Grève des enseignants contractuels et colère du personnel administratif, le mois de mars s'annonce houleux pour le ministère de l'Education nationale, qui devra faire face à un déluge de grèves. Il semble que la pandémie Corona n'ait pas réussi à éroder la ténacité des manifestations au sein du secteur de l'Education. Six mois après la rentrée scolaire, un printemps houleux attend Saïd Amzazi, dont le bras de fer avec le personnel éducatif semble loin d'être terminé. Courroucés, hérissés, et sur le point d'exploser, les enseignants contractuels ne semblent pas lâcher du lest et entendent hausser le ton afin de se faire entendre et régler leur dossier revendicatif.
Après des mois de contestation, sans résultat, et au vu de l'abstention des responsables du ministère de tutelle à ouvrir le dialogue avec leurs représentants, les enseignants contractuels entendent se mettre de nouveau en grève les 3 et 4 mars. Une date qui coïncide avec la création de la Coordination Nationale des Enseignants Contractuels.
La particularité des manifestations de ce mois de mars est que les protestations répétitives des enseignants contractuels ne seront pas les seules à secouer le ministère de l'Education nationale.
Ce sont les directeurs d'établissements publics des trois cycles qui ont ouvert le bal des manifestations. Cette première étincelle de protestation augure le rassemblement de plus de 11.000 directeurs lors de sits-in, menés les 2 et 3 mars, devant les sièges des directions régionales du secteur de l'Education nationale.
Les directeurs d'établissements rejoignent le mouvement de protestation.
Encore une fois, la raison de cette grogne est la négligence du ministère de l'Education nationale et son abstention à répondre à leurs revendications, qui se résument à l'attribution du statut d' « administrateur pédagogique » à des milliers de directeurs d'établissements.
Les directeurs ne comptent pas s'arrêter là, indiquent-ils dans un communiqué conjoint des corps administratifs des trois cycles de l'éducation. Ces derniers prévoient de poursuivre leurs sit-in et manifestations régionales les 9 et 10 mars, qui reprendront après les vacances mi-semestrielles le mardi 23 mars. Aussi, prévoient-ils, jeudi 25 mars, des sit-in régionaux devant les sièges des académies régionales d'éducation et de formation.
Au cas où ces manifestations n'aboutissent pas à des résultats concrets, les directeurs en question promettent une grève nationale en coordination avec les syndicats du secteur, ainsi qu'un sit-in devant le ministère de l'Education nationale, dont les dates seront annoncées ultérieurement.
Il va sans dire que la négligence et le je-m'en-foutisme du gouvernement face à ce cataclysme poussent à s'interroger sur l'intérêt et la préoccupation que portent les responsables au bien être des élèves et des acteurs du secteur de l'Education, un secteur vital pour le développement de tout pays. Qu'attend donc le gouvernement pour ouvrir le dialogue avec ces militants de l'ombre ?