Après une année de cours dispensés en hybride, un volume de cours qui varie d'une classe à une autre, les mouvements de manifestation interminables des enseignants contractuels, les élèves marocains sont-ils préparés pour passer leurs examens ? Le compte à rebours est enclenché. Selon le ministère de de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique,les épreuves de l'examen national unifié du baccalauréat 2020-2021 auront lieu du 8 au 12 juin. Quant à l'examen régional unifié (1ère année bac), il se déroulera du 27 mai au 1er juin. Malgré les efforts du ministère et du corps professoral fournis durant l'année scolaire, cela n'a pas suffi à colmater les brèches de l'apprentissage à distance. Ainsi, la Fédération nationale des associations des parents d'élèves du Maroc (FNAPEM) a organisé, le 07 mai, une rencontre avec Mr.Amzazi afin de transmettre l'inquiétude des parents quant à l'inadaptation des cadres de références au niveau des élèves. Le ministre a confirmé que les examens respecteront les droits d'égalité, d'équité et de justice en éducation. Toutefois, est-ce que ça serait possible dans un tel contexte ? Des mesures loin de soigner la plaie Afin de respecter les mesures sanitaires et de distanciation sociale, le ministère a adopté le système d'enseignement en alternance. Ainsi, la masse horaire pour les élèves est réduite à 50% alors que le programme scolaire est maintenu sans modification aucune ! Les enseignants sont dans l'obligation de « bricoler » afin de transmettre aux élèves tous les contenus du programme, dans un temps très limité nous confirme Dounia, enseignante des sciences de la vie et de la terre dans un collège à Rabat. « J'ai dû dispenser en deux heures une leçon qui se fait normalement en 9 heures selon la répartition pédagogique, entre explications et exercices. On fournit un effort colossal pour motiver les élèves et assurer leur apprentissage, mais malheureusement, ça ne fait pas l'affaire!» ; « On se retrouve pris entre le marteau [les directives du ministère et la condition pandémique] et l'enclume [l'obligation de dispenser un enseignement de qualité] », résume l'enseignante. Un échec patent Pour les élèves, les parents ou même au ministère, l'échec du processus d'enseignement est patent. « On est inquiets car on n'est pas tous au même niveau d'avancement dans les programmes, surtout en comparaison avec le privé. On ressent que c'est injuste », nous a déclaré Amine, élève en dernière année baccalauréat. M. Akkouri Noureddine, président du FNAPEM, nous confirme que cet échec est lié d'abord à l'absence de l'égalité des chances entre élèves à cause de la multiplication des formules d'enseignement dans l'école marocaine publique et privée, ensuite à l'absence de cadres pédagogiques accompagnant l'apprentissage et le rythmes de