À quelques jours du début de la campagne de vaccination, les professionnels de sécurité, de Santé et de l'enseignement, ainsi que les personnes vulnérables, seront vaccinés en premier. Toutefois, la vaccination ne signifie guère la fin du respect des gestes barrières, telle est la conviction de Tayeb Hamdi, chercheur en Politiques de Santé qui appelle à briser les chaines de transmission du SARS-COV2. Eclairage. Se faire vacciner et retourner immédiatement à la vie normale en abandonnant les gestes barrières, voici l'idée qui se bivouaque dans l'esprit de beaucoup de citoyens qui pensent que le fait de recevoir une dose du vaccin permettra aussitôt de se passer des mesures de distanciation sociale. Pas question pour Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en Politiques et systèmes de santé. Dans une récente étude, dont L'Opinion détient copie, le chercheur qui se prononce régulièrement sur les questions liées à la prochaine campagne de vaccination a appelé au respect des mesures barrières, à savoir le port du masque, la distanciation, l'hygiène des mains, l'aération des espaces clos... etc, même pour les personnes vaccinées, et ce jusqu'à l'atteinte d'une immunité collective. Bien que celle-ci soit prévue au moi de mai par le ministère de la Santé, elle prendra beaucoup plus de temps selon l'avis de plusieurs experts, compte tenu des retards de livraison des vaccins partout dans le monde, et de l'incertitude qui pèse sur le taux d'adhésion des citoyens. Après l'injection de la deuxième dose, qui survient 21 jours après la première, le respect des mesures préventives resteront de mise, préconise Tayeb Hamdi, même en présence des personnes également vaccinées. Selon le spécialiste, il est encore incertain que le contact avec les personnes vaccinées ne puisse transmettre le virus, ce à quoi les essais cliniques n'ont pas encore apporté de réponse claire. Les résultats tarderont à venir, a-t-il expliqué, ajoutant que les chercheurs d'Oxford University et d'AstraZeneca ont mené une partie de ces recherches au cours de la phase 3 de leurs essais cliniques, mais les résultats sont encore préliminaires. « Il serait une erreur de penser qu'une personne vaccinée ne risque rien en transmettant le virus à un de ses contacts vaccinés », a mis en garde M. Hamdi, arguant que le risque de l'émergence d'une nouvelle souche très agressive est toujours probable, ce qui oblige à rester vigilent même en étant vacciné. En définitive, le chercheur marocain estime que la persévérance des gestes barrières dans la période postérieur à la vaccination est souhaitable pour briser les chaînes de transmission du virus. « Un porteur de virus est toujours un défi épidémique », a-t-il conclu.