L'économie nationale se serait redressée de 12,6% au deuxième trimestre 2021, en glissement annuel, et parallèlement la croissance des prix à la consommation se serait nettement accélérée s'établissant à 1,7%, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Cette évolution aurait été favorisée par un accroissement de 19,3% de la valeur ajoutée agricole et un rebond de 11,7% de la valeur ajoutée non-agricole, attribuable, en partie, à l'effet de l'ajustement de base lié au confinement sanitaire durant le deuxième trimestre de 2020, indique le HCP qui vient de rendre public son point de conjoncture du T2-2021 et perspectives pour le T3-2021. Les branches tertiaires auraient contribué pour 5,3 points à l'évolution du PIB, au lieu de -1,4 point un trimestre auparavant, portée par la bonne orientation des activités de commerce, de transport et de restauration, relève la même source. La croissance des activités secondaires se serait, pour sa part, accélérée, portant sa contribution à la croissance du PIB à 3,5 points, au lieu de 0,5 point un trimestre auparavant. La valeur ajoutée industrielle aurait crû de 22,8%, après 1,6% un trimestre auparavant, tirée par le redressement de la plupart des branches manufacturières. Les activités de la construction se seraient, pour leur part, redressées, après avoir quasiment stagné au premier trimestre 2021, marquant une hausse de 9,6%, dans un contexte d'amélioration des transactions immobilières. Le secteur minier, entre recrudescence et accroissement La valeur ajoutée minière aurait, en revanche, ralenti au deuxième trimestre 2021, affichant une hausse de 1,2% en variation annuelle, après avoir progressé de 5,2% un trimestre auparavant. La décélération des exportations du phosphate brut, confrontées à une forte concurrence asiatique, aurait été amortie par la résilience de la demande des industries chimiques locales. L'envolée des cours internationaux du souffre et de l'ammoniac se serait bien traduite par une hausse des coûts de production des industries de transformation locale, mais leur activité se serait renforcée de 4,2% en variation annuelle, grâce notamment à l'affermissement des exportations des dérivés du phosphate destinées aux pays africains et de l'Amérique Latine. Dans ce contexte, la production des minerais non-métalliques se serait accrue de 3,1% au deuxième trimestre 2021, alors que celle des métaux aurait affiché une hausse de 3,6%, dans le sillage de la poursuite du redressement des cours internationaux du zinc, du cuivre et du plomb. La croissance économique est soutenue par l'activité agricole Par ailleurs, le HCP fait savoir que l'activité agricole aurait conservé son dynamisme amorcé au début de l'année 2021, affichant une progression de 19,3% au T2-2021. Les conditions climatiques printanières auraient été favorables à des rendements supérieurs à la moyenne quinquennale pour la plupart des cultures, notamment les céréales dont la production aurait dépassé 98 millions de quintaux (Mqx), profitant d'une augmentation de rendement de 13,4 qx /ha, en moyenne, par rapport à 2020. La croissance des autres productions végétales se serait, également, accélérée particulièrement dans les zones du Sais et du moyen Atlas, sur fond d'une réduction des coûts d'irrigation et d'une valorisation industrielle plus soutenue des cultures maraîchères et fruitières. Dans les filières animales, la valorisation industrielle serait restée relativement modérée, alors que l'amélioration des parcours végétaux et la baisse des prix des aliments de bétail auraient continué de soutenir la reconstitution du cheptel, après deux années de forte décapitalisation. La production avicole, portée par un rattrapage de la demande intérieure, aurait constitué le principal soutien à l'affermissement de la production animale tirée par un redressement de plus de 21% des quantités de viande de poulet de chair et de dindes traitées au niveau des abattoirs. L'inflation sous jacente de retour et s'établit à 1,7% au T2-2021 Cette évolution aurait été le résultat d'un rebond de 2,1% des prix des produits non-alimentaires et d'un accroissement de 1,3% de ceux des produits alimentaires, explique le HCP dans son point de conjoncture du T2-2021 et perspectives pour le T3-2021. Les prix de l'énergie, des fruits frais, des viandes de la volaille, des huiles, des œufs et du fromage se seraient le plus redressés, poussés principalement par l'accroissement des cours des matières premières importées, particulièrement agricoles et énergétiques, relève la même source. L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l'intervention de l'Etat et les produits à prix volatils, aurait, pour sa part, connu une croissance de 1,1% sur un an, tirée par l'accélération des prix de ses principaux postes, en particulier ceux des produits manufacturés ( 1,3%, après 0,6%).