Antonio Guterres a appelé l'UE à user de son influence pour garantir la vaccination pour tous. Il a aussi plaidé pour un partage des brevets à même de faire du vaccin un bien public mondial. L'inégalité devant les vaccins n'est pas seulement le plus grand test moral de notre époque, c'est aussi une question d'efficacité. Comme le virus a tendance à muter, personne n'est à l'abri tant que tout le monde n'est pas vacciné. Et malheureusement, le monde n'est pas à la hauteur de la situation. Le secrétaire général de l'ONU appelle les pays qui produisent des vaccins et ceux qui pourraient en produire à se réunir au sein d'un groupe de travail d'urgence approuvé par l'OMS. L'idée d'un tel groupe est de définir et de mettre en oeuvre un plan de vaccination global pour la population mondiale le plus tôt possible en 2022. Guterres a prévenu que si le continent africain ne recevait pas 225 millions de doses supplémentaires, près de 90 % des pays africains ne parviendraient pas à atteindre l'objectif consistant à vacciner 10 % de leur population d'ici septembre. «Et si nous voulons que 75 % de la population mondiale soit vaccinée, nous avons besoin de 11 milliards de doses», a-t-il déclaré. Avec le variant Delta, quelle efficacité du vaccin ? Depuis son apparition, le variant Delta ne cesse de préoccuper et fait redouter une moindre efficacité de la vaccination contre le Covid-19, chiffres à l'appui. Selon les autorités sanitaires françaises, le variant Delta pourrait représenter 90% des contaminations au Covid-19 en France d'ici à la fin de l'été. Considéré comme un «variant d'inquiétude » par l'Organisme mondial de la santé, il est scruté à la loupe par les scientifiques depuis plusieurs semaines. Alors qu'il est déjà majoritaire dans les Landes, ces derniers redoutent que ce variant, aussi appelé «indien», ne rende la vaccination inefficace et n'entraîne un rebond épidémique à l'automne prochain. Une vaccination complète avec injection de deux doses est supposée éviter à 90% le développement des symptômes en cas de contamination par la souche classique. Mais avec le variant Delta cette proportion descend à 80% pour les sérums Pfizer/BioNTech et Moderna et à 60% pour AstraZeneca, d'après une étude britannique menée par Public Health England. Il a été observé que les vaccins anti-Covid sont «4 à 5 fois moins efficaces contre le variant Delta», confirme Thimotée Bruel, chercheur du laboratoire virus et immunité à l'Institut Pasteur, dans un reportage télévisé. Si le variant Delta augmente les chances d'une personne vaccinée de tomber malade, la vaccination semble toutefois permettre d'éviter les formes graves engendrées par le virus. «Heureusement après la deuxième injection, la quantité d'anticorps augmente. Son niveau est alors suffisant pour neutraliser dans les cellules la multiplication du variant Delta», assure le directeur du laboratoire, Olivier Schwartz. Un variant contagieux mais pas dangereux Pour preuve l'exemple d'Angleterre, où le variant est devenu majoritaire en l'espace de quelques semaines malgré la vaccination massive de la population. Parmi les patients hospitalisés, 65% étaient non-vaccinés, contre 10% de personnes ayant reçu deux injections. Alors que le voisin d'outre-Manche a repoussé la levée des restrictions sanitaires au 19 juillet par mesure de précaution, il n'enregistre que très peu de nouveaux décès, huit par jour en moyenne. «Il prend la place des autres variants, mais n'est pas létal comme cela a été supputé au début», souligne Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l'hôpital Hôtel-Dieu à Paris et spécialiste santé. Au même titre, la légère recrudescence des contaminations observée en Israël, dont 40% sont liées au variant Delta, est à relativiser. Sur ses 9 millions d'habitants - population la plus vaccinée au monde - 90 personnes seulement ont été infectées par le variant «indien» alors qu'elles étaient vaccinées, sur les 227 nouveaux cas recensés en 24 heures vendredi dernier. Aussi, le variant Delta est certes plus contagieux que ses confrères venus du Brésil ou encore d'Afrique du Sud, mais «ce n'est pas un variant tueur», martèle Gérald Kierzek. Il tente simplement de déjouer les défenses immunitaires, plus coriaces chez les vaccinés. «Plus les individus sont immunisés, plus le virus essaie de contourner la difficulté», conclut le spécialiste. Face à une montée en puissance inévitable du variant Delta partout en Europe, les autorités sanitaires appellent à accélérer la vaccination, ainsi qu'à redoubler de vigilance entre les deux injections. 150 € pour encourager les jeunes grecques à se faire vacciner La Grèce offre aux jeunes adultes et adolescents des bons de 150 € pour se faire vacciner contre le Covid- 19, a annoncé le Premier ministre du pays. Les citoyens grecs de moins de 26 ans pourront demander un crédit numérique - surnommé la «carte de la liberté» - après avoir reçu leur première dose d'un vaccin à partir du 15 juillet. Cette décision vise à lutter contre l'augmentation des infections à travers l'Europe de la variante delta hautement contagieuse du coronavirus. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a déclaré qu'il espérait que «les jeunes profiteront de cette opportunité ». «Pendant tout ce temps, le gouvernement a soutenu le système de santé publique, les entreprises et les citoyens avec un programme d'une valeur d'environ 40 milliards d'euros», a déclaré Mitsotakis dans un discours télévisé lundi. «Le moment est venu pour le gouvernement de donner des incitations à ceux qui ont le plus souffert», at- il ajouté. La Grèce lance sa politique d'accès à deux vitesses aux vaccins de l'été, alors qu'elle cherche à rouvrir son économie. Kyriakos Pierrakakis, ministre de la politique numérique, a déclaré que le programme de portefeuille numérique se concentrera sur l'industrie du tourisme et du divertissement. Les 150 € peuvent être utilisés pour les billets d'avion, de ferry et de train, la location de voitures, les campings, l'hébergement [de vacances] et d'autres services de voyage, a-t-il ajouté. Selon les estimations du gouvernement, environ 35% de la population grecque aura été complètement vaccinée d'ici la fin juin, ce nombre passant à 48% d'ici la fin juillet.