Dans une lettre émouvante publiée sur le web, l'homme d'affaires algérien qui a prospéré en France, avant de se porter candidat aux élections présidentielles algériennes de 2018 pour se muer ensuite en opposant féroce au régime des militaires, ce qui lui avait valu son emprisonnement manu-militari pour incitation au Hirak, a comparé ses conditions de détention à celles du bagne marocain de triste mémoire Tazmamart. Rachid Nekkaz, malgré son atteinte d'un cancer de la prostate a, en effet, été récemment transféré, sur instructions militaires adressées à une justice aux ordres, vers la terrible prison Labiadh Sidi Cheikh, située en plein désert dans le grand Sud algérien. Auparavant et depuis plus d'une année, il était en détention préventive dans le pénitencier de Kolea, à Tipaza, à l'ouest d'Alger. Dans sa nouvelle prison qu'il a atteint au bout d'un trajet de neuf heures, sous haute surveillance de la gendarmerie, avec les poings menottés, l'homme parle d'une cellule froide de 2m sur 2, dénuée des moindres conditions d'une détention digne et humaine.
De surcroît, l'hôpital le plus proche de cette prison est à une distance de 125 kilomètres. Ce qui le pousse à la comparer au bagne de Tazmamart dans une lettre filtrée par ses avocats. Connu pour être un trublion, Nekkaz s'était distingué en France au lendemain de la promulgation de la loi anti-burka en payant les amendes des musulmanes verbalisées.