Près de 550.000 déplacés à l'intérieur du pays. Des milliers de personnes dans des camps de fortune et vivent dans des conditions sanitaires déplorables et une "situation chaotique". La crise afghane a fait quelque 550.000 de déplacés à l'intérieur du pays. Des milliers de personnes ont afflué vers la capitale afghane où des camps de fortune se multiplient, dans des conditions sanitaires déplorables. Sur le terrain, les organisations humanitaires internationales, démunies, alertent sur une "situation chaotique" et sur les risques croissants de famine. "14 millions de personnes en Afghanistan ont du mal à mettre de la nourriture sur leur table aujourd'hui", affirme John Aylieff, directeur régional du Programme Alimentaire Mondial (PAM). "Le prix du blé a augmenté de 25% ces derniers mois et avec la situation économique, la difficulté de gagner sa vie et la tourmente dans laquelle le pays se retrouve, il est très difficile de voir un avenir pour ce peuple, un avenir avec une sécurité alimentaire, un avenir sans enfants mal nourris". Un Afghan sur trois menacé de famine Selon l'organisation, près de 14 millions de personnes sont menacées par la famine, sur une population afghane totale estimée à près de 39 millions de personnes, et la situation humanitaire dans le pays va s'aggraver. "C'est une véritable tempête qui couve du fait des conséquences combinées de plusieurs années de sécheresse, du conflit et de la dégradation de la situation économique, aggravées par l'épidémie de Covid-19", a déclaré à Doha le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, David Beasley. Le directeur adjoint du PAM pour l'Afghanistan dirige quant à lui une équipe de 450 personnes en Afghanistan qui a réussi à fournir de la nourriture à 80.000 personnes depuis la chute de Kaboul et espère nourrir un total de 13,9 millions cette année mais il redoute l'arrêt des financements internationaux. "En même temps que le retrait de la communauté internationale d'Afghanistan, nous allons être confrontés aux arrêts des financements du pays", explique Andrew Patterson, le directeur adjoint du PAM pour l'Afghanistan. "Nous avons besoin de 200 millions de dollars. Si l'aide est gelée pour tout l'Afghanistan, y compris les opérations humanitaires, ce sera une catastrophe pour le peuple afghan". Les enfants, premières victimes Avant que les talibans ne prennent le pouvoir au début du mois, l'Afghanistan était un pays pauvre, ou des milliers d'enfants afghans survivaient déjà grâce à l'aide humanitaire. Aujourd'hui, les enfants sont les principales victimes de la crise, déplore Sam Mort, Cheffe de la communication de l'UNICEF Afghanistan : "L'Afghanistan est un pays en crise, et ceux qui sont le moins responsables paient le prix le plus élevé. Dix millions d'enfants ont désespérément besoin d'une aide humanitaire. Et sans action immédiate, environ un million d'enfants souffriront de malnutrition sévère et pourraient en mourir d'ici la fin de l'année". Pénurie de matériel médical en vue Autre conséquence de la crise, ce pays fera bientôt face à une autre pénurie : celle du matériel médical. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti mardi qu'elle ne disposait de suffisamment de fournitures médicales que pour tenir "une semaine". "L'OMS n'a plus de fournitures dans le pays que pour une semaine", a déclaré Ahmed al-Mandhari, chef de la région Méditerranée orientale de l'OMS. "Hier, 70 pour cent de ces fournitures ont été distribuées aux établissements de santé", a-t-il ajouté. 500 tonnes de médicaments et de fournitures stockées à Dubaï n'ont pas pu être livrées en raison des évacuations chaotiques à l'aéroport de Kaboul, qui empêchent les vols commerciaux. L'OMS et l'UNICEF ont appelé conjointement à "la mise en place immédiate d'un pont aérien humanitaire fiable et robuste pour envoyer des fournitures".
Le départ américain a surarmé les talibans
Les talibans ont récupéré tout un arsenal suite au retrait de l'armée américaine d'Afghanistan, notamment plus de 100 systèmes sol-air portatifs, a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Le matériel de guerre abandonné par les forces américaines en Afghanistan représente des risques pour d'autres pays, puisque les talibans possèdent désormais des centaines d'armes de précision, de blindés et d'avions, estime le ministre russe de la Défense. «La menace principale est le fait que les talibans ont mis la main sur une quantité énorme d'armes. [...]. Rien que le nombre de leurs systèmes sol-air portatifs est supérieur à 100», a indiqué Choïgou à la presse. Ils possèdent en outre «des centaines d'armes d'artillerie, des centaines de blindés, des avions et des hélicoptères», a-t-il ajouté. Cela représente un danger pour d'autres pays, tout comme le problème des réfugiés et le trafic de drogue, a noté le ministre.