Des vaccins disponibles mais qui ne sont pas envoyés aux pays pauvres. Une situation inacceptable pour le directeur de la Banque mondiale De passage à Bruxelles pour parler, entre autres sujets, de l'accès aux vaccins contre le Covid-19, Axel van Trotsenburg, Directeur général des opérations de la Banque mondiale, n'a pas été avec le dos de la cuillère pour stigmatiser la situation inique de la répartition des vaccins anti-Covid dans le monde. Dans une interview accordée au The Global Conversation, et rapportée par Euronews, ce dernier a mis l'accent sur la situation préoccupante pour la BM concernant les pays les plus pauvres, et en particulier l'Afrique, qui ont été délaissés au point que presque la totalité des populations en Afrique restent encore sans vaccins. « Moins de 2% de sa population est totalement vaccinée. Pour nous, c'est inacceptable. L'objectif fixé par l'Union africaine est de vacciner 40% de la population d'ici la fin de l'année. Concentrons-nous sur cet objectif. L'un des problèmes est l'accès aux vaccins », a souligné Van Trotsenburg. A une question relative aux 200 millions de vaccins de l'initiative Covax pour les pays pauvres et promis dans le discours sur l'état de l'Union de la présidente de la Commission européenne il y a une semaine, le patron de la banque mondiale n'a pas caché sa déception tant que le problème réside dans la manière dont l'Afrique pourra disposer d'une plus grande capacité de production. « Il y a des questions à résoudre sur la manière d'y parvenir : il y a les brevets, les droits de propriété intellectuelle, les possibilités d'importation ou les restrictions à l'exportation imposées par les pays industrialisés qui peuvent représenter des contraintes. Toutes ces choses doivent être discutées et réglées, mais c'est un problème à moyen terme. » Des doses disponibles de vaccins qui ne sont pas envoyés aux pays pauvres Selon le directeur de la Banque Mondiale, le plus urgent est qu'il faut obtenir des vaccins dès maintenant et ensuite, voir comment pourrait-on aider les pays à bas revenu à « renforcer leurs systèmes de santé de manière générale et leur donner la possibilité de disposer de leur propre capacité de production » Ainsi a-til ajouté : « Nous devons nous attaquer en premier à l'accès aux vaccins des pays les plus pauvres ». Reste la question du conflit d'intérêt et le dilemme pour les gouvernements des pays riches de faire passer une loi qui priorise la perspective humaniste sur celle du « profit pour le profit ». Ces derniers, y compris l'Union européenne, bloquent une proposition de l'OMC à même de permettre de passer outre les monopoles détenus par les groupes pharmaceutiques pour augmenter la production, donner accès à ces vaccins qui sauvent des vies et garantir l'approvisionnement des pays pauvres. Selo Axel van Trotsenburg : « Chaque pays a ses propres intérêts. Je crois qu'à l'heure actuelle, nous pouvons discuter de tellement de sujets sur les vaccins que nous pourrions potentiellement perdre de vue ce qui importe aujourd'hui, à savoir l'accès à ces vaccins. Aujourd'hui, il y a des vaccins et des doses disponibles qui ne sont pas envoyés aux pays les plus pauvres. Et notre objectif est de nous attaquer à cela en premier. Nous estimons que nous devons examiner les autres questions dans un deuxième temps. Si l'on discutait de tout en même temps lors des négociations internationales, au final, tout prendrait du retard. Et finalement, nous n'arriverions pas à fournir aux populations africaines, les vaccins dont elles ont désespéramment besoin ».
Le variant Delta, le plus préoccupant des variants Le variant « préoccupant » Delta, présent dans 185 pays, a largement pris la place des trois autres variants « préoccupants », Alpha, Bêta et Gamma, qui représentent désormais chacun moins de 1% des cas séquencés, a déclaré mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Tous les virus, y compris le SARS-CoV-2 responsable du Covid-19, mutent avec le temps. L'apparition, fin 2020, de variants qui présentaient un risque accru pour la santé publique mondiale a conduit l'OMS à caractériser des variants « à suivre » et d'autres comme « préoccupants », afin de hiérarchiser les activités de surveillance et de recherche au niveau mondial. « Le virus prédominant qui circule actuellement est le variant Delta », a déclaré la directrice de l'équipe technique Covid- 19 à l'OMS, Maria Van Kerkhove, lors d'une séance de questions/réponses sur les réseaux sociaux. Les trois autres variants préoccupants – Alpha, Bêta et Gamma – représentent ainsi chacun moins de 1% des séquences actuellement disponibles, selon l'OMS. « Ce virus est devenu plus fort, il est plus transmissible et il est en train de concurrencer, de remplacer les autres virus qui circulent », a-t-elle ajouté, en précisant qu'il avait été signalé dans 185 pays. L'OMS a décidé de nommer les variants « à suivre » ou « préoccupants » à l'aide de lettres de l'alphabet grec, afin d'éviter toute stigmatisation d'un pays en particulier et de permettre au grand public de prononcer les noms plus facilement. Actuellement, l'OMS considère que quatre variants sont « préoccupants ». L'organisation considérait par ailleurs jusqu'à présent que cinq autres variants (Êta, Iota, Kappa, Lambda et Mu) étaient « à suivre ». Mais trois d'entre eux – Êta, Iota, Kappa – viennent d'être déclassés, a annoncé Maria Van Kerkhove.