Face à l'approche des examens, le début officiel du Bachelor, la multiplication des offres des facultés et écoles publiques et privées, la nouvelle génération est paumée. « La plupart des hommes traversent la vie, du berceau jusqu'à la tombe, sans jamais prendre le temps de se demander où va le monde, et de quoi sera fait l'avenir ». Dans cet extrait de « les désorientés » d'Amine Maalouf, dont on s'est inspiré pour notre titre, l'écrivain insiste sur l'importance de s'attarder sur l'observation du présent et la prédiction du futur. Cela devient encore plus important quand on est élève ou étudiant, dans un contexte calamiteux, plein d'imprévues, comme nous l'a montré la crise pandémique. Cette responsabilité ne dépend pas seulement de l'élève, mais également des parents, des enseignants et du système d'orientation scolaire. D'ailleurs, le grand défi pour les élèves et pour les parents est celui de réussir à choisir une voie qui correspond, non seulement aux besoins du marché de l'emploi en termes de compétences, mais également à ses propres aspirations professionnelles. Des problèmes structurels Malgré les efforts, le système d'orientation semble encore défaillant. Selon un rapport du CESE, le Maroc a enregistré une multiplication par 4, environ, entre 2009 et 2017, du nombre d'étudiants, contre une faible évolution du nombre des enseignants-chercheurs et des cadres administratifs. Ce déséquilibre entraîne des difficultés relatives à l'encadrement pédagogique et administratif. D'ailleurs, plus de 431 876 ont abandonné les bancs de l'école en 2018 selon le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Au niveau de la licence, le taux d'abandon universitaire a atteint 47,2%. En réponse à ces chiffres alarmants, le ministère de l'Education nationale a élaboré en 2019 une nouvelle vision d'orientation scolaire, professionnelle et universitaire. Le nouveau système d'orientation est basé sur l'accompagnement précoce des apprenants, tous cycles confondus, afin de leur assurer un bon enseignement et leur permettre d'améliorer leurs compétences et réaliser leurs propres projets et intégrer la vie active. Le dilemme de l'orientation Entre la crise sanitaire, les nouveaux modes d'enseignements, le lancement du système du Bachelor, la multiplication des offres de formation, la pression des parents et de la société ... les étudiants sont perdus. « Les bacheliers surtout sont débordés et perdus. Vu les conditions difficiles et imprévues qu'ils vivent », nous confirme Assia, professeure principale, « A travers mon rôle, j'essaie d'accompagner les élèves psychologiquement et sociologiquement. J'assure la communication entre les élèves, les autres professeurs, l'administration et les parents en faveur des élèves. Vu que je connais mieux mes étudiants et que je suis proche d'eux, mes efforts d'orientation seront plus pertinents ». Hajar, conseillère d'orientation au sein de l'OFPPT nous a déclaré que « Malgré le grand intérêt que porte l'Etat de plus en plus à l'orientation scolaire et professionnelle, vu par exemple la création de nos postes, ou l'adoption de la loi-cadre relative à la réforme du système d'éducation et de formation qui accorde une grande importance à l'orientation, les problèmes persistent. », elle explique que « chaque conseiller travaille au niveau de la province, pour faire de l'orientation interne et externe sur les offres de l'OFPPT et des universités public, toutefois, le temps dont nous disposons est très limité, on ne peut pas faire un accompagnement psychologique individuel, et on ne dispose pas d'un dispositif robuste d'orientation progressive ». Forums en ligne, l'effet salvateur La crise sanitaire et les restrictions qui l'accompagnent ont sonné le glas pour les forums d'orientation durant cette année. « De nombreux forums ont été annulés », observe Hajar. Pour maintenir leurs rendez-vous, plusieurs associations, écoles et universités se sont dirigées vers le web. Le glissement en virtuel de ses possibilités de rencontres représente un effet secondaire positif de la crise, selon la même conseillère en orientation. Ils sont maintenant accessibles facilement à tous. Les désorientés Salon virtuel de l'Orientation de l'Université Mohammed V L'Orientation représente un levier d'action primordial, dans le paysage éducatif actuel, afin de mieux préparer les futurs lauréats aux évolutions de leur environnement. En effet, les exigences professionnelles dictées par le marché de l'emploi représentent un grand défi pour les Universités nationales qui se mobilisent continuellement et avec dévouement pour outiller au mieux leurs futurs lauréats. Consciente de ce grand challenge, l'Université Mohammed V de Rabat (UM5) à travers son Centre d'Accueil, d'Information, d'Orientation et de Suivi (CAIOS) organise la 1ère édition virtuelle de la Saison de l'Orientation, du 18 mai au 03 juin 2021. Cette saison de l'Orientation virtuelle intitulée : « Pour une orientation innovante » s'étalera sur trois semaines, à travers des séances d'information, sur les différentes offres de formation à l'UM5 et sur le Bachelor.