Sa Majesté le Roi Mohammed VI a profité du traditionnel discours tenu à l'occasion du démarrage de la session parlementaire, pour saluer la résilience du Royaume face à la crise du Covid et mettre en exergue les priorités du nouveau gouvernement. Le traditionnel discours Royal tenu à l'occasion de la rentrée parlementaire le vendredi 08 octobre a signifié le démarrage de la première session de la 11ème législature, qui coïncide cette année avec un renouvellement du paysage politique à tous les niveaux, depuis le Parlement jusqu'aux collectivités territoriales. Ainsi ça a été l'occasion pour le Souverain de mettre l'accent sur certains des chantiers prioritaires pour la nouvelle équipe gouvernementale. Résilience face à la pandémie Lors de cette allocution, Sa Majesté le Roi a souligné le défi que représentent pour le Royaume la préservation et le renforcement de sa souveraineté, notamment dans une conjoncture délicate marquée par les contrecoups du Covid. « La crise pandémique a révélé le retour en force du thème de la Souveraineté. Qu'elle soit sanitaire, énergétique, industrielle, alimentaire ou autre, sa préservation est devenue l'enjeu d'une véritable compétition qui suscite des réactions fébriles chez certains », a précisé le Souverain. Le Royaume a en effet réussi à maintenir un approvisionnement en matière de produits de base « normal et suffisant de ses marchés », depuis le déclenchement de la pandémie, là où des pays voisins ont enregistré de sérieuses difficultés en la matière. Les premiers mois de la pandémie ont, pour rappel, vu des pays occidentaux traverser des pénuries en approvisionnement en masques et autres produits sanitaires. Le Royaume a, de son côté, réussi à redéployer avec succès une partie de son industrie vers la production de ces produits en les proposant au marché local à des prix abordables, jusqu'à décrocher des contrats à l'international ! Le plan de vaccination fait également partie des réussites saluées par le Souverain, qui a rappelé qu'en assurant « la gratuité du vaccin, en dépit du coût qui se chiffre en milliards, l'Etat s'est acquitté de son devoir, veillant à ce que les besoins fondamentaux des citoyens soient satisfaits et que la période de crise soit la moins pénible possible ».
«Nous appelons à la création d'un dispositif national intégré ayant pour objet la réserve stratégique de produits de première nécessité, notamment alimentaires, sanitaires et énergétiques». SM le Roi Les priorités de l'équipe Akhannouch
Pour poursuivre cette dynamique et consolider la sécurité stratégique du pays, Sa Majesté a appelé « à la création d'un dispositif national intégré ayant pour objet la réserve stratégique de produits de première nécessité, notamment alimentaires, sanitaires et énergétiques et à la mise à jour continue des besoins nationaux en la matière ». Un chantier qui devrait ainsi faire partie des priorités du nouveau gouvernement. Le discours Royal a aussi offert une ébauche de la première loi de finances, qui aura pour priorité de mobiliser les ressources financières nécessaires à la mise en place de projets structurants à l'image de la généralisation de la protection sociale. Ce chantier reste tributaire de la montée en régime du système de santé public... En effet, l'un des principaux enseignements de la crise du Covid est la nécessité de disposer d'un Etat et de services publics forts et résilients, capables d'absorber les chocs inhérents à ce genre de crises, là où le secteur privé, dont la nature du financement reste conditionnée à retour sur investissement, ne peut se substituer au pôle public, inclusif de nature.
« Tous ces indicateurs, Dieu soit loué, portent à l'optimisme et à l'espoir, renforçant la confiance des citoyens et des ménages et stimulant l'esprit d'initiative chez les opérateurs économiques et les investisseurs »
Au chantier de la Santé s'ajoutent la réforme fiscale, la refonte des entreprises et établissements publics, ou encore la mise en place d'une charte compétitive de l'investissement. Des réformes appelées à introduire « plus de cohérence, de complémentarité et d'harmonie entre les politiques publiques et à en suivre la mise en oeuvre ». Cette nouvelle mandature aura également la lourde responsabilité de mettre sur les rails les recommandations du Nouveau Modèle de Développement dont l'horizon des objectifs est fixé pour 2035. Le gouvernement Akhannouch devra ainsi démarrer par une refonte substantielle du Haut-Commissariat au Plan « dans la perspective d'en faire un mécanisme d'aide à la coordination stratégique des politiques de développement et d'accompagnement de la mise en oeuvre du modèle de développement. Pour cela, l'action de cette institution doit être adossée à des normes rigoureuses et à des outils modernes de suivi et d'évaluation », a souligné Sa Majesté le Roi, lors de son allocution.
« Nous appelons à une refonte substantielle du HCP dans la perspective d'en faire un mécanisme d'aide à la coordination stratégique des politiques de développement et d'accompagnement de la mise en oeuvre du modèle de développement. » Un pôle istiqlalien complémentaire D'ailleurs, l'Istiqlal, via ses quatre ministres et la qualité de leurs portefeuilles, devrait avoir un rôle prépondérant dans cet effort. Le parti est ainsi représenté par Nizar Baraka (SG) comme ministre de l'Equipement et de l'Eau, Ryad Mezzour au ministère de l'Industrie et du Commerce, Mohamed Abdeljalil au département des Transports et de la Logistique et Aawatif Hayar nommée à la tête du ministère de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille. Le pôle istiqlalien se démarque ainsi par une forte complémentarité entre leurs sphères d'influences, qui sont en harmonie avec le programme électoral du parti de la Balance. Désenclavement des zones isolées et frontalières, application de la priorité nationale dans l'attribution des marchés publics, accompagnement de la transition énergétique des entreprises, activation du Small Business Act en faveur des TPME, conclusion de contrats de développement à l'export, élaboration d'un programme national de transfert des activités informelles vers le secteur formel sur une période de 3 ans, élaboration d'un plan national de l'eau, restructuration du système de gouvernance de l'eau ou encore l'élaboration d'un plan d'action pour l'inclusion effective des personnes en situation de handicap dans le marché du travail...Tant d'engagements pris par l'Istiqal lors de la campagne électorale qui pourront être mis en oeuvre dans un avenir proche. A. A. Passation de pouvoirs Démarrage sur les chapeaux de roues
« Le Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch, présidera lundi 4 Rabii Ier 1443 (11 octobre 2021) à 11h un Conseil de gouvernement, qui sera consacré à la présentation du projet du programme gouvernemental », fait savoir, samedi, un communiqué de la Primature. Le nouveau Chef du gouvernement semble décidé à démarrer sa mandature sur les chapeaux de roue. En effet, le nouveau gouvernement aura la lourde tâche de démarrer la mise en place effective du Nouveau Modèle de Développement dont la finalisation a été fixée à l'horizon 2035. En clair, ce nouvel Exécutif devra avoir finaliser le tiers de ce chantier à la fin de son mandat. Un défi qui devrait être facilité par le contrôle exercé par la coalition gouvernementale sur l'ensemble du paysage politique du Royaume. Disposant d'une majorité au niveau des deux Chambres du Parlement, des Conseils régionaux, des collectivités locales jusqu'aux Conseils des grandes villes du Royaume, le trio RNI-PAM-Istiqlal pourra projeter et décliner son programme gouvernemental tant au niveau local que national, sans craindre de blocage législatif.
Economie Le défi du maintien de la croissance
Autre priorité fixée par le Souverain, la relance économique : « Grâce aux mesures adoptées sous Notre impulsion, il est attendu qu'en 2021, le Maroc, si Dieu le veut, réalise un taux de croissance supérieur à 5,5%, ce qui constitue une performance inégalée depuis des années et compte parmi les plus élevées à l'échelle régionale et continentale. Cette année, il est également prévu que le secteur primaire enregistre un taux remarquable de plus de 17%, grâce aux efforts de modernisation de la filière et aux bons résultats de la campagne agricole ». Sa Majesté n'a pas manqué de relever que « la confiance placée dans notre pays et dans le dynamisme de son économie se confirme et se consolide, comme l'atteste la hausse, jusqu'au mois d'août dernier, des investissements directs étrangers estimée à 16%, et l'augmentation des transferts des MRE qui a atteint environ 46% à la même période ». Des résultats positifs qui ont permis au Royaume de maîtriser son taux d'inflation à hauteur de 1% et de disposer de réserves de changes équivalentes à 7 mois d'importations. « Tous ces indicateurs, Dieu soit loué, portent à l'optimisme et à l'espoir, renforçant la confiance des citoyens et des ménages et stimulant l'esprit d'initiative chez les opérateurs économiques et les investisseurs. De son côté, l'Etat poursuivra cet effort national, notamment à travers l'investissement public, l'appui apporté aux entreprises et l'adoption de mesures incitatives en leur faveur », a souligné le Souverain lors de son allocution.