain de la libération du passage d'El Guerguarate par les FAR et la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes, également diffusées sur la chaîne publique algérienne comme un reportage sur l'héroïsme des séparatistes. Cette fiction, dont la diffusion intervient quelques jours après la sortie médiatique du président algérien Abdelmajid Tebboune où il avait brandi la menace d'une guerre contre le Maroc, dans des termes à peine voilés, invoquant pour justifier ses menaces des preuves réelles et déterminantes sur les manoeuvres malveillantes du Royaume contre son pays, confirme la vacuité des accusations algériennes. Elle en dit long sur l'état de confusion d'un régime algérien hagard et de plus en plus imprévisible, qu'on espère juste en proie à une crise de sénilité ou de delirium tremens. Majd EL ATOUABI